Larousse Médical 2006Éd. 2006
L

langue (adhérence de la)

Malformation mineure dans la bouche, consistant en une attache trop courte du frein de la langue et entraînant une diminution de la mobilité de celle-ci.

Synonyme : ankyloglossie.

   L'adhérence de la langue est découverte quelque temps après la naissance. Le bébé a une petite gêne à téter. Le diagnostic se fait à l'examen de la langue. Une simple section du frein chez le bébé, sans aucune anesthésie, suffit à redonner une bonne mobilité à la langue. Cette très rapide intervention ne provoque pas de saignement.

langue (cancer de la)

Tumeur maligne de la langue.

CAUSES ET FRÉQUENCE

Le tabagisme et l'alcoolisme sont des facteurs prédisposants du cancer de la langue, qui se rencontre surtout chez l'homme de 45 à 65 ans. Plus rarement, une affection dermatologique (lichen, maladie de Bowen) est à son origine.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Fréquemment négligés par le malade pendant une longue période, les signes comprennent une gêne à la déglutition, des douleurs, des saignements, une haleine fétide, un gonflement des ganglions lymphatiques sous la mandibule ou en haut du cou, une ulcération (perte de substance) à bords irréguliers qui peut saigner.

DIAGNOSTIC

La palpation de la langue peut permettre de localiser la tumeur. Le diagnostic du cancer est confirmé par une biopsie (prélèvement pour étudier les tissus) de la langue.

TRAITEMENT

Le traitement dépend de la situation anatomique de la tumeur, de sa taille et de l'extension au réseau lymphatique. Trois types de traitement sont possibles, soit seuls, soit associés : la chirurgie (ablation de la tumeur ou de la langue, ablation des ganglions lymphatiques), la radiothérapie et la chimiothérapie. Si la langue est enlevée, le malade éprouve des difficultés pour manger et pour parler.

ÉVOLUTION

Ultérieurement, une surveillance est nécessaire sur des dizaines d'années pour dépister d'éventuelles récidives.

PRÉVENTION

S'abstenir de fumer et de boire de l'alcool permet de réduire fortement les risques de cancer de la langue.

   Une lésion même minime de la langue qui ne guérit pas d'elle-même en quinze jours nécessite toujours une consultation médicale auprès d'un oto-rhino-laryngologiste.

langue noire

État pathologique de la langue présentant un aspect brun verdâtre.

   Une langue noire peut avoir pour origine la prise de certains médicaments (surtout des antibiotiques), le tabagisme, une mycose provoquée par Candida albicans, l'utilisation de bains de bouche à base d'eau oxygénée ou de dentifrice oxydant ; certains cas sont d'origine inconnue. Les signes sont une coloration et une augmentation de volume de certaines papilles gustatives, les papilles filiformes situées en avant du V lingual. Le traitement fait appel à des bains de bouche à base de bicarbonate ou de borate de sodium, à des badigeons de vitamine A acide ou de rétinoïdes et, contre les mycoses, à des antifongiques par voie locale et générale.

lanugo

Duvet recouvrant normalement la peau du fœtus.

   Le lanugo est formé de poils très fins, très souples, non pigmentés et souvent très longs. Il disparaît spontanément, tantôt avant la naissance, tantôt quelques semaines après. Il est souvent plus abondant chez les prématurés. Sa présence à la naissance ne doit pas être considérée comme un signe d'excès de pilosité ultérieur.

laparoschisis

Malformation rare de la paroi abdominale (1/3 300 naissances) caractérisée par la saillie des anses intestinales hors de l'abdomen fœtal au bord latéral droit de l'ombilic.

   Le diagnostic de laparoschisis est fait à l'échographie anténatale. Son pronostic est devenu excellent avec une prise en charge chirurgicale en centre spécialisé dès la naissance.

laparoscopie

Examen ou intervention pratiqués par endoscopie sur la cavité abdominale et son contenu.

   La laparoscopie est utilisée par les gastroentérologues dans un dessein diagnostique sous le nom de cœlioscopie ou de péritonéoscopie ; la même technique est employée par les gynécologues pour le diagnostic des affections du petit bassin.

   La laparoscopie à visée diagnostique a perdu de son intérêt depuis l'apparition et le développement du scanner et de l'échographie. En revanche, la laparoscopie opératoire, ou cœliochirurgie, s'est beaucoup répandue grâce au perfectionnement du matériel et de la technique : appendicectomie, ablation de la vésicule biliaire, de la rate, de ganglions, de kystes du foie, traitement des ulcères, ablation d'un cancer du côlon, etc. Cette technique permet d'éviter les incisions de paroi et de simplifier les suites opératoires.

TECHNIQUE

Une laparoscopie nécessite habituellement une anesthésie générale. Un appareil rigide muni d'un système optique, appelé laparoscope, est introduit dans la cavité péritonéale par une incision pratiquée dans la paroi abdominale et après insufflation, à l'aide d'une aiguille, d'un gaz inerte (gaz carbonique ou protoxyde d'azote) permettant d'écarter les viscères. On peut alors examiner divers organes (foie, vésicule biliaire, rate, organes génitaux féminins), introduire des instruments (palpeurs, pinces, bistouri) par d'autres incisions cutanées et effectuer des prélèvements de la membrane péritonéale, à visée diagnostique. Une intervention par cœliochirurgie nécessite en outre un appareillage spécifique.

Voir : cœliochirurgie , ou vidéo-endoscopie.

laparotomie

Ouverture chirurgicale de l'abdomen par incision de sa paroi.

Synonyme : cœliotomie.

INDICATIONS

La laparotomie est la première phase de toute intervention chirurgicale dans l'abdomen. Il existe, pour la plupart des interventions intra-abdominales, une alternative entre la laparotomie et une opération par vidéo-endoscopie, chacune de ces deux voies possédant ses indications propres.

TECHNIQUE

La laparotomie consiste en l'incision des différents plans anatomiques recouvrant la cavité abdominale – peau, aponévroses, muscles et péritoine –, puis leur écartement, permettant l'accès à la zone à opérer.

   Le site, l'orientation et la longueur de l'incision dépendent, d'une part, de l'organe à atteindre, d'autre part de l'opération à réaliser. L'incision peut être verticale (médiane, c'est-à-dire suivant la ligne médiane de l'abdomen, située au-dessus ou au-dessous du nombril) ou horizontale (dite aussi transverse ou arciforme).

   La pénétration dans l'abdomen est facile s'il n'y a pas eu d'opération antérieure. Dans les autres cas, elle peut être gênée par des adhérences (tissu fibreux cicatriciel reliant des organes normalement indépendants). Après une laparotomie, l'abdomen est refermé plan par plan, par rapprochement minutieux, sauf cas exceptionnels (péritonite, par exemple).