Larousse Médical 2006Éd. 2006
A

autisme

Trouble majeur du développement caractérisé par un fonctionnement psychologique restreint ou anormal, manifeste avant l'âge de 3 ans, à la fois dans les domaines de la communication, des interactions sociales et dans le comportement général (peu diversifié et répétitif).

   Le terme « autisme » a été créé en 1911 par le psychiatre suisse Eugène Bleuler. L'autisme est relativement rare, puisqu'il ne touche que 2 à 4 enfants sur 10 000 environ. Il atteint 3 ou 4 fois plus souvent les garçons que les filles. Les symptômes et le degré de gravité de la maladie sont très variables. La base en est, pour l'enfant, une autre constitution du monde.

SYMPTÔMES ET SIGNES

L'autisme se manifeste par un trouble du comportement social avec une absence de réaction aux émotions et une absence d'adaptation du comportement. Il existe également une altération de la communication, avec un langage verbal répétitif et stéréotypé. Dans les cas sévères, on peut observer des comportements répétitifs et stéréotypés avec des automutilations et de l'agressivité. Les enfants autistes ont souvent des peurs et des phobies (crainte angoissante et injustifiée d'une situation, d'un objet ou de l'accomplissement d'une action). Des troubles du sommeil et des crises de colère surviennent également fréquemment. Le quotient intellectuel (Q.I.) est très variable chez les autistes. Dans 5 % des cas, il y a un retard mental significatif. Ces déficits persistent à l'âge adulte entraînant des problèmes de socialisation, de communication et d'intérêt.

   Dans le syndrome d'Asperger, un cas particulier d'autisme, le malade a une bonne expression verbale et manifeste parfois des capacités extraordinaires dans la musique, les mathématiques ou la peinture.

TRAITEMENT

La prise en charge des enfants autistes doit être le plus précoce possible. Elle doit se faire individuellement et en groupe, dans des établissements spécialisés, par une équipe pluridisciplinaire (socio-éducative et psychothérapeutique).

   Cette prise en charge peut s'accompagner, si nécessaire, d'une rééducation du langage (orthophonie) et de la motricité. La famille a un rôle fondamental dans toutes les actions d'aide et d'adaptation. La plupart des établissements d'accueil de jour ou à temps plein sont cogérés avec l'entourage.

Autisme atypique

Le trouble du développement peut survenir plus tard, après l'âge de 3 ans, ou ne pas toucher les 3 domaines psychopathologiques nécessaires au diagnostic d'autisme (interactions sociales, communication, comportement), ce qui est souvent le cas chez les enfants ayant un retard mental. Le pronostic socio-adaptatif est parfois meilleur.

auto-immunité

État pathologique au cours duquel le malade est victime de ses propres défenses immunitaires.

   Le rôle du système immunitaire est de défendre l'organisme contre les germes extérieurs susceptibles de l'agresser ou contre ses propres constituants qui, en se modifiant, sont devenus étrangers (lors du vieillissement de la cellule, ou par suite de sa cancérisation). Le dérèglement de ce système provoque l'apparition d'anticorps (autoanticorps) ou de cellules (lymphocytes cytotoxiques) dirigés contre l'organisme qui les produit, favorisant ainsi le développement d'une maladie auto-immune. Les maladies auto-immunes se caractérisent par la destruction d'un organe (glande thyroïde dans la thyroïdite de Hashimoto) ou la neutralisation d'une fonction (transmission de l'influx nerveux des nerfs aux muscles au cours de la myasthénie).

   Il existe des facteurs génétiques prédisposant à l'auto-immunité, car la probabilité d'apparition de certaines maladies est plus importante chez les sujets porteurs d'allèles particuliers du système HLA (Human Leucocyte Antigen [antigène leucocytaire humain]). Ainsi, plusieurs membres d'une famille peuvent développer la même maladie auto-immune. Cependant, une maladie auto-immune n'est pas une maladie génétique à proprement parler, comme l'hémophilie ou comme certaines maladies musculaires. Les facteurs génétiques qui prédisposent le sujet à ces affections ne suffisent pas à l'apparition de la maladie. Des facteurs extérieurs (substances médicamenteuses, micro-organismes infectieux, rayons ultraviolets ou hormones) doivent aussi intervenir dans le développement de l'auto-immunité.

autoaccusation

Revendication de fautes imaginaires ou très exagérées par rapport à la réalité.

   La douleur morale qui en résulte extériorise un complexe de culpabilité que seule une expiation le plus souvent masochiste pourrait soulager.

   L'autoaccusation est l'un des principaux symptômes de la mélancolie (forme très grave de dépression) ; elle peut alors conduire le malade au suicide ou à l'automutilation. Elle s'observe aussi chez l'épileptique et parfois dans l'alcoolisme chronique. Enfin, elle est fréquente chez les mythomanes, pour attirer l'attention.

autoanticorps

Anticorps dirigé contre un constituant normal de l'organisme qui le produit.

   Des autoanticorps apparaissent au cours des maladies auto-immunes. Leur dépistage permet souvent de confirmer le diagnostic de la maladie, et parfois d'en suivre l'évolution sous l'effet d'un traitement. Ainsi, certains anticorps antinucléaires (dirigés contre une ou plusieurs molécules du noyau, en particulier l'A.D.N.) sont associés au lupus érythémateux disséminé, tandis que les facteurs rhumatoïdes (autoanticorps dirigés contre d'autres anticorps de la classe G) sont le signe d'une polyarthrite rhumatoïde et que les autoanticorps antithyroglobuline caractérisent la thyroïdite de Hashimoto.

   Toutefois, des autoanticorps peuvent exister naturellement chez les sujets âgés sans entraîner de manifestations cliniques. Certains médicaments entraînent la production d'autoanticorps, qui disparaissent quelques mois après l'arrêt du traitement. La production naturelle d'autoanticorps non pathologiques pourrait servir à capter et éliminer les débris du catabolisme et, ainsi, empêcher la formation d'autoanticorps pathologiques.

autoclave

Appareil utilisant la vapeur d'eau sous pression à des fins de stérilisation.

   L'autoclave est surtout utilisé en chirurgie pour le linge, les gants, les pansements et les instruments métalliques. Il se compose d'un générateur de chaleur et d'une étuve à double paroi. Les objets à stériliser sont placés dans des boîtes étanches. L'eau est portée à ébullition afin d'obtenir une chaleur humide (de 115 à 135° C pendant 30 à 45 minutes). Un condensateur permet ensuite de faire un vide très poussé pour obtenir un séchage parfait. Les boîtes, stockées dans un endroit sec, restent stériles pendant une semaine.