Dictionnaire de l'Histoire de France 2005Éd. 2005
A

Andorre, (suite)

Le système s'est maintenu jusqu'à nos jours, malgré de fréquentes tensions entre les coprinces (instauration d'un blocus économique en 1953). La rencontre historique qui a lieu à Cahors, le 25 août 1973, entre Georges Pompidou et Mgr Joan Marti i Alanis ouvre une période de réformes dans la principauté, tendant au renforcement de l'autonomie du Très Illustre Conseil général des vallées, émanation des conseils de paroisse élus au suffrage universel depuis 1985. Dotée d'une Constitution depuis 1993, la principauté est membre de l'ONU.

Angevins,

branche cadette de la famille capétienne qui, entre le XIIIe et le XVe siècle, régna, plus ou moins longuement, en Italie, en Hongrie, en Albanie et à Jérusalem.

C'est le frère cadet de Saint Louis, Charles Ier d'Anjou, qui est à l'origine de l'établissement d'un pouvoir capétien en Méditerranée et en Europe orientale. Installé en Provence par son mariage, en 1246, avec Béatrix, fille de Raimond Bérenger V, il profite du vide politique laissé en Italie par la mort de l'empereur Frédéric II (1250) pour s'y imposer. Il obtient du pape la couronne de Naples et de Sicile, royaume qu'il conquiert en 1266-1267, à l'issue des batailles de Bénévent et de Tagliacozzo. L'Italie n'est cependant qu'un élément de la politique d'envergure que veut mener Charles : son but essentiel est de reconstruire l'Empire latin d'Orient, reconquis par le Grec Michel Paléologue (1261). Dès 1266, Charles s'empare de Corfou et de l'Achaïe. En 1272, il obtient le royaume d'Albanie, puis celui de Jérusalem (1279). Des alliances matrimoniales sont nouées au même moment en Pologne et en Hongrie. Un réseau d'alliances diplomatiques est tissé avec le royaume serbe, les Mamelouks de Baïbars et les Mongols. Les projets de croisade contre les Grecs restent cependant lettre morte. En 1282, alors que tout semble réuni pour la victoire du Français contre Constantinople, Pierre III d'Aragon débarque à Collo, en Sicile : les Vêpres siciliennes (31 mars) marquent le premier revers du défi angevin, arrivé à son apogée.

Les descendants de Charles Ier se maintiennent en Europe orientale et en Italie du Sud. En Hongrie, une dynastie angevine succède en 1307 à celle des Árpád et y domine la vie politique jusqu'en 1382, notamment au cours du long règne de Louis le Grand, roi de Hongrie de 1342 à 1382 et roi de Pologne de 1370 à 1382. En Italie, Robert, petit-fils de Charles, réussit, au cours de son règne (1305-1343), à restaurer l'ordre et à faire du royaume de Naples un centre culturel humaniste. Après sa mort, l'Italie du Sud sombre pour longtemps dans l'anarchie, déchirée par les querelles entre branches angevines rivales. Isolée, la reine Jeanne Ire adopte Louis Ier, fils de Jean II le Bon, apanagé en Anjou, mais est assassinée par l'Angevin Charles, duc de Durazzo (Duras). S'ouvre alors plus d'un siècle de luttes entre les Duras, la deuxième maison d'Anjou et les Aragonais. L'adoption de René d'Anjou par la reine Jeanne II (Duras) prélude à la transmission de l'héritage angevin au roi de France (1470). Ce mirage hérité est le moteur de l'expédition de Charles VIII en Italie (1494) et des guerres d'Italie.

Angoulême (Louis Antoine de Bourbon, duc d'),

dauphin de France (Versailles 1775 - Goritz, Autriche, 1844).

Fils aîné de Charles, comte d'Artois, futur Charles X, et de Marie-Thérèse de Savoie, il est élevé par sa mère à l'écart de la cour. Émigré dès 1789 avec ses parents et son frère cadet, le duc de Berry, il séjourne successivement à Turin, où il suit des cours d'artillerie, puis à Coblence (auprès de l'armée des Princes), à Édimbourg, à Blanckenburg, puis à Mittau, dans l'entourage de Louis XVIII : c'est là qu'il épouse en 1799 sa cousine germaine, Marie-Thérèse-Charlotte de France, « Madame Royale », fille de Louis XVI et de Marie-Antoinette. Durant l'Empire, il vit en exil à Hartwell auprès de Louis XVIII. Attaché à l'armée de Wellington, il rentre en France par l'Espagne, et joue un rôle actif dans la restauration des Bourbons sur le trône de France et entre triomphalement à Bordeaux le 12 mars 1814. Durant les Cent-Jours, nommé lieutenant général du royaume dans le Midi, il remporte un succès sur l'armée bonapartiste à Loriol, mais est abandonné par ses soldats ; arrêté, il est embarqué pour l'Espagne. De retour en France après Waterloo, il siège à la Chambre des pairs. Louis XVIII le place à la tête de l'expédition militaire française en Espagne (1823), où il met fin à la captivité du roi Ferdinand VII (prise de Trocadero). Au lendemain de la révolution de juillet 1830, le 1er août, il abdique en faveur de son neveu Henri, duc de Bordeaux, et se retire en Angleterre, puis à Prague et enfin à Goritz.

Angoumois,

appelé aussi comté d'Angoulême, ancienne province de France occupant, autour de la ville d'Angoulême, la majeure partie de l'actuel département de la Charente.

Fondée sous le Bas-Empire à des fins militaires et rapidement promue au rang d'évêché, la cité d'Angoulême, prise par les Wisigoths et intégrée au royaume de Toulouse, passe sous le contrôle de Clovis après la victoire de Vouillé, en 507, et devient le siège d'un comté à la fin du VIIIe siècle. À l'époque carolingienne, l'Angoumois, dont la possession est très disputée, est uni au Périgord et à l'Agenais, puis à la Saintonge et au Poitou, dont il dépend jusqu'à la fin du XIIe siècle. Situé au contact des domaines des Capétiens et des Plantagenêts, le comté, aux mains de la famille de Lusignan, est incorporé par Philippe le Bel au royaume de France en 1308. Pris dans le champ d'opérations de la guerre de Cent Ans, il est cédé à l'Angleterre en 1360 par le traité de Brétigny, qui sanctionne la défaite de Jean le Bon à Poitiers, puis est reconquis par Charles V, en 1373. Acquis à la France, l'Angoumois reste désormais dans la mouvance du royaume pendant toute la durée du conflit, bien qu'il soit détaché du domaine, d'abord en faveur du duc de Berry, puis de Louis d'Orléans, en 1394. À la mort de celui-ci, en 1407, il passe à son plus jeune fils, Jean d'Angoulême, grand-père de François Ier qui, lors de son avènement au trône de France, en 1515, réunit définitivement l'Angoumois à la couronne et l'érige en duché-pairie au bénéfice de sa mère, Louise de Savoie.