Larousse Médical 2006Éd. 2006
D

dermographisme

Réaction cutanée locale due à une stimulation mécanique (frottement, griffure), entraînant la formation d'un bourrelet œdémateux, blanc ou rouge, semblable à une urticaire.

dermohypodermite

érysipèle

Derrick-Burnet (maladie de)

fièvre Q

désadaptation

Perte de la faculté de répondre efficacement à une situation nouvelle ou à un conflit.

   L'individu désadapté est incapable de maintenir sa personnalité à un niveau d'organisation suffisant pour faire face aux exigences de la vie en société et à ses propres exigences psychiques et biologiques.

   Dans la vie collective et sociale, la désadaptation est favorisée par le stress, l'exclusion (habitat, chômage, immigration, etc.) et risque de conduire à la marginalité (délinquance, toxicomanie, régression psychique).

désamination

Réaction chimique au cours de laquelle une substance aminée perd son groupe amine.

   La désamination concerne notamment les acides aminés. Sous l'action d'une enzyme dite désaminase, il y a alors formation d'un acide cétonique et libération d'une molécule d'ammoniac.

désensibilisation

Méthode thérapeutique destinée à diminuer la sensibilité allergique d'un sujet à un antigène.

   La désensibilisation consiste, après identification de l'allergène (facteur déclenchant l'allergie), à injecter des doses initialement infinitésimales, puis très progressivement croissantes, de l'antigène responsable du phénomène allergique ; ce procédé aide le sujet à développer une tolérance vis-à-vis de l'allergène en cause. C'est une méthode relativement astreignante, qui débute toujours sous surveillance médicale stricte et nécessite plusieurs mois, voire plusieurs années, de traitement régulier.

   La désensibilisation des allergiques donne de très bons résultats chez l'enfant lorsque peu d'allergènes sont en cause, ainsi que dans les allergies aux piqûres d'insectes, en particulier celles des hyménoptères (abeilles, frelons, guêpes).

Voir : allergie, asthme, rhinite.

déshydratation

Ensemble des troubles résultant d'une perte d'eau excessive dans l'organisme.

CAUSES

Sous un climat tempéré, les pertes liquidiennes normales de l'organisme, causées par la sudation, la respiration et les urines, sont d'environ 1,5 à 2 litres par jour. Elles sont combinées à une perte de substances dissoutes dans les liquides corporels, notamment à la perte de chlorure de sodium (sel). La déshydratation survient lorsque ces déperditions ne sont pas compensées par un apport équivalent. Cet état s'observe en cas d'apport hydrique insuffisant ou lors de pertes hydriques excessives. Celles-ci peuvent être d'origine cutanée, digestive, rénale ou respiratoire.

— Les pertes cutanées s'observent en cas de fièvre, de brûlures étendues (par suintement et évaporation), de sudation intense.

— Les pertes digestives peuvent se faire vers l'extérieur : vomissements, diarrhée aqueuse (dans les cas de choléra, par exemple). Elles peuvent aussi être internes en cas d'occlusion intestinale, de péritonite. L'eau s'accumule alors dans le péritoine ou dans le tube digestif.

— Les pertes rénales sont liées à l'emploi de médicaments diurétiques ou à une sécrétion d'urines excessive du fait d'une maladie rénale, d'une insuffisance surrénalienne ou d'un diabète sucré ou insipide.

— Les pertes respiratoires (l'eau est éliminée sous forme de vapeur par les poumons) sont le plus souvent dues à une augmentation de la fréquence respiratoire, qui peut dépendre elle-même de différents facteurs (effort, insuffisance cardiaque ou respiratoire).

SYMPTÔMES ET SIGNES

Un état de déshydratation se manifeste par une soif intense, un dessèchement de la bouche, de la langue et de la peau (qui garde le pli qu'on lui imprime par pincement), une diminution de la résistance des globes oculaires à la pression, une diminution du volume des urines, une hypotension artérielle, avec un pouls rapide. Les pertes en sel provoquent des maux de tête, des crampes, voire des troubles de la conscience qui aggravent la déshydratation, le sujet devenant alors incapable de ressentir ou d'exprimer sa soif.

