Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

coronaire (artère, veine)

Vaisseau irriguant le muscle cardiaque.

Artères coronaires

Ces artères sont les vaisseaux responsables de l'oxygénation cardiaque. Elles sont au nombre de deux : l'artère coronaire droite et l'artère coronaire gauche. Les artères coronaires prennent naissance à la partie initiale de l'aorte en regard des valves aortiques droite et gauche. L'artère coronaire gauche est formée d'un tronc commun qui se divise, après passage derrière le tronc de l'artère pulmonaire, en deux parties : l'artère interventriculaire antérieure et l'artère circonflexe. L'artère coronaire gauche est habituellement la plus importante, nourrissant la majeure partie du ventricule gauche. Parfois, cependant, c'est la coronaire droite qui irrigue la partie inférieure du ventricule gauche : elle est alors dite dominante. Elle chemine dans le sillon auriculoventriculaire, puis se divise en artères rétroventriculaire et interventriculaire postérieure, après avoir fourni des branches destinées au nœud sinusal et au nœud auriculoventriculaire, voies de conduction de l'influx nerveux cardiaque.

   Les artères coronaires sont explorées par coronarographie. Elle peuvent présenter des rétrécissements dus à l'athérome, des spasmes responsables d'un angor (angine de poitrine) ou une occlusion à l'origine d'un infarctus du myocarde.

Veines coronaires

Les veines coronaires ramènent le sang pauvre en oxygène du muscle cardiaque vers l'oreillette droite afin qu'il soit réoxygéné. Elles sont au nombre de deux : la veine cardiaque postérieure s'unit à la grande veine cardiaque située le long de l'artère interventriculaire antérieure pour former le sinus coronaire. Celui-ci chemine à proximité de l'artère circonflexe avant de se jeter dans l'oreillette droite.

   Les veines coronaires peuvent être explorées par coronarographie au temps tardif, c'est-à-dire après passage du sang dans le muscle cardiaque.

Voir : angor, athérosclérose, cœur, infarctus du myocarde, insuffisance coronarienne, pontage aortocoronarien.

coronarographie

Examen radiologique des artères coronaires irriguant le cœur.

INDICATIONS

La coronarographie fournit un bilan précis de l'état des artères coronaires en cas d'angor (angine de poitrine) ou d'infarctus du myocarde.

TECHNIQUE

Cet examen nécessite une hospitalisation brève. Après anesthésie locale au pli de l'aine, un cathéter est introduit dans l'artère fémorale. La voie radiale est une alternative assez fréquemment utilisée. Par le cathéter, une sonde est introduite dans l'aorte jusqu'à l'origine des artères coronaires droite et gauche. L'injection d'un produit de contraste iodé permet d'opacifier les artères coronaires, en démontrant leurs aspects anatomiques et leurs anomalies de calibre. Pour chaque artère coronaire, les images sont acquises sous différentes incidences. En cas d'artère bouchée ou très rétrécie, si le patient a donné son consentement, une angioplastie (dilatation du rétrécissement) avec mise en place d'un matériel (stent) peut être effectuée au cours de l'examen. À la fin de l'examen, le cathéter et la sonde sont retirés et un pansement compressif est placé au point de ponction.

   La coronarographie peut être complétée par une angiocardiographie, qui permet d'apprécier la contractilité du ventricule gauche.

EFFETS SECONDAIRES

Les coronarographies comportent les risques de la ponction artérielle (essentiellement d'hématome au point de ponction) et ceux des produits de contraste iodés.

Alternatives

En milieu spécialisé, le scanner RX ou l'I.R.M. peuvent être utilisés pour produire des images des artères coronaires. Ces techniques moins invasives ne permettent pas de geste thérapeutique (angioplastie).

corps calleux

Structure médiane de l'encéphale, constituée de fibres nerveuses, qui unit les deux hémisphères cérébraux.

   Le corps calleux permet à chaque hémisphère cérébral d'exercer en permanence une action excitatrice ou inhibitrice, selon les cas, sur l'autre hémisphère.

