Larousse Médical 2006Éd. 2006
K

Köbner (phénomène de)

Localisation d'une maladie cutanée à un endroit où la peau a été traumatisée.

   Le phénomène de Köbner se rencontre fréquemment au cours d'un psoriasis ou d'un lichen plan, qui se développent à l'endroit d'un traumatisme subi auparavant, par exemple sur une cicatrice chirurgicale ou vaccinale, engendrant de vives démangeaisons. Il arrive que ce phénomène représente la première manifestation de la maladie et qu'il ait donc un intérêt diagnostique. Le traitement est celui de la maladie cutanée en cause.

Koch (bacille de)

Bactérie responsable de la tuberculose.

Synonyme : Mycobacterium tuberculosis.

   Le bacille de Koch (BK) appartient à la famille des mycobactéries, bacilles acido-alcoolorésistants (BAAR, dont la coloration résiste à l'action de l'acide et de l'alcool). Sa croissance est lente, voire très lente (2 à 8 semaines). Il pénètre dans l'organisme par les voies respiratoires.

   Le bacille de Koch signe le diagnostic de tuberculose. On le recherche tout d'abord à l'examen direct des crachats ou d'autres liquides biologiques, mais aussi de tissus, aux sites de l'infection. L'examen direct est positif en cas de très forte densité bactérienne. Lorsque l'examen direct des crachats est positif, on considère que le patient est contagieux.

   La culture est indispensable pour confirmer ou affirmer que le BAAR est un bacille de Koch. La culture classique sur milieu solide de Löwenstein-Jensen, positive en 3 à 6 semaines, peut être désormais remplacée par une culture en milieu liquide, plus rapide (7 à 10 jours).

Voir : tuberculose, sida.

Köenen (tumeur de)

Tumeur cutanée bénigne.

   Cette tumeur caractérise la sclérose tubéreuse de Bourneville, maladie héréditaire comportant des tumeurs d'origine cutanée et nerveuse. En général multiples, ces tumeurs, indolores, forment de minuscules grosseurs, de la couleur de la peau, sur les côtés de l'ongle d'un ou de plusieurs orteils. Elles n'appellent pas de traitement mais assurent le diagnostic de la maladie.

Koenig (syndrome de)

Syndrome caractérisé par une douleur abdominale localisée et dû à une affection de l'intestin grêle.

   Le syndrome de Koenig traduit la distension de l'intestin grêle, qui résiste à un obstacle qui le rétrécit. Ce dernier peut être d'origine inflammatoire (maladie de Crohn), infectieuse (tuberculose), tumorale (lymphome) ou ischémique (rétrécissement consécutif à une radiothérapie). Le syndrome de Koenig se manifeste par une douleur fixe, brutale, autour de l'ombilic, qui dure de quelques secondes à quelques minutes et cède en même temps que le patient perçoit un gargouillement abdominal. La palpation abdominale révèle un ballonnement localisé au siège de la douleur et des ondulations traduisant des contractions intestinales amplifiées.

   Le traitement dépend de la cause : administration d'antituberculeux ou d'anti-inflammatoires, chimiothérapie anticancéreuse ou ablation chirurgicale de la partie rétrécie.

koïlonychie

Anomalie des ongles, caractérisée par une forme concave ou par des fissures.

   La koïlonychie chez un jeune enfant peut n'avoir aucune signification pathologique ou provenir d'anomalies héréditaires. Chez l'adulte, elle peut être due soit à des traumatismes physiques ou chimiques répétés (chez les ménagères et les coiffeurs), soit à une maladie dermatologique (sclérodermie, lichen, pelade), sanguine (anémie, polyglobulie) ou hormonale (maladie de l'hypophyse, de la thyroïde), ou bien encore provenir d'une carence en vitamine B ou d'une anomalie du métabolisme du fer (hémochromatose). On observe soit une déformation d'un ou de plusieurs ongles en cuvette, soit une ligne ou une fissure médiane longitudinale séparant l'ongle en deux moitiés. Le seul traitement est celui de la cause.

Koplick (signe de)

Signe avant-coureur de la rougeole.

   Le signe de Koplick apparaît vers la 36e heure de la phase d'invasion avant les symptômes caractéristiques de la maladie. Il se traduit par un semis de taches blanc bleuâtre, reposant sur un fond érythémateux (rougeur du tégument) et apparaissant à la face interne des joues au niveau des prémolaires. Ce signe, associé à un encombrement respiratoire avec toux, précède l'éruption caractéristique de la rougeole.

Korsakoff (syndrome de)

Ensemble de troubles psychiques caractérisé par la perte de la mémoire immédiate, une désorientation temporelle, de fausses reconnaissances et une fabulation.

Synonyme : encéphalopathie de Korsakoff.

   Le syndrome de Korsakoff est dû à une atteinte bilatérale d'une région du cerveau (le circuit hippocampo-mamillo-thalamique), en général consécutive à une carence en vitamine B1 (thiamine), causée par un alcoolisme chronique. Le syndrome de Korsakoff peut aussi être dû à une encéphalite herpétique ou à une ablation chirurgicale de l'hippocampe. Il peut enfin être une séquelle de l'encéphalopathie de Gayet-Wernicke (causée aussi par l'alcoolisme chronique), non traitée ou traitée trop tardivement, mais également une conséquence de traumatismes crâniens.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Les symptômes consistent en une amnésie grave (perte de mémoire), une apathie et une désorientation. Le signe principal est une déficience de la mémoire. La mémoire immédiate est plus affectée que la mémoire des faits anciens, les malades étant souvent incapables de se souvenir de ce qu'ils ont fait quelques minutes auparavant. Les autres signes sont une absence de conscience du trouble, des fabulations (si on lui demande ce qu'il a fait aujourd'hui, le sujet invente) et de fausses reconnaissances (le sujet croit reconnaître des personnes qu'il n'a jamais vues) cherchant à compenser l'amnésie.

TRAITEMENT ET PRONOSTIC

L'encéphalopathie de Gayet-Wernicke, qui précède souvent le syndrome de Korsakoff, constitue une urgence médicale. Même si le diagnostic n'est que présumé, on donne immédiatement de fortes doses de thiamine par voie intraveineuse. Grâce à ce traitement, les symptômes sont réversibles en quelques heures.

    En l'absence de traitement rapide, le sujet sombre dans le syndrome de Korsakoff, généralement irréversible, qui provoque un handicap permanent du fait d'importantes pertes de mémoire entraînant l'obligation d'une surveillance continuelle.

   L'évolution de la maladie est très lente et le pronostic est très mauvais.