Larousse Médical 2006Éd. 2006
B

bégaiement (suite)

PRÉVENTION

Il est utile de repérer les difficultés d'installation de la parole et du langage chez le très jeune enfant afin de les traiter le plus tôt possible, ce qui permet souvent d'éviter l'apparition du bégaiement.

Voir : troubles du langage.

Behçet (maladie de)

Affection chronique évoluant par poussées inflammatoires récidivantes.

   La maladie de Behçet, rare, est une affection de l'âge adulte. Elle survient principalement au Moyen-Orient, au Japon et dans le bassin méditerranéen. Dans ces zones à forte prévalence, on note une nette prédominance masculine.

CAUSES

Les causes de la maladie de Behçet sont discutées, et seraient à la fois de nature auto-immune et infectieuse. Elle semble en effet impliquer des mécanismes d'auto-immunité, qui seraient activés suite à l'infection par un virus, encore non identifié.

SYMPTÔMES ET SIGNES

L'affection est souvent chronique et récidivante ; elle se traduit par des aphtes des muqueuses buccale et génitale, parfois de la peau, des arthrites et une uvéite (inflammation de l'œil). Elle peut également être à l'origine d'une méningite et comporte le plus souvent une atteinte vasculaire (artérite, anévrysme artériel, phlébite).

   L'apparition d'ulcères intestinaux, d'épididymite et de symptômes neuropsychiatriques est également possible.

TRAITEMENT

L'administration de corticostéroïdes à doses élevées et d'immunosuppresseurs (ciclosporine A) permet le plus souvent d'endiguer rapidement les phénomènes inflammatoires, notamment les inflammations oculaires. Cependant, une diminution importante de l'acuité visuelle survient dans certains cas, généralement de 6 à 10 ans après le début de l'atteinte oculaire. L'atteinte articulaire est souvent sensible aux anti-inflammatoires non stéroïdiens, et la colchicine en prévient les récidives. La maladie de Behçet peut être mortelle (de 3 à 4 % de décès) du fait de ses complications vasculaires et viscérales.

bejel

Maladie infectieuse contagieuse due à une infestation non vénérienne par Treponema pallidum.

Synonyme : syphilis endémique.

   Treponema pallidum est un tréponème de la classe des spirochètes.

   Le bejel est une maladie des pays de climat sec et aride d'Afrique, présente dans les communautés isolées, au mode de vie primitif et sans hygiène. Il atteint les enfants de 2 à 15 ans, mais aussi des adultes (nomades) et est transmis par contact direct (lésions cutanées et muqueuses, doigts, salive) et par l'intermédiaire de récipients pour boire. C'est une maladie « familiale ».

   Le bejel provoque des ulcérations cantonnées aux muqueuses et aux zones humides de la peau (bouche, zone anogénitale), ne donnant lieu à aucune complication et laissant le sujet en bon état général. Tardivement peuvent apparaître des lésions cutanées de faible gravité (kératodermie palmoplantaire [épaississement de la couche cornée de la voûte plantaire]).

   Treponema pallidum est également à l'origine de la syphilis ; aussi l'interprétation de la sérologie peut-elle être malaisée chez l'adulte. Le traitement du bejel consiste en l'administration de pénicilline.

Bell (paralysie de)

paralysie faciale

belladone (Atropa belladona)

Plante de la famille des solanacées.

Synonymes : belle-dame, herbe au diable.

   Le terme de belladone (de l'italien bella donna, c'est-à-dire « belle dame ») vient du fait que les Italiennes, à partir du XVIes., utilisèrent cette plante pour dilater la pupille de leurs yeux afin de les faire paraître plus grands et plus beaux.

   La belladone, haute plante herbacée, est très vénéneuse. Ses baies violacées sont responsables d'intoxications graves (agitation avec délire). De ses feuilles et de ses racines, on extrait des alcaloïdes (atropine, hyoscyamine) aux utilisations thérapeutiques variées.

Voir : atropine.

Bence-Jones (protéinurie de)

Présence dans les urines de protéines de Bence-Jones.

   Certaines maladies, dont la plus fréquente est le myélome multiple, ou maladie de Kahler, provoquent l'apparition de protéines de Bence-Jones (fragments d'immunoglobulines sécrétés par les plasmocytes) dans le sang : ces protéines se retrouvent alors dans les urines. Lorsque la protéinurie de Bence-Jones est très abondante, elle peut entraîner une altération du tissu rénal et une insuffisance rénale.

bénéfices/risques (rapport)

Évaluation des bienfaits d'un acte médical par rapport à ses éventuels dangers.