PATHOLOGIE

Une atteinte du corps calleux peut avoir une cause vasculaire (insuffisance circulatoire, hématome), tumorale, infectieuse (syphilis), dégénérative (maladie de Marchiafava-Bignami, au cours de l'alcoolisme chronique). Quand le corps calleux n'assure plus ses fonctions, la perte de la coordination entre les deux hémisphères cérébraux provoque des troubles moteurs ainsi que des troubles de la mémoire et de l'équilibre avec tendance à la chute en arrière.

corps cétonique

Une des trois substances (acétone, acide acétoacétique, acide bêtahydroxybutyrique) produites au cours du processus de dégradation des graisses dans l'organisme.

   Dans des circonstances normales, les corps cétoniques, en majorité acides, sont éliminés par les reins dans les urines. Si leur accumulation devient trop importante et dépasse les possibilités d'élimination de l'organisme, comme dans le diabète, il se produit une acidocétose : le pH du plasma sanguin s'acidifie, provoquant des troubles qui évoluent rapidement jusqu'au coma.

Voir : acidocétose.

corps étranger

Substance ou objet se trouvant indûment dans un organe, un orifice ou un conduit du corps humain.

   Un corps étranger est soit apporté accidentellement de l'extérieur (objet inhalé, dégluti, introduit), situation fréquente chez le jeune enfant, soit formé spontanément à partir du corps lui-même (calculs, calcifications intra-articulaires).

Articulations

Un fragment cartilagineux peut se détacher du cartilage (ostéochondrite chez l'enfant) ou de la synoviale (chondromatose), formant un corps étranger qui, en se déplaçant, provoque des blocages articulaires ou la sensation de quelque chose qui remue (souris articulaires). De tels fragments sont le plus souvent retirés par arthroscopie.

Œil

Un corps étranger superficiel et visible (gravier, insecte, poussière) peut être ôté avec un coin de mouchoir propre ; s'il est planté dans la cornée, il est indispensable d'en confier d'urgence l'extraction à un ophtalmologiste. Si ce corps étranger est métallique et a pénétré dans l'œil, il risque de s'oxyder et de libérer des pigments toxiques pouvant entraîner une cécité à long terme. Il sera enlevé chirurgicalement à l'aide d'un électroaimant. La prévention de tels accidents repose sur le port de lunettes de protection en cas de risques (travaux).

Oreille

La présence d'un corps étranger dans l'oreille peut être signalée par l'enfant, ou se manifester par une otalgie (douleur de l'oreille) ou encore par une otorragie (hémorragie par le conduit auditif externe). L'objet introduit doit impérativement être ôté, exclusivement par un médecin (tenter de retirer l'objet par des manœuvres intempestives risque de léser le tympan), par lavage d'oreille ou à l'aide de micro-instruments adaptés.

Voies digestives

Les corps étrangers ayant été avalés, le plus souvent par un jeune enfant ou par un malade psychiatrique, nécessitent une surveillance clinique (apparition de signes tels que douleurs, arrêt du transit intestinal) et radiographique (progression le long du tube digestif). Après ingestion, la plupart des corps étrangers de petite taille, s'ils ne sont ni toxiques ni coupants (bouton, bille, etc.), sont éliminés dans les selles sans danger pour l'organisme. Dans le cas contraire (petites piles, épingles, arêtes de poisson, esquilles d'os de poulet ou de lapin, échardes, éclats de verre, etc.), une extraction par fibroscopie est nécessaire.

Voies respiratoires

La présence d'un corps étranger inhalé y est fréquente, surtout chez le jeune enfant (jouet, fragment de jouet ou corps végétal, comme une cacahuète).

SYMPTÔMES ET SIGNES

La pénétration dans les voies respiratoires passe par trois stades. Le syndrome de pénétration, lors du passage à travers le larynx (fausse-route), se manifeste par un accès brutal de suffocation et par une toux sèche ; cet épisode se passe le plus souvent en quelques minutes et ne provoque qu'exceptionnellement une mort subite par asphyxie. La seconde phase, moins spectaculaire, correspond à l'implantation, généralement bien tolérée, du corps étranger dans les bronches ; celui-ci provoque quelquefois des épisodes de toux et une gêne respiratoire permanente ou intermittente. La troisième phase, tardive, est celle de complications avec bronchites ou pneumopathies à répétition, abcès du poumon, voire dilatation des bronches.