Larousse Médical 2006Éd. 2006
E

embryopathie

Atteinte de l'embryon pendant les 8 premières semaines de la grossesse.

   À la différence des fœtopathies, qui frappent, à partir de la 9e semaine, un fœtus déjà bien formé, les embryopathies surviennent durant la période de développement de l'embryon (embryogenèse) et, si elles ne provoquent pas un avortement spontané, sont la cause de malformations graves.

DIFFÉRENTS TYPES D'EMBRYOPATHIE

Les embryopathies se distinguent en fonction de leurs facteurs de risque.

— Les embryopathies par agents physiques peuvent être dues à l'exposition de la mère à des radiations ionisantes, soit lors d'un examen radiologique prolongé, soit au cours d'un traitement par radiothérapie. Ces radiations risquent d'entraîner des mutations génétiques. C'est pourquoi les femmes enceintes ne subissent plus d'examen radiographique abdomino-pelvien systématique sans protection. Rappelons que l'échographie ne comporte aucun risque.

— Les embryopathies par agents infectieux sont exceptionnelles, car l'atteinte embryonnaire par un agent infectieux entraîne en général une fausse couche. Le virus de la rubéole fait exception à la règle : lorsque la maladie est contractée par une femme enceinte, elle peut entraîner chez le fœtus des anomalies oculaires ou des lésions cardiaques graves. Quand la toxoplasmose, maladie parasitaire des animaux qui se transmet à l'homme, atteint l'embryon, elle entraîne une fausse couche. Contractée plus tard au cours de la grossesse, elle peut provoquer des malformations fœtales, parfois une cécité.

— Les embryopathies par agents chimiques sont dues à l'effet de médicaments dits tératogènes (causant des malformations congénitales). Le thalidomide, un tranquillisant des années 1960, a engendré des malformations d'une extrême gravité chez les enfants nés de femmes qui en avaient pris au début de leur grossesse. Aussi une femme enceinte ne doit-elle consommer aucun médicament sans avis médical.

— Les autres embryopathies sont également rares : embryopathies traumatiques causées par des manœuvres abortives pratiquées hors cadre médical, embryopathies hormonales dues à des troubles endocriniens graves chez la mère (troubles pancréatiques, thyroïdiens, surrénaliens) et embryopathies par carence en vitamines ou en oxygène lorsque la mère ne s'alimente pas suffisamment.

embryoscopie

Examen direct de l'embryon entre la 9e et la 11e semaine d'aménorrhée.

   L'embryoscopie se pratique chez les femmes enceintes qui ont déjà eu un enfant atteint de malformations des membres ou d'une fente labiopalatine (bec-de-lièvre) pour dépister ce type de malformations.

   Un tube à fibres optiques est introduit dans l'utérus, soit par voie vaginale, soit par voie abdominale. Amené au contact des membranes enveloppant l'embryon, l'instrument permet de voir celui-ci par transparence sans pénétrer dans la cavité ovulaire.

L'examen, pratiqué sous anesthésie locale, est indolore et ne dure que quelques minutes. Effectué en milieu hospitalier spécialisé, il exige ensuite, par prudence, un repos de 24 heures.

Le risque de fausse couche est de l'ordre de 5 à 10 %.

émétique

Médicament destiné à provoquer des vomissements.

   Il existe différents types d'émétiques, que l'on distingue selon leur mode de fonctionnement : action sur le centre du vomissement, situé dans le bulbe rachidien (apomorphine), action sur les terminaisons sensorielles du nerf glossopharyngien et du nerf vague (sulfate de cuivre, tartrate d'antimoine), action mixte (ipéca).

INDICATIONS

Les émétiques sont utilisés pour créer des réflexes conditionnés au cours de cures de désintoxication (cures de dégoût), notamment alcoolique. En revanche, ils ne sont plus guère indiqués pour traiter les intoxications par ingestion de substances toxiques ; on leur préfère dans ce cas le lavage gastrique.

