Larousse Médical 2006Éd. 2006
D

diathermie

Utilisation, à des fins thérapeutiques, de la chaleur produite par des courants électriques, par des micro-ondes ou par des ultrasons.

   Naguère employée comme méthode analgésique, la diathermie n'est plus guère utilisée aujourd'hui qu'en chirurgie : le bistouri diathermique, ou bistouri électrique, permet de coaguler des petits vaisseaux de façon à empêcher les saignements intempestifs pendant une intervention.

diathèse

Ensemble d'affections différentes atteignant simultanément ou successivement un même sujet et considérées comme étant de nature comparable.

   Ce terme, qui réunissait par exemple le diabète et la goutte, souvent associés chez un sujet obèse, n'est plus guère usité depuis que l'on identifie précisément les diverses maladies.

diencéphale

Région centrale du cerveau, recouverte et masquée par les deux hémisphères cérébraux, qui s'y rattachent de chaque côté.

   Situé au-dessus du tronc cérébral, le diencéphale est creusé d'une cavité, le 3e ventricule. Il comprend de chaque côté le thalamus, qui reçoit les informations sensitives, les trie et les analyse avant de les renvoyer au cortex du cerveau et du cervelet, et l'hypothalamus, prolongé par l'hypophyse, centres de commande des viscères et de plusieurs glandes hormonales (thyroïde, surrénales, gonades).

   L'hypothalamus intervient également dans les métabolismes (eau, lipides), dans la régulation de la température, de la tension artérielle. À ce titre, il représente le cerveau végétatif.

Voir : cerveau.

diète

Abstention temporaire, totale ou partielle, d'aliments pour des raisons personnelles ou thérapeutiques.

   Les diètes sont indiquées avant les coloscopies ou certaines interventions de chirurgie intestinale : prescription d'un régime sans fibres suivi de l'ingestion de plusieurs litres d'un liquide spécial provoquant une vidange colique complète. Elles sont également utilisées dans le traitement de l'obésité. On les range en trois catégories.

— La diète absolue consiste à n'absorber ni aliments ni boissons par les voies naturelles. Dans ce cas, les apports essentiels à l'organisme sont fournis sous forme de solutions diverses administrées par perfusions intraveineuses.

— La diète hydrique consiste à n'absorber que de l'eau de façon à ne pas apporter de calories à l'organisme et donc à provoquer une perte de poids. L'adaptation de l'organisme à de telles pratiques provoque généralement l'effet inverse de celui souhaité : la mise au ralenti du métabolisme provoquée par la diète persiste après son interruption, et le patient reprend tout le poids perdu, voire davantage, dès la reprise de l'alimentation.

— La diète protéique limite l'alimentation aux protéines. Ce type de régime exige une fonction rénale parfaite, capable d'éliminer l'excès de déchets protéiques que ce régime engendre. C'est un procédé d'amaigrissement peu efficace, qu'il faut éviter.

diététicien

Spécialiste de la diététique, dont le titre est réglementé (niveau d'études requis, avec obtention de diplômes).

   Le rôle du diététicien consiste notamment à prescrire un régime alimentaire adapté aux apports nutritionnels recommandés dans un but hygiénique (dans une cantine scolaire, par exemple) ou thérapeutique. Les principales pathologies pour lesquelles il est fait appel à un diététicien sont l'obésité, la dénutrition, le diabète, les dyslipidémies (troubles du métabolisme des lipides), l'hypertension artérielle, l'insuffisance rénale ainsi que certaines autres maladies métaboliques ou carentielles.

   Lors d'une première consultation, le diététicien interroge d'abord le patient afin de déterminer ses habitudes et ses comportements alimentaires, et de quantifier ses besoins quotidiens en glucides, en lipides et en protéines. Puis, en fonction de la raison pour laquelle celui-ci lui a été adressé, il prescrit un régime détaillant les apports quotidiens et leur répartition dans la journée.

diététique

Étude de l'alimentation.

   La diététique inclut la connaissance de la valeur nutritive des aliments et de leur transformation lors de la cuisson et de la conservation. Elle permet d'établir des régimes alimentaires adaptés aux besoins des sujets sains ou malades. Ainsi, un enfant atteint de maladie cœliaque (intolérance au gluten) devra recevoir les apports énergétiques nécessaires à sa croissance, compte tenu des aliments qui lui sont interdits (avoine, blé, orge, seigle). Dans le cadre de la prise en charge des sujets obèses ou présentant une surcharge pondérale, la diététique permettra d'établir un régime hypocalorique, mais équilibré, n'induisant pas de carences.

Voir : régime.

diéthylstilbestrol

Médicament œstrogène puissant, prescrit de 1946 à 1977 à des femmes enceintes pour prévenir les avortements spontanés et traiter les hémorragies pendant la grossesse.

   Depuis 1977, le diéthylstilbestrol, commercialisé sous le nom de Distilbène®, n'est plus utilisé en raison des risques qu'il engendre pour l'enfant, risques dont les conséquences se manifesteront pour la plus grande part entre 1990 et 2010. Pour les garçons, les conséquences, minimes, concernent l'appareil génito-urinaire (malformations de l'urètre), mais les filles peuvent présenter des anomalies du col et des modifications du corps de l'utérus capables d'entraîner une infertilité. Lorsque ces femmes, à leur tour, sont enceintes, elles courent un risque plus élevé d'avortement spontané, de grossesse extra-utérine et d'accouchement prématuré. En outre, le risque de cancer du vagin est plus élevé chez elles. La surveillance des enfants nés de mères ayant pris du diéthylstilbestrol pendant leur grossesse permet de prévenir, dans une certaine mesure, l'apparition des risques liés à ce médicament.

différenciation cellulaire

Évolution normale des cellules souches ou embryonnaires qui acquièrent au cours de ce processus leurs propriétés fonctionnelles.

   Au cours du développement embryonnaire, une série de modifications interviennent pour transformer les cellules indifférenciées du bouton embryonnaire en feuillets qui donnent naissance aux ébauches des futurs organes. La différenciation de ces cellules va croissant au cours du développement du fœtus, aboutissant à des fonctions et à des morphologies cellulaires précises et diversifiées.

   De même, lors du renouvellement des cellules dans l'épithélium ou la moelle osseuse, c'est par un processus de différenciation que les cellules souches deviennent des cellules adultes, matures, capables d'assurer des fonctions différentes.

PATHOLOGIE

La différenciation cellulaire peut être déviée et aboutir à des éléments adultes s'écartant du type programmé. On parle alors de métaplasie. C'est le cas, par exemple, de l'épithélium bronchique devenant, sous l'effet du tabac, d'une infection virale ou d'une irritation chronique, pluristratifié (épaissi en plusieurs couches) et malpighien (se rapprochant de l'aspect de l'épiderme cutané).

   La différenciation morphologique et/ou fonctionnelle peut également se perdre dans certaines conditions pathologiques : on parle alors de dédifférenciation. Ainsi, au cours de la cicatrisation, le tissu régénéré est souvent peu différencié au début du processus. De même, dans une prolifération tumorale, la perte plus ou moins complète de la différenciation est habituelle. On observe que l'évolution spontanée d'une tumeur est d'autant plus rapide que cette tumeur est peu différenciée, sa sensibilité à la radiothérapie et à la chimiothérapie étant en revanche d'autant plus grande.