Dictionnaire de l'Histoire de France 2005Éd. 2005
F

FO ou CGT-FO (Confédération générale du travail-Force ouvrière), (suite)

Niant, contre toute évidence, être atteinte par la désyndicalisation, FO fait face, à partir de 1989, à la recomposition syndicale : son nouveau secrétaire général, Marc Blondel, définit un « syndicalisme de contestation ». FO met l'accent sur la défense des acquis sociaux, refuse la diminution du temps de travail, la fiscalisation de la Sécurité sociale par la contribution sociale généralisée (CSG). Elle soutient, aux côtés de la CGT de Louis Viannet, les grandes grèves de décembre 1995, puis perd la présidence de la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM), qui échoit à la CFDT. L'anticommunisme étant dépassé, FO se cherche une nouvelle identité, notamment sous l'impulsion de Jean-Claude Mailly qui succède à Marc Blondel en 2004.

Foch (Ferdinand),

maréchal (Tarbes 1851 - Paris 1929).

Sorti de l'École polytechnique en 1873, il sert dans l'artillerie, avant d'enseigner, à partir de 1895, l'histoire militaire, la stratégie et la tactique à l'École supérieure de guerre. Général en 1907, il est commandant de l'École de guerre jusqu'en 1911, et dirige le 20e corps d'armée au début de la Grande Guerre.

Nourri de la pensée napoléonienne, adepte de l'offensive, faisant preuve d'une grande énergie, il contribue à la victoire française lors de la première bataille de la Marne (septembre 1914), puis coordonne les opérations alliées pour contrer l'avance des Allemands vers la mer (bataille de l'Yser, octobre 1914). Il dirige les troupes françaises engagées dans l'offensive de la Somme (été 1916), mais, le généralissime Joffre étant écarté en décembre 1916, il est lui-même relevé de son commandement. Grâce à Clemenceau, il reprend du service, en mai 1917, à la tête de l'état-major général des armées. Ayant redressé la situation en Italie, après l'offensive austro-allemande de Caporetto, il est chargé, en novembre 1917, de diriger le Conseil supérieur de guerre interallié, tremplin vers le commandement en chef des forces alliées sur le front occidental, qui lui revient, en avril 1918, alors que les Allemands repartent à l'offensive en France. À ce poste, s'opposant parfois à Pétain, commandant en chef, sur certaines options stratégiques, Foch contient les percées ennemies, et reprend l'initiative par une série d'offensives puissantes et méthodiques, à partir de juillet. Devenu maréchal en août 1918, il signe, pour la France, en novembre, l'armistice de Rethondes. Il préconise alors des conditions de paix très dures à l'encontre de l'Allemagne, allant même jusqu'à réclamer l'annexion de la rive gauche du Rhin - sans succès. Ce chef prestigieux est également élevé à la dignité de maréchal par la Grande-Bretagne et par la Pologne.

foires et marchés.

Les marchés, voués au commerce de proximité, existent depuis l'Antiquité. Quant aux foires, elles sont attestées dès le haut Moyen Âge.

Problèmes de définition.

• La différenciation entre les deux formes d'assemblées est subtile, d'autant que les nuances régionales sont infinies. Et l'étymologie ne nous aide guère sur ce point. Selon certaine tradition, relevée encore récemment par le Dictionnaire historique de la langue française, le mot « foire » est l'aboutissement du latin classique feriae : « fêtes » ou « jours de fête ». L'Encyclopédie lui préférait une autre origine : « Foire, ce mot vient du latin forum, place publique, affirme Turgot ; il a été synonyme de celui de marché et l'est encore à certains égards : l'un et l'autre signifient concours de marchands et d'acheteurs dans des lieux et dans des temps marqués. »

Foires et marchés se distinguent par leur périodicité, leur aire de rayonnement et les produits commercialisés. Les foires ont lieu entre une et douze fois par an, et concernent traditionnellement des échanges à moyenne ou longue distance ; producteurs ou marchands y vendent des produits finis, en particulier textiles, des matières premières ou des bestiaux. Les marchés assurent, une fois par semaine, le gros de l'approvisionnement urbain en denrées alimentaires depuis le Moyen Âge. Ils se limitent donc aux échanges locaux.

L'évolution des fonctions économiques.

• Les deux institutions relèvent du pouvoir du prince, qui favorise leur création pour encourager le commerce. Les marchands y jouissent d'une protection particulière, et, pour attirer les étrangers, certaines grandes foires sont « franches », c'est-à-dire que les transactions y sont exemptées de droits. Jusqu'au XIXe siècle, le réseau des foires et des marchés tend à s'étoffer. Mais leur rôle se transforme, perdant peu à peu de son exclusivité. Les marchés se spécialisent : marchés à la viande, aux légumes, aux grains. Par ailleurs, la concurrence des boutiques, de plus en plus nombreuses à partir de l'époque moderne, contribue à diminuer leur part relative dans les échanges. Toutefois, la surveillance dont ils font l'objet, la publicité des transactions et leur contrôle par les autorités urbaines expliquent l'attachement des consommateurs à cette forme publique d'organisation du commerce. Jusqu'au XIXe siècle, les halles sont périodiquement agrandies, réaménagées ; les règles d'hygiène, renforcées.

Quant aux foires, elles connaissent des évolutions très différenciées. Les foires de Champagne, par exemple, sont devenues précocement des foires de change, suivies, plus tardivement, par celles de Lyon, au XVIIe siècle. Les grandes foires de marchandises, concurrencées par l'essor des approvisionnements directs dans les fabriques et par la vente sur échantillon, connaissent presque toutes des mutations lentes, mais importantes. Au XVIIIe siècle, rares sont celles qui attirent encore beaucoup d'étrangers, comme Beaucaire où Espagnols et Italiens sont assidus. Mais la plupart deviennent des places nationales, voire régionales. Par ailleurs, leur rôle dans le commerce de gros est amoindri : elles drainent la part la plus dispersée de la production, souvent de moindre qualité. Le détail prend en revanche une place croissante. Un public nombreux, comme à Caen et à Guibray, vient y faire ses emplettes et jouir des divertissements et des spectacles qui lui sont offerts. Au XIXe siècle, le chemin de fer et l'essor des formes modernes de distribution rendent irréversible le déclin de ces grands rendez-vous, même si les foires rurales demeurent très vivaces. De plus en plus spécialisées - bestiaux, soie, amandes, huile, etc. -, elles jouent un rôle non négligeable dans la commercialisation des produits, la fixation des prix et, en définitive, dans l'essor agricole de la France au siècle dernier.