Larousse Médical 2006Éd. 2006
E

engorgement

Accumulation de sécrétions (sang, sérum, sécrétions glandulaires) dans un tissu ou un organe.

— L'engorgement mammaire est un trouble de l'excrétion du lait qui survient au moment de la montée laiteuse, aux environs du 3e jour après l'accouchement. Au début de l'allaitement, le nouveau-né ne tète pas assez vigoureusement et les seins de sa mère, incomplètement vidés, restent durs, tendus et douloureux. Pour faire céder l'engorgement, il suffit souvent d'exprimer le lait à la main en pressant le sein autour de l'aréole et en aidant le bébé à bien placer sa bouche. Parfois, il faut stimuler la contraction des muscles de la glande mammaire en administrant un médicament hormonal puis en appliquant un tire-lait une demi-heure après la prise de celui-ci, pour vider le sein. Non traité, un engorgement mammaire expose la femme aux infections du sein et la contraint à cesser l'allaitement.

engourdissement

Lourdeur, insensibilité, fourmillement, impotence touchant le plus souvent un membre.

   Un engourdissement peut être causé par une circulation insuffisante ou par une lésion du système nerveux, comme dans la sclérose en plaques. En cas d'atteinte nerveuse, l'étendue de la zone touchée renseigne sur le site et le mécanisme de la lésion. Le maintien prolongé dans une même position ou une anesthésie locale entraînent également un engourdissement, qui disparaît spontanément après le changement de position ou l'évacuation du produit anesthésiant.

Voir : fourmillement.

engrènement

Interpénétration des fragments d'un os lors d'une fracture.

   Après une fracture, surtout si elle est localisée sur une métaphyse (partie de l'os située entre l'épiphyse et la diaphyse, où celui-ci est spongieux, donc friable), les épines osseuses s'encastrent les unes dans les autres : c'est l'engrènement, qui confère une stabilité relative et précaire à l'os en permettant un accrochage fragile des deux surfaces osseuses fracturées. Un mouvement brutal peut, par la suite, provoquer un désengrènement, c'est-à-dire une séparation des fragments osseux fracturés.

   Si une fracture engrenée en mauvaise position doit être désengrenée avant toute tentative de réduction, une fracture engrenée en bonne position doit être maintenue immobile jusqu'à consolidation complète ; la pose d'un bandage ou d'un plâtre peut alors suffire.

enjambement

Processus survenant au cours de la méiose, caractérisé par un échange de fragments de bras chromatidiens entre deux chromosomes homologues. En anglais, crossing over.

   Au cours d'une méiose (ensemble des divisions cellulaires aboutissant à la formation des cellules reproductrices), il se produit un échange chromosomique pour 100 millions de paires de bases. Ce phénomène, normal, permet un brassage de l'information génétique d'origine paternelle et maternelle.

enképhaline

ou

encéphaline

Substance présente dans les cellules du système nerveux, aux propriétés analgésiques semblables à celles de la morphine.

   La structure d'une enképhaline est celle d'un petit polypeptide, constitué par une courte chaîne d'acides aminés. La fonction des enképhalines n'est pas parfaitement connue. Elles agiraient comme neurotransmetteurs physiologiques de l'analgésie ; les récepteurs membranaires sur lesquels elles se fixent pour agir sont les mêmes que ceux de la morphine, d'où la dénomination de « peptides opioïdes » qui leur a été donnée comme aux endorphines. On les trouve dans des régions du cerveau qui jouent un rôle important dans la réception et le tri des informations douloureuses. De plus, elles inhibent l'action de la substance P, messager naturel de la douleur dans la moelle épinière.

   L'étude de substances activant les enképhalines de l'organisme est l'une des voies de la recherche thérapeutique actuelle. En effet, ces substances pourraient permettre l'élaboration de médicaments analgésiques aussi puissants que la morphine, mais d'action plus précise et sans effets indésirables, en particulier sur la conscience et la respiration.

enkystement

Formation d'une coque fibreuse autour d'une lésion isolant celle-ci du reste de l'organisme.

   La plupart des lésions qui se développent dans un organe (abcès, infarctus, tumeur) entraînent une réaction de défense du tissu sain voisin, d'abord inflammatoire, puis fibreuse. Si la lésion n'est pas rapidement éliminée, elle est recouverte par une couche plus ou moins épaisse de collagène, ressemblant à un kyste, qui enraie son extension. Dans le cas d'un abcès, cette formation empêche les antibiotiques de pénétrer jusqu'à la lésion. Les abcès du poumon, les cavernes tuberculeuses et les pleurésies purulentes s'enkystent fréquemment. Le traitement comprend l'ablation chirurgicale de la lésion ou la décortication du poumon (séparation de son enveloppe fibreuse).

énophtalmie

Enfoncement anormal de l'œil dans son orbite.

DIFFÉRENTS TYPES D'ÉNOPHTALMIE

— L'énophtalmie traumatique peut apparaître à la suite d'une fracture du plancher de l'orbite. D'autres signes lui sont alors souvent associés : diplopie (vision double), hypotropie (déplacement du globe vers le bas), diminution de la sensibilité du nerf sous-orbitaire.

— L'énophtalmie du syndrome de Claude Bernard-Horner résulte d'une atteinte, à la hauteur du cou, de la voie sympathique destinée à l'œil, notamment lors de certains cancers du sommet du poumon. Cette énophtalmie, discrète et inconstante, s'accompagne souvent d'un ptôsis (chute de la paupière supérieure) et d'un myosis (rétrécissement de la pupille).

SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC

L'enfoncement du globe oculaire entraîne une diminution de la fente des paupières gênant plus ou moins la vision. Le diagnostic d'énophtalmie est difficile, faute de critère quant à la position de l'œil par rapport à son orbite. En cas d'énophtalmie unilatérale, le diagnostic repose sur l'asymétrie de la position des globes. Une énophtalmie peut être mise en évidence par le scanner.

TRAITEMENT

Plus ou moins aisé, il dépend essentiellement de la cause.

enrouement

Altération de la voix, qui se traduit par un timbre sourd, rauque ou éraillé.

   Un enrouement est dû à une maladie du larynx ou à une anomalie de son fonctionnement (laryngite, surmenage vocal). Tout enrouement persistant plus de 15 jours impose un examen médical approfondi.

Voir : corde vocale, laryngite.