Dictionnaire de l'Histoire de France 2005Éd. 2005
R

Ryswick (traités de),

traités mettant fin à la guerre de la Ligue d'Augsbourg, signés les 20 septembre et 30 octobre 1697 dans une localité située au sud de La Haye.

Ils sont conclus entre la France, et plusieurs pays - d'abord l'Angleterre, les Provinces-Unies et l'Espagne, puis avec l'empereur Léopold, qui s'obstinait à réclamer Strasbourg -, et marquent un recul de la puissance française.

Louis XIV, abandonnant la cause de Jacques II, reconnaît Guillaume III d'Orange comme roi d'Angleterre. Il accepte que les Hollandais tiennent garnison dans certaines villes des Pays-Bas espagnols, formant ainsi une « barrière » de protection. La France restitue ses conquêtes acquises depuis le traité de Nimègue (1678-1679), notamment les « réunions » (sauf Strasbourg), perdant ainsi Trèves, Philippsburg, le duché de Deux-Ponts et, sur la rive droite du Rhin, Fribourg, Brisach et Kehl. Le Luxembourg est rendu à l'Espagne, la ville de Pignerol donnée à la Savoie. Le duc de Lorraine retrouve la quasi-totalité de ses territoires, à l'exception de Longwy et de Sarrelouis. L'Angleterre récupère Terre-Neuve et la baie d'Hudson, dont la France s'était emparée. Allié de Louis XIV, le cardinal de Fürstenberg est rétabli dans ses biens, mais l'Électorat de Cologne reste à la maison de Bavière. Pour prix de ses droits sur le Palatinat, Madame (la princesse Palatine, belle-sœur de Louis XIV) reçoit une indemnité.

L'opinion française accueille mal cette paix, conclue alors même que le sort des combats prenait un tour favorable. Pourtant, les Alliés ont échoué dans leur projet de ramener la France à ses frontières de 1648 ou de 1659. Cette paix mesurée, où personne n'est perdant, permet à l'Europe d'attendre dans une relative concorde la succession d'Espagne (le roi Charles II d'Espagne, resté sans enfant, doit désigner un successeur), enjeu considérable qui ne manquera pas de provoquer une nouvelle guerre.