CONTRE-INDICATIONS ET EFFETS INDÉSIRABLES

L'administration d'émétiques est à proscrire après ingestion de caustiques tels que l'eau de Javel, de produits moussants, de substances volatiles comme les dérivés du pétrole et lorsque le malade est somnolent ou comateux. Des effets indésirables tels qu'une perforation de l'estomac, des brûlures de l'œsophage et une fausse-route avec inondation bronchique au cours des vomissements peuvent survenir lorsque les contre-indications ne sont pas respectées.

emmétropie

État d'un œil ne présentant aucune anomalie de la réfraction.

émotivité

Aptitude à réagir affectivement aux événements.

   Globalement, l'émotivité se manifeste de quatre façons différentes : plaisir, tristesse, colère ou peur. Quand elle n'est pas exagérée, elle se présente à la fois comme une adaptation spontanée à un événement et comme un mode de communication interpersonnel. Des réactions émotives excessives (hyperémotivité) ou, à l'inverse, l'absence d'émotivité peuvent constituer un facteur d'inadaptation.

empâtement

Diminution de la souplesse de la paroi abdominale ou des fosses lombaires, mal délimitée, ressentie par le médecin lors de la palpation, témoignant d'un processus inflammatoire ou infectieux.

empathie

Capacité de comprendre intuitivement autrui.

   L'empathie, plus que la sympathie, qui repose sur une similitude harmonieuse de sentiments, est un phénomène permettant de « se mettre à la place » de l'autre. L'apprentissage social favorise son développement en permettant l'acquisition de réactions codifiées (règles de politesse, fêtes avec échanges de cadeaux, réactions altruistes, etc.). Le défaut d'empathie s'observe chez certains sujets froids et fermés, schizoïdes ou obsessionnels. Son absence ou son exagération chez un sujet jeune annoncent parfois l'installation d'un processus schizophrénique. Les oscillations de l'empathie, avec passage d'un extrême à l'autre, constituent la toile de fond du caractère cyclothymique (alternance de périodes d'excitation et de dépression) ; elles sont néanmoins banales au cours de l'adolescence.

emphysème pulmonaire

Affection diffuse des poumons caractérisée par une distension des alvéoles avec destruction de leur paroi.

   Les emphysèmes pulmonaires, couramment appelés emphysèmes, sont classés en différents types : panlobulaire, détruisant les alvéoles et les vaisseaux sanguins ; centrolobulaire, ne détruisant dans un premier temps que les alvéoles ; paralésionnel, dans lequel chaque foyer d'emphysème est au contact d'une cicatrice liée à une ancienne maladie pulmonaire.

CAUSES

L'emphysème centrolobulaire est une complication de la bronchite chronique obstructive (B.P.C.O.), elle-même consécutive à une consommation excessive de tabac. L'emphysème panlobulaire est lié au vieillissement pulmonaire chez le sujet âgé. Dans les formes de la quarantaine, dites « juvéniles », l'emphysème est dû à un déficit en alpha-1-antitrypsine dans les poumons. L'emphysème paralésionnel est provoqué par certaines maladies pulmonaires : tuberculose, pneumoconioses (silicose par exemple).

SYMPTÔMES ET ÉVOLUTION

Les emphysèmes pulmonaires se traduisent par une gêne respiratoire parfois très invalidante. Ils risquent d'évoluer vers une insuffisance respiratoire chronique retentissant sur le fonctionnement du cœur (insuffisance cardiaque).

TRAITEMENT

Si l'emphysème pulmonaire est lié à une bronchite chronique ou à une dilatation des bronches, son traitement consiste d'abord à prévenir l'aggravation de l'affection : arrêt du tabac, traitement précoce de toute infection bronchopulmonaire. Le reste du traitement vise à soigner les symptômes : réhabilitation respiratoire, kinésithérapie respiratoire, administration de bronchodilatateurs tels que les théophyllines et les bêta-2-sympathomimétiques, inhalations quotidiennes d'oxygène. Dans de rares cas, une transplantation pulmonaire est nécessaire.

   Le traitement par l'alpha-1-antitrypsine est réservé aux emphysèmes panlobulaires avec déficit sévère en alpha-1-antitrypsine.

Voir : bronchopneumopathie chronique obstructive, insuffisance respiratoire, pneumoconiose, syndrome obstructif, tabagisme.