   L'évaluation du rapport bénéfice-risques est inhérente à l'information donnée au malade pour lui permettre de comprendre sa pathologie, de participer aux décisions qui le concernent et de donner son consentement. Elle établit la relativité entre les risques naturels de complication liés à une pathologie connue (ou à un état de santé non diagnostiqué) et les risques induits par une proposition médicale, diagnostique ou thérapeutique, qui peut comporter des effets secondaires ou des risques particuliers. Pour être acceptable, la proposition doit être explicitée et comparée aux autres possibilités. Elle peut alors faire l'objet de fiche d'information des sociétés savantes.

   En matière d'indication chirurgicale, il s'agit d'évaluer l'opérabilité, les résultats prévisibles de l'intervention, ses limites et ses risques propres ; en matière d'indication thérapeutique, de tenir compte des effets secondaires, précautions d'emploi et contre-indications des médicaments. L'évaluation du rapport bénéfice-risques s'applique encore aux stratégies de diagnostic, puisque certains examens complémentaires, notamment du domaine de l'imagerie, comportent plus de contraintes ou de risques que d'autres.

bénin

Qualifie une maladie qui évolue de façon simple et sans conséquence grave vers la guérison.

benzalkonium

Substance organique qui dérive d'un sel d'ammonium quaternaire et d'un acide gras de l'huile de coco, et qui possède des propriétés antiseptiques.

   Grâce à son activité inhibitrice et destructrice des spermatozoïdes, le benzalkonium entre dans la composition d'ovules ou de crèmes spermicides utilisés en contraception locale.

benzodiazépine

Médicament utilisé principalement dans le traitement de l'anxiété et de l'insomnie.

FORMES PRINCIPALES

Les benzodiazépines sont classées selon leur durée d'action :

— longue (durée supérieure à 24 heures) : bromazépam, chlordiazépoxide, clobazam, clorazépate dipotassique, diazépam, lorazépam, nordazépam, prazépam ;

— moyenne (durée d'environ 12 heures) : alprazolam, clonazépam, estazolam, flunitrazépam, loprazolam, nitrazépam, oxazépam, témazépam ;

— courte (durée de quelques heures) : midazolam.

   Ces médicaments ont pour mécanisme d'action de renforcer la transmission de l'influx nerveux cérébral dans les synapses (jonctions entre deux cellules nerveuses) dont le neurotransmetteur est l'acide gamma-aminobutyrique (ou GABA). Plus précisément, ils agissent sur les récepteurs centraux aux benzodiazépines, dont le fonctionnement est couplé à celui des récepteurs au GABA.

INDICATIONS ET CONTRE-INDICATIONS

Les benzodiazépines, qui ont un pouvoir anxiolytique, sont utilisées comme sédatifs psychiques : elles diminuent l'anxiété sous ses différents aspects (tension psychique, émotivité, inhibitions psychologiques), au cours des troubles psychosomatiques et des agitations psychiatriques. Certaines sont prescrites spécialement contre l'insomnie. Diazépam et clonazépam font partie du traitement de l'épilepsie et des convulsions. Par ailleurs, les benzodiazépines sont également utiles en anesthésie, pour soulager les contractures musculaires, et au cours du tétanos.

   L'insuffisance respiratoire et la myasthénie sont des contre-indications, tout comme l'association à d'autres substances déprimant le système nerveux central (alcool, psychotropes, par exemple).

   L'administration est orale, ou injectable pour les urgences telles que l'angoisse aiguë. La prescription de benzodiazépine doit être limitée dans la durée.

EFFETS INDÉSIRABLES

La toxicité des benzodiazépines est globalement faible. Mais un des effets indésirables les plus graves, bien que rare, est la survenue d'une toxicomanie : le sujet est contraint de poursuivre la consommation du médicament en raison de l'apparition de troubles, parfois graves, à son arrêt. C'est le syndrome de sevrage : rebond de l'anxiété et de l'insomnie, tension musculaire, nausées, voire troubles psychiques (désorientation) et crises d'épilepsie. Cet effet est limité par la prescription en cures de courte durée, inférieures à 10 semaines (4 semaines dans le cas des hypnotiques), par une prudence particulière chez les toxicomanes (notamment les alcooliques) et par un arrêt progressif sous contrôle médical après un usage prolongé. La prescription chez le sujet âgé doit se faire avec précaution et doit être réévaluée.

   Les benzodiazépines ont un effet sédatif qui doit être particulièrement pris en compte chez les conducteurs de véhicules et les utilisateurs de machines dangereuses. On peut observer aussi une fatigue et des éruptions cutanées. La prise de benzodiazépine, même à faible dose, peut entraîner une amnésie aiguë, transitoire, spectaculaire, voire dangereuse en raison des troubles du comportement.

Voir : addiction, hypnotique, toxicomanie.