Larousse Médical 2006Éd. 2006
K

kérato-conjonctivite

Inflammation simultanée de la conjonctive et de la cornée.

   Une kératoconjonctivite est une complication fréquente d'une conjonctivite.

DIFFÉRENTS TYPES DE KÉRATOCONJONCTIVITE

Selon sa cause, une kératoconjonctivite peut se manifester de façons très diverses.

— La kératoconjonctivite à adénovirus se caractérise par l'apparition, sous la cornée, de petits nodules arrondis et blanchâtres qui ne gênent la vision que s'ils sont situés dans l'axe visuel. Ils régressent habituellement sans laisser de séquelles mais très lentement, en plusieurs mois, voire plusieurs années.

— La kératoconjonctivite sèche, la plus fréquente, surtout chez les personnes âgées, est liée à une insuffisance de sécrétions lacrymales. Cette sécheresse oculaire peut faire partie d'un syndrome de Gougerot-Sjögren. Elle provoque parfois l'apparition de filaments formés par des cellules qui se sont détachées de la cornée. Elle peut s'accompagner d'une sensation douloureuse de corps étranger dans l'œil et entraîner une ulcération de la cornée avec un risque de surinfection et de perforation.

— La kératoconjonctivite phlycténulaire, très rare, se traduit par le développement sur la conjonctive et la cornée de petits nodules grisâtres aboutissant à la constitution de petites vésicules remplies de liquide clair, appelées phlyctènes. Celles-ci se résorbent au bout de plusieurs jours. Cette affection accompagne souvent une primo-infection tuberculeuse.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic d'une kératoconjonctivite repose sur l'examen ophtalmologique. Le traitement est celui de la cause (collyres antibiotiques, voire antiviraux, collyres destinés à compenser l'insuffisance lacrymale et à accélérer la cicatrisation).

kératoacanthome

Tumeur cutanée bénigne caractérisée par un cycle évolutif aboutissant à sa régression complète et spontanée.

   Un kératoacanthome est une lésion qui survient le plus fréquemment entre 50 et 60 ans. Il forme une tumeur parfaitement délimitée, siégeant sur le visage ou sur le dos d'une main, comprenant un centre en relief grisâtre, ferme, rugueux et une bordure rosée. La lésion s'étend puis se rétrécit pour enfin disparaître en 2 ou 3 mois.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

L'aspect du kératoacanthome est très proche, à l'examen clinique et histologique, de celui d'un carcinome spinocellulaire. Il est souhaitable de procéder à son ablation chirurgicale, qui sert en même temps de biopsie (biopsie-exérèse) : l'examen de la tumeur au microscope permet de s'assurer qu'il ne s'agit pas d'un cancer.

kératocône

Déformation en cône de la cornée liée à un amincissement de celle-ci par suite d'une anomalie de son collagène.

   Un kératocône se développe en général sur les deux yeux, mais souvent de façon asymétrique. Cette affection, de cause inconnue, présente parfois un caractère héréditaire et peut accompagner d'autres anomalies telles que la trisomie 21 (mongolisme) ou l'atopie (prédisposition à l'allergie).

SYMPTÔMES ET SIGNES

Un kératocône se forme progressivement sous la poussée de la pression intraoculaire, la cornée prenant une forme conique. Il se manifeste par un astigmatisme qui apparaît tardivement, augmente peu à peu et devient de plus en plus irrégulier. Parallèlement, la cornée continue de s'amincir et des opacités peuvent apparaître autour de la zone déformée, entraînant une baisse de l'acuité visuelle. L'évolution est la plupart du temps très lente, s'étalant sur plusieurs années.

DIAGNOSTIC ET ÉVOLUTION

Le diagnostic repose sur l'examen ophtalmologique à la lampe à fente complété par la topographie cornéenne et l'ORA (analyse des propriétés biomécaniques de la cornée). Le principal danger réside dans la survenue d'une perforation de la cornée, toutefois très rare.

TRAITEMENT

Il fait appel à la simple correction optique de l'astigmatisme par des lunettes puis, quand celui-ci devient trop important, par des lentilles de contact rigides. Dans les cas d'intolérance patente aux lentilles, on a recours à deux autres possibilités. Soit l'implantation d'anneaux rigides intracornéens (inlays), après tunnellisation du stroma cornéen facilitée par l'emploi du laser femtoseconde, soit le cross-linking, irradiation par des U.V.A. de la cornée imbibée de riboflavine, entraînant la création de ponts moléculaires qui rigidifient la cornée et peuvent stopper l'évolution du kératocône.

   Ces traitements permettent d'éviter ou de retarder une greffe de cornée qui reste l'ultime recours pour éviter la perforation d'une cornée trop mince.

kératodermie

kératose

kératodermie palmoplantaire

Affection cutanée caractérisée par une hyperkératose (épaississement de la peau) de la paume des mains ou de la plante des pieds.

   Certaines formes de kératodermie palmoplantaire sont héréditaires et sont manifestes dès la naissance ou apparaissent chez le jeune enfant. Les autres, dites acquises, sont dues à des traumatismes répétés (activités manuelles engendrant des callosités), à une infection (syphilis, gonococcie), à une intoxication (arsenic), à une maladie dermatologique (eczéma, lichen, psoriasis).

   Les signes sont un épaississement diffus ou en plusieurs petites plaques, grisâtre ou jaunâtre, rugueux, d'odeur aigre. Le traitement est, pour les kératodermies acquises, celui de la maladie en cause et, pour toutes les formes, l'application de kératolytiques (médicaments à base d'urée ou d'acide salicylique) et éventuellement l'administration de rétinoïdes par voie orale, qui cependant n'empêchent pas la récidive de l'affection lorsque celle-ci est héréditaire.

kératolytique

Se dit d'un médicament qui décolle et élimine la kératine de la peau.

   Les médicaments kératolytiques sont représentés par l'acide salicylique, l'acide benzoïque, la résorcine, les réducteurs tels que le goudron et par les rétinoïdes. Ils sont indiqués dans les affections où la couche cornée de l'épiderme produit un excès de kératine (verrues, psoriasis, certaines formes d'acné, etc.), car ils permettent d'en assurer le décapage. On les emploie surtout en applications locales (crèmes, solutions). Parfois, ils peuvent provoquer des allergies ou des irritations, surtout si on les applique par erreur sur les yeux, sur les muqueuses ou sur des lésions où la peau est ouverte (plaie, eczéma aigu). Les rétinoïdes sont tératogènes (à l'origine de malformations du fœtus).