Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

priapisme

Érection pénienne indépendante de toute libido, douloureuse, durant au moins deux heures et n'aboutissant pas à l'éjaculation.

   Le priapisme est dû à une insuffisance du drainage du sang qui remplit les corps caverneux, maintenant le pénis en érection. Celle-ci peut être due à diverses causes, psychiques ou médicamenteuses (héparine, certains neuroleptiques), à l'injection intracaverneuse d'une trop forte dose de médicament destiné à provoquer une érection (comme cela peut se produire lors du traitement d'une impuissance) ou à certaines maladies (leucémie, cancer, insuffisance rénale, etc.). Contrairement à ce qui se produit lors d'une érection physiologique, le gland n'est pas gonflé et reste mou.

TRAITEMENT

C'est une urgence, car le priapisme peut entraîner une impuissance définitive par fibrose des corps caverneux, qui perdent leur élasticité. Il consiste à injecter des médicaments permettant une vasodilatation locale dans les corps intracaverneux, à évacuer par ponction le sang qui s'y est accumulé ou à créer chirurgicalement une communication entre les corps caverneux et le système veineux pénien.

primaire

Qualifie la première manifestation d'un phénomène pathologique ou la première phase d'une maladie.

   Ainsi, une aménorrhée primaire est la non-apparition des règles à la puberté ; une aménorrhée secondaire est la disparition des règles après un certain nombre de cycles. L'hémostase primaire désigne le premier temps, vasculaire et plaquettaire, de la réparation d'une brèche vasculaire, avec constitution du « clou plaquettaire ». L'hémostase primaire précède l'hémostase secondaire, qui fait intervenir, en cascade, les facteurs de la coagulation jusqu'à la constitution du caillot de fibrine.

primigeste

Se dit d'une femme qui est enceinte pour la première fois.

   Primigeste se distingue de primipar (une femme qui accouche pour la première fois).

primipare

Se dit d'une femme qui accouche pour la première fois.

   Une femme primipare a toujours un accouchement plus long (en moyenne 12 heures, parfois plus de 24 heures) qu'une multipare (en moyenne 6 heures), la dilatation du col de l'utérus nécessitant davantage de contractions utérines lors d'un premier accouchement. En outre, chez une primipare, l'effacement du col précède sa dilatation tandis que chez la multipare le col s'efface en même temps qu'il se dilate.

primitif

Qualifie la manifestation initiale d'une affection.

   Ce terme s'applique essentiellement à un cancer, par opposition à ses localisations secondaires (métastases).

primo-infection

Toute première atteinte de l'organisme par un agent infectieux donné.

primo-infection tuberculeuse

Pénétration du bacille de Koch dans un organisme vierge de toute infection tuberculeuse.

Synonyme : tuberculose primaire.

   La contamination par le bacille de Koch est aérienne, par inhalation de gouttelettes de salive émises au moment de la toux ou de la parole d'un sujet atteint d'une tuberculose pulmonaire et contagieux.

SYMPTÔMES ET SIGNES

La primo-infection provoque une lésion pulmonaire appelée chancre de primo-infection. À l'endroit du poumon où a pénétré le bacille de Koch se forme une lésion appelée follicule épithélioïde, riche en bacilles, qui se nécrose (caséum) ; dans un deuxième temps, la paroi de cette lésion se calcifie. Des bacilles tuberculeux restent, en premier lieu, sous forme quiescente dans les cellules contaminées.

   Dans plus de 90 % des cas, l'infection est latente, sans altération de l'état général, et régresse spontanément. Dans moins de 10 % des cas, un syndrome infectieux modéré (toux, fièvre peu élevée, fatigue, perte d'appétit) survient environ 2 mois après l'incubation, témoignant de l'évolution de l'infection vers une tuberculose-maladie.

   Chez l'enfant, l'infection se complique parfois de fistulisation de la lésion aux bronches, de compression des bronches ou de diffusion du bacille à d'autres organes par le sang circulant. Elle se complique plus souvent en tuberculose que chez l'adulte, chez qui la primo-infection présente moins de risque d'évolution.

   Le diagnostic de primo-infection tuberculeuse doit conduire à rechercher le « cas index », c'est-à-dire le sujet atteint de tuberculose-maladie qui est à l'origine de la contamination. En effet, s'il n'est pas connu, il est impératif de le traiter pour éviter d'autres contaminations et l'évolution de sa maladie.

DIAGNOSTIC

Une primo-infection est décelée par l'intradermoréaction à la tuberculine et, récemment, par des tests sanguins (tests interféron). Le scanner thoracique, voire la médiastinoscopie, peut aider au diagnostic des formes patentes.

TRAITEMENT ET ÉVOLUTION

Dans la plupart des cas, le test tuberculinique positif reste le seul témoin de l'infection, la primo-infection régressant spontanément. Il est préférable de traiter celle-ci, lorsqu'on en fait le diagnostic tôt, pour éviter l'évolution ultérieure vers la tuberculose. Le traitement fait appel à l'administration, pendant 3 à 6 mois, de médicaments antituberculeux (isoniazide, rifampicine) en mono- ou bithérapie.

principe actif

Composant d'un médicament doué d'un pouvoir thérapeutique.

   Le principe actif d'une spécialité pharmaceutique s'oppose à l'excipient, substance inactive qui confère au médicament les propriétés permettant son administration (consistance, forme) et sa conservation.

   Exploité commercialement, un même principe actif peut avoir plusieurs formes médicamenteuses et plusieurs noms commerciaux.

Voir : médicament.

Prinzmetal (angor de)

Forme d'angor (angine de poitrine) liée à un spasme de l'artère coronaire.

   L'angor de Prinzmetal se caractérise par sa survenue, volontiers nocturne, spontanée et non liée à un effort, et par la douleur, qui augmente puis diminue progressivement. L'électrocardiographie, lorsqu'elle peut être pratiquée pendant la crise, montre des altérations caractéristiques, qui s'estompent en même temps que la douleur. Le traitement de ce spasme coronarien fait appel aux inhibiteurs calciques.

prion

Particule infectieuse à l'origine de dégénérescences du système nerveux central ou d'encéphalopathies subaiguës spongiformes transmissibles (E.S.S.T), maladies d'évolution lente, mortelles et touchant aussi bien l'homme que l'animal.

Synonyme : agent transmissible non conventionnel (A.T.N.C.).

   Un prion est une protéine normale accumulée sous une forme anormale dans les plaques amyloïdes infiltrant les tissus nerveux et caractéristiques des encéphalopathies spongiformes.

   Les encéphalopathies animales dues à un prion sont, entre autres, la tremblante du mouton (scrapie) et l'encéphalopathie spongiforme bovine (E.S.B.). Chez l'humain, le prion responsable de la nouvelle variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (n.v.M.C.J.) est vraisemblablement l'agent de l'E.S.B., transmis à l'homme par voie alimentaire.

   La forme classique de la maladie de Creutzfeldt-Jakob touche environ 1 personne par million d'habitants, soit 60 cas par an en France. Son évolution est, dans tous les cas, mortelle. On distingue des formes sporadiques, qui atteignent les adultes de plus de 60 ans, et des formes iatrogènes, dues à l'utilisation de produits contaminés. C'est le cas des formes survenues chez l'enfant en France à la suite de traitements par l'hormone de croissance contaminée (76 cas)

Voir : maladie de Creutzfeldt-Jakob, encéphalopathie spongiforme subaiguë transmissible, kuru.