Larousse Médical 2006Éd. 2006
A

antéhypophyse

Partie antérieure de l'hypophyse, responsable de la sécrétion de nombreuses hormones.

   L'antéhypophyse, glande endocrine, sécrète des hormones appelées stimulines, qui agissent sur les autres glandes endocrines (glande thyroïde, glandes corticosurrénales, testicules et ovaires), ainsi que la prolactine et la somathormone. Ces différentes hormones créent à leur tour un rétro-contrôle en sécrétant chacune une hormone régulante : ainsi, la thyréostimuline (ou T.S.H.) stimule la thyroïde, qui produit la triiodothyronine freinant la production de T.S.H. ; la corticotrophine (ou A.C.T.H.) stimule les corticosurrénales, qui sécrètent du cortisol freinant la production d'A.C.T.H. ; l'hormone folliculo-stimulante (ou F.S.H.) et l'hormone lutéinisante (ou L.H.) stimulent les testicules et les ovaires, qui produisent des hormones sexuelles (œstradiol ou testostérone) ralentissant la production de L.H. et de F.S.H. La prolactine, quant à elle, est régulée par un facteur hypothalamique : la dopamine. Enfin, la somathormone (ou G.H.) stimule le foie, qui synthétise de la somatomédine ; la production de G.H. est freinée par la somatostatine et par l'hyperglycémie.

anthelminthique

antiparasitaire

anthracose

Maladie pulmonaire due à l'inhalation de particules de charbon ou de graphite.

   L'anthracose, maladie professionnelle de la famille des pneumoconioses, touche particulièrement les travailleurs des mines de charbon. Simple surcharge des alvéoles pulmonaires, elle n'entraîne en général pas de fibrose (durcissement et épaississement du tissu pulmonaire). Elle est fréquemment associée à une silicose (autre maladie pulmonaire touchant les mineurs, due à l'inhalation de silice) qui peut provoquer une insuffisance respiratoire.

   Il n'existe pas de traitement de l'anthracose, si ce n'est celui des symptômes de la silicose associée (insuffisance respiratoire).

Voir : pneumoconiose.

anthrax

Agglomérat de plusieurs furoncles formant de gros nodules inflammatoires pleins de pus. Le nom d'Anthrax est aussi improprement donné à la maladie du charbon.

   Les anthrax sont plus fréquents chez l'homme que chez la femme. Les sujets diabétiques ou en mauvaise condition physiologique sont plus souvent touchés.

   L'anthrax est dû à une infection aiguë de la gaine des poils et de la glande sébacée adjacente par le staphylocoque doré ; il siège le plus souvent à la nuque, au visage, au dos et à la fesse. Il a l'aspect d'une tuméfaction rouge, chaude, douloureuse et s'accompagne de fièvre et de ganglions. En mûrissant, il libère un pus sanguinolent. L'évolution peut se compliquer au plan local (abcès profond), voire général (septicémie).

   Des pansements chauds et humides et une bonne désinfection locale, suivis de l'élimination à la pince du bourbillon (amas blanchâtre constitué de pus et de fragments dermiques nécrosés, situé au centre du furoncle), associés à une antibiothérapie par voie générale, sont le meilleur traitement. Après guérison, les anthrax laissent toujours une cicatrice.

anthropozoonose

Maladie de l'animal transmissible à l'être humain.

Synonyme : zoonose.

   Le mode de transmission des anthropozoonoses peut se faire par la consommation de la viande de l'animal ou par une de ses productions (lait, œufs). Dans d'autres cas, la transmission du germe s'effectue par morsure ou par piqûre.

   Les anthropozoonoses peuvent être virales (rage, encéphalites), bactériennes (salmonellose, pasteurellose, brucellose), parasitaires (toxoplasmose, gale), mycosiques (teigne). La gravité des anthropozoonoses est très variable, pouvant aller d'une simple réaction locale à une affection mortelle.

Voir : maladies transmises par les animaux.

anti-IgE

Médicament (omalizumab) dirigé contre les immunoglobulines de type E (IgE).

   L'omalizumab est un anticorps monoclonal de classe IgG1. Il est issu du génie génétique et se fixe sur les IgE du sang d'un patient asthmatique allergique. Les IgE, responsables de symptômes en cas d'asthme allergique, sont ainsi bloquées.

   L'omalizumab est indiqué pour améliorer le contrôle de l'asthme chez les adultes et les adolescents de plus de 12 ans atteints d'asthme allergique persistant sévère. Il est administré par injection sous-cutanée. Les effets indésirables les plus fréquents sont une réaction au point d'injection (douleur, gonflement, irritation), des maux de tête, des étourdissements, une somnolence, des paresthésies, très rarement une syncope. La prescription initiale est hospitalière.

anti-inflammatoire

Médicament utilisé dans le traitement local de l'inflammation ou le traitement général des maladies inflammatoires.

   Les anti-inflammatoires se répartissent en deux classes : stéroïdiens et non stéroïdiens. Ce sont des médicaments symptomatiques, qui n'agissent pas sur la cause de l'inflammation. Ils sont indiqués quand l'inflammation, processus normal de défense contre les agressions, devient gênante, notamment à cause de la douleur qu'elle provoque. On les associe, si besoin est, à d'autres soins anti-inflammatoires, par exemple la simple immobilisation de la région enflammée.

   Les anti-inflammatoires s'administrent par voie orale, injectable ou locale. Stéroïdiens et non stéroïdiens ont des effets indésirables communs : agressivité pour la muqueuse de l'estomac (surtout pour les non stéroïdiens et encore davantage s'ils sont prescrits avec des anti-inflammatoires stéroïdiens), risque de gastrite, voire d'ulcère ; diminution de la résistance aux infections (pour les stéroïdiens).

Anti-inflammatoires stéroïdiens

Également appelés corticostéroïdes, ces produits (prednisone, prednisolone, bêtaméthasone) sont dérivés des corticostéroïdes naturels, hormones sécrétées par les glandes surrénales. Ils sont très puissants et permettent de contrôler l'inflammation quand elle devient sévère ou qu'elle se déclenche sans raison apparente, comme dans les maladies dites inflammatoires (polyarthrite rhumatoïde, allergies sévères, etc.).

   L'altération de la peau, la fragilité osseuse, l'apparition d'un état diabétique, l'hypertension artérielle font partie de leurs nombreux effets indésirables.

   Les corticostéroïdes ont amélioré le pronostic vital et fonctionnel de nombreuses maladies même s'ils n'agissent pas sur leur cause.

Anti-inflammatoires non stéroïdiens

Ces produits, également appelés AINS (phénylbutazone, indométacine, diclofénac, dérivés de l'acide propionique, oxicams), appartiennent à diverses catégories mais sont tous capables de bloquer la formation de certaines substances comme les prostaglandines, médiateurs chimiques nécessaires au développement de l'inflammation. Ils sont surtout efficaces dans les phases aiguës de l'inflammation et sont utilisés en rhumatologie (arthrite, poussée inflammatoire d'une arthrose, tendinite), en traumatologie, en urologie (coliques néphrétiques), en gynécologie (règles douloureuses).

   Les anti-inflammatoires non stéroïdiens ne doivent pas être associés entre eux, ni aux anticoagulants (risque de saignements). En général, ils sont contre-indiqués en cas d'antécédents d'allergie à l'un d'entre eux, ou d'allergie à l'aspirine.

   Les anti-inflammatoires non stéroïdiens inhibiteurs spécifiques de la cyclo-oxygénase 2 (celecoxib) ont une moindre toxicité digestive mais comportent un risque de complications cardiovasculaires.