Larousse Médical 2006Éd. 2006
T

thallium

Élément chimique (Tl), de numéro atomique 81 dont un isotope radioactif, le thallium 201, est employé en médecine nucléaire, principalement pour l'exploration scintigraphique du myocarde (muscle cardiaque).

Voir : médecine nucléaire, radioélément, scintigraphie.

thénar

Saillie arrondie située sur la paume de la main, dans le prolongement du pouce, correspondant au relief des muscles du pouce.

Synonyme : éminence thénar.

PATHOLOGIE

Le thénar peut s'aplatir lorsque les muscles qui le constituent s'atrophient, par exemple au cours de certaines maladies neurologiques (polynévrite, poliomyélite, sclérose latérale amyotrophique) ou après une section du nerf médian.

théophylline

Médicament utilisé dans le traitement de l'asthme.

   La théophylline est incluse dans le groupe des xanthines, auquel appartiennent également la caféine et la théobromine. Elle a des propriétés neurostimulantes, bronchodilatatrices et spasmolytiques.

INDICATIONS ET MODE D'ADMINISTRATION

La théophylline et ses dérivés peuvent être indiqués en cas d'asthme, dans le traitement des crises aussi bien que pour le traitement de fond. L'administration se fait par voie orale (gélule, comprimé, sirop), par voie rectale (suppositoire) et, dans les urgences, par voie intraveineuse, à l'hôpital.

   Leur utilisation est très restreinte aujourd'hui du fait de leurs effets indésirables potentiels et de l'existence de médicaments plus efficaces.

SURVEILLANCE

La concentration sanguine de théophylline (théophyllinémie) est régulièrement vérifiée, en raison de la faible marge thérapeutique (intervalle entre la dose efficace et la dose toxique) du médicament.

EFFETS INDÉSIRABLES ET INTERACTIONS

Des vomissements, des maux de tête, une excitation et une insomnie, le réveil d'une épilepsie (convulsions), une accélération du rythme cardiaque, des douleurs et des troubles gastriques sont parfois observés. L'association avec certains médicaments comme la troléandomycine (antibiotique) peut augmenter les effets de la théophylline et aboutir à un surdosage. Celui-ci est grave, particulièrement chez l'enfant, car il crée une perturbation du système nerveux (convulsions) ; l'emploi de ce produit est donc toujours prudent et même contre-indiqué avant l'âge de 30 mois.

thérapeutique

Partie de la médecine qui s'occupe des moyens - médicamenteux, chirurgicaux ou autres - propres à guérir ou à soulager les maladies.

Voir : traitement.

thérapie ciblée

En cancérologie, traitement dirigé spécifiquement contre une étape du développement de la cellule cancéreuse.

   La thérapie ciblée représente une approche moléculaire originale apparue à la fin des années 1990 et qui « cible » très précisément l'oncogenèse en bloquant la transmission d'un signal de la division cellulaire. Ainsi, elle ne s'attaque plus seulement, comme la chimiothérapie et/ou la radiothérapie, à la prolifération qui en découle.

   Les cibles privilégiées sont les récepteurs membranaires à activité tyrosine kinase, ou famille HER (human epidermal growth factor receptor), situés à la surface des cellules, et la famille du VEGF (vascular endothelial growth factor). Les premiers interviennent dans la division cellulaire, l'inhibition de l'apoptose (mort cellulaire naturelle) et le potentiel métastatique des cellules, tandis que les seconds régissent l'angiogenèse (formation de vaisseaux) induite par une tumeur pour assurer son propre développement locorégional ou à distance.

   Selon la nature de la molécule utilisée, on distingue :

— les anticorps monoclonaux qui interagissent avec la partie extracellulaire du récepteur en empêchant la fixation de la molécule qui est à l'origine de la croissance cellulaire ;

— les inhibiteurs de la tyrosine kinase qui sont de petites molécules pénétrant dans la cellule où elles inhibent les voies de la signalisation.

   Le mode d'action explique les possibles effets secondaires en fonction de la surexpression de la cible dans certains tissus sains : toxicité cutanée des inhibiteurs du facteur de croissance épidermique (HER1 ou EGFR), cardiotoxicité du trastuzumab, hypertension artérielle des traitements antiangiogéniques (anti VEGF).

   L'utilisation des thérapies ciblées est actuellement validée en association avec la chimiothérapie dans de nombreuses situations métastatiques et parfois adjuvantes (cancer du sein surexprimant HER2, par exemple). Cette voie thérapeutique connaîtra sans doute un développement considérable dans les années à venir parallèlement à la définition exacte de sa place par rapport aux traitements anti-tumoraux conventionnels. 

thérapie comportementale

Méthode de traitement des troubles mentaux reposant sur le déconditionnement et l'apprentissage afin de remplacer un comportement inadapté (une peur panique déclenchée par une situation inoffensive, par exemple) par un comportement adapté.

   Les thérapies comportementales ont été inspirées par le béhaviorisme (du mot anglais behaviour, signifiant comportement) et la réflexologie pavlovienne, qui définissent un symptôme comme un comportement inadapté, lié à un contexte plus large, par exemple à un conditionnement socio-éducatif néfaste. Une fois acquis, ce comportement se renforce : ainsi, plus le sujet phobique a peur, plus il trouve de raisons d'avoir peur.

INDICATIONS

Ce sont des troubles névrotiques (phobie, hystérie de conversion, obsessions), les troubles sexuels (éjaculation précoce, impuissance, vaginisme, frigidité), les perversions et certains états psychotiques. Les thérapies comportementales se sont également montrées efficaces dans les problèmes conjugaux et familiaux.

DIFFÉRENTS TYPES DE THÉRAPIE COMPORTEMENTALE

Les thérapies comportementales proposent un certain nombre de techniques.

— L'immersion, ou « flooding », plonge le patient dans une situation fortement anxiogène, suffisamment longtemps pour que sa réponse anxieuse s'épuise.

— L'inhibition réciproque, ou désensibilisation, consiste à soumettre le sujet à des stimuli anxiogènes d'intensité croissante, de façon à lui apprendre à maîtriser peu à peu sa phobie ou son inhibition (grâce à la relaxation, par exemple).

— La thérapie par aversion vise à inhiber le comportement pathologique (tic, bégaiement, symptôme névrotique, alcoolisme) à l'aide d'un stimulus désagréable : secousse électrique, médicament dissuasif, etc.

— La thérapie par conditionnement opérant s'applique surtout aux sujets atteints de troubles sexuels, d'une névrose ou d'une psychose. Elle consiste à les « récompenser » par un stimulus agréable chaque fois qu'ils reproduisent le comportement désiré par le thérapeute.

— La thérapie par inhibition conditionnée consiste à demander au sujet de reproduire son comportement pathologique (tic, par exemple), jusqu'à ce que celui-ci disparaisse.

   Actuellement on associe la thérapie comportementale à la thérapie cognitive (T.C.C.), les deux domaines étant intriqués. Cependant, les indications sont faites en fonction du tableau clinique.

EFFETS SECONDAIRES

On a longtemps craint que la disparition du symptôme ne provoque l'apparition d'un autre symptôme, plus grave encore, mais cette crainte ne semble plus guère fondée aujourd'hui.