Amiens (traité d'), (suite)
En 1271, la mort sans héritier de Jeanne de Toulouse (fille de Raimond VII de Toulouse et épouse d'Alphonse de Poitiers, lui-même frère de Saint Louis) ouvre une succession, que règlent deux traités signés par Saint Louis : l'un avec Raimond VII de Toulouse en 1229, l'autre avec le roi d'Angleterre Henri III Plantagenêt en 1259. Le traité de 1229, dit traité de Paris, stipulait que, si Jeanne mourait sans enfant, le comté de Toulouse et ses dépendances reviendraient en l'état à la couronne de France. Mais l'Agenais, donné en dot par le roi d'Angleterre Richard Cœur de Lion à sa sœur Jeanne lorsque celle-ci épousa Raimond VI de Toulouse (1196), échappait à ce sort. Le traité de 1259, dit également traité de Paris, notifie que l'Agenais doit revenir au roi d'Angleterre si Jeanne de Toulouse, héritière de sa grand-mère Jeanne d'Angleterre, meurt sans enfant. En 1259, Henri III avait également émis des prétentions sur le Quercy et la Saintonge, prétentions laissées en suspens.
Sitôt après la mort d'Alphonse de Poitiers et de Jeanne de Toulouse, en 1271, le roi de France Philippe III le Hardi se déclare possesseur des domaines du couple, y compris les terres litigieuses - Agenais, Quercy et Saintonge. Édouard Ier d'Angleterre réclame l'exécution des clauses du traité de 1259, et, après de longues négociations, les deux rois signent à Amiens un traité par lequel Philippe III cède l'Agenais et renonce à la Saintonge. Le Quercy doit faire l'objet d'une enquête, et il reviendra en 1286 à Philippe le Bel en échange d'une rente annuelle.
Dernier épisode des difficiles relations entre Capétiens et Plantagenêts aux XIIe et XIIIe siècles, le traité d'Amiens met un terme à la première « guerre de Cent Ans ».