TRAITEMENT

Toujours urgent, particulièrement aux âges extrêmes de la vie (nourrisson, sujet âgé), le traitement repose sur l'administration de solutés (eau additionnée de glucose, de sodium ou de bicarbonates, et souvent de potassium), soit par voie digestive, en cas de déshydratation faible, soit par voie veineuse lorsque la déshydratation est plus grave. Le choix du soluté est fonction de la nature de la perte liquidienne.

PRÉVENTION

En cas de fièvre, de vomissements ou de diarrhée, et si l'on se trouve sous un climat chaud, il est recommandé de boire abondamment : au moins 0,5 litre d'eau toutes les deux heures. Les pertes de sel provoquées par une transpiration intense seront compensées par l'adjonction d'un quart de cuiller à café de sel par demi-litre d'eau ou par l'absorption d'eau minérale.

Voir : choc hypovolémique, diabète insipide, diarrhée, diarrhée du nourrisson.

déshydratation aiguë du nourrisson

État résultant d'une diminution importante et rapide des quantités d'eau dans l'organisme d'un enfant de moins de 2 ans.

   La fréquence des déshydratations aiguës s'est considérablement réduite dans les pays développés du fait de la prise en charge familiale et médicale des causes possibles de ce trouble (diarrhées, fièvres). En revanche, les déshydratations aiguës demeurent très fréquentes dans les pays en développement, où elles constituent la première cause de mortalité des enfants de moins de 5 ans. La déshydratation aiguë est particulièrement grave pour les nourrissons, chez lesquels la concentration en eau de l'organisme est proportionnellement plus élevée que chez le grand enfant ou chez l'adulte, les pertes étant donc proportionnellement plus abondantes. Ainsi, les entrées ou sorties quotidiennes d'eau constituent, chez le nourrisson, plus du tiers de son volume d'eau extracellulaire, alors que cette proportion n'est que de 1/6 chez le grand enfant.

CAUSES

La cause majeure des déshydratations aiguës du nourrisson est la diarrhée, d'origine surtout infectieuse, éventuellement associée à des vomissements. Il faut y ajouter la fièvre, quelle que soit son origine. Dans une petite minorité de cas, les pertes sont urinaires (anomalie rénale congénitale, diabète, insuffisance surrénalienne) ou font suite à un coup de chaleur (exposition prolongée à une chaleur excessive).

SYMPTÔMES ET SIGNES

La perte de poids est un signe primordial, qui aide au diagnostic de déshydratation et permet d'en évaluer la gravité.

— Les formes bénignes sont définies par une perte de poids inférieure à 5 % et ne s'accompagnent d'aucun autre signe.

— Les formes moyennes se caractérisent par une perte de poids de 5 à 10 %. On observe en outre une hypotonie des globes oculaires (yeux creux, enfoncés dans les orbites), une dépression de la fontanelle (petite zone non ossifiée du crâne), un pli cutané, provoqué par un pincement de la peau sur l'abdomen, qui ne s'efface pas assez rapidement, une soif intense, une sécheresse des muqueuses (langue, joues), une fièvre.

— Les formes graves correspondent à une perte de poids supérieure à 10 % et mènent au collapsus cardiovasculaire (effondrement de la tension artérielle avec pouls imperceptible, peau froide, pâleur), aux convulsions puis au coma.

   Les signes biologiques consistent en différentes anomalies des électrolytes sanguins : diminution ou augmentation de la natrémie (concentration du sodium) ou de la kaliémie (concentration du potassium), acidose (augmentation des substances acides).

DIAGNOSTIC ET ÉVOLUTION

Le diagnostic repose sur le seul examen clinique de l'enfant. Des examens complémentaires peuvent le confirmer après hospitalisation en urgence du nourrisson. Quand la cause persiste, l'évolution de la forme la plus bénigne vers la forme la plus grave peut se faire en quelques heures. Des complications apparaissent parfois, notamment rénales (insuffisance aiguë) et neurologiques (hématome sous-dural).

TRAITEMENT

Le traitement des déshydratations vise à supprimer la cause quand cela est possible, à réhydrater en apportant de l'eau, à corriger les désordres électrolytiques et les complications éventuelles. Les enfants souffrant d'une forme bénigne sont réhydratés par voie orale à l'aide de solutions contenant des électrolytes, prêtes à l'emploi, données en petites quantités et de façon répétée au biberon. Cela peut être fait à domicile pour les cas les plus bénins. Dans les formes les plus graves, la réhydratation a lieu par perfusion intraveineuse à l'hôpital.