service militaire. (suite)
En revanche, à partir de 1943, le service militaire est rétabli dans les territoires libérés, successivement en Afrique du Nord, en Corse, puis en métropole. Au lendemain du conflit, il est d'abord fixé à un an, puis à dix-huit mois, compte tenu des engagements de la France dans l'Alliance atlantique. Lors de la guerre d'Indochine, qui fait essentiellement appel à des professionnels associés à la Légion et à des contingents d'outre-mer, les appelés sont minoritaires, ne représentant que le tiers des effectifs. Il n'en va pas de même en Algérie, où leur proportion frôle les 60 %. Les appelés font alors vingt-huit mois de service, parfois davantage, et servent dans toutes les unités, y compris les parachutistes.
Les remises en cause.
• Avec la décolonisation, la création de la force de dissuasion et la refonte de l'armée, le service est ramené à dix-huit mois, puis à un an, et enfin à dix mois en 1991. Il cesse dès lors d'être égalitaire : des critères médicaux ou sociaux entraînent l'exemption du quart du contingent. Il présente de plus en plus une dimension civile, avec la coopération et l'aide technique, la participation aux tâches de sécurité civile, l'affectation à un service civil des objecteurs de conscience (bénéficiaires depuis 1964 d'un statut, amélioré en 1983).
Une étape majeure intervient en 1996, avec l'annonce de la suppression du service militaire dans le cadre d'une réduction massive des effectifs, liée à la fin de la menace soviétique et au choix de la professionnalisation. En effet, une armée d'engagés semble offrir de nombreux avantages : meilleure instruction, taux de disponibilité élevé, capacité d'intervention globale à la mesure de la « projection de puissance », c'est-à-dire d'interventions extérieures. Le rétablissement d'un service national reste cependant prévu dans le cas où resurgirait une menace majeure imposant une armée d'effectifs.
Le 30 novembre 2001, les derniers appelés sous drapeaux sont libérés. La conscription est remplacée par une Journée d'appel de préparation à la Défense, à laquelle les filles sont également soumises.