illustre résidence royale devenue propriété de l'État, composée de plusieurs bâtiments hétéroclites qui témoignent de tous les styles du XVIe au XIXe siècle.
C'est sous l'impulsion de Saint Louis que le modeste rendez-vous de chasse de Louis VII se transforme en château : dominés par un donjon rectangulaire, les bâtiments encadrent la cour dite « Ovale ». Trois siècles plus tard, François Ier, fasciné par l'exemple des princes italiens, entend créer un ensemble palatial à l'architecture éclatante. Il décide de ne conserver des bâtiments médiévaux que le donjon, tout en respectant le plan de la cour. Le maître maçon Gilles Le Breton trace les plans, tandis que la décoration intérieure est exécutée par des artistes italiens, dont le Primatice et le Rosso ; ces derniers forment, avec leurs collaborateurs français, ce qu'il est convenu d'appeler l'école de Fontainebleau. Entre 1530 et 1540, un château entièrement neuf surgit, articulé autour de la vaste cour rectangulaire dite « du Cheval-Blanc ». Les jardins sont également aménagés. Sous Henri II, c'est Philibert Delorme qui œuvre à la poursuite des travaux d'architecture. Délaissé pendant la période des guerres de Religion, l'édifice s'agrandit considérablement sous Henri IV (cour des Offices, cour des Princes, salle de jeu de paume) ; le grand canal creusé en direction de l'est ouvre une imposante perspective. Il devient résidence d'automne sous Louis XIV, et ses jardins sont redessinés par Le Vau et Le Nôtre dans un style sobre et majestueux. Louis XV et Louis XVI inscrivent également la marque de leurs règnes dans des travaux de réaménagement et de décoration. Épargné par la Révolution, Fontainebleau devient la principale résidence de Napoléon hors de Paris ; l'Empereur y fait modifier l'architecture intérieure et l'ameublement. Sous la Restauration et le Second Empire, les interventions n'ont pas toujours été heureuses - suppression, par exemple, des fresques de la Renaissance.
L'ancienne résidence royale, riche des marques apposées par les souverains successifs, est devenue aujourd'hui un musée de peinture, mobilier et tapisserie. Par-delà sa fonction résidentielle, le château de Fontainebleau a été à plusieurs reprises le théâtre de décisions qui ont scellé le destin national : Louis XIV y a signé la révocation de l'édit de Nantes en 1685, et Napoléon, sa première abdication en 1814.