Larousse Médical 2006Éd. 2006
F

fibrine

Protéine insoluble, constituant principal du caillot sanguin.

Voir : fibrinogène.

fibrine (produits de dégradation de la)

fibrinolyse

fibrinogène

Protéine plasmatique synthétisée dans le foie et intervenant dans la coagulation.

   Le fibrinogène est le précurseur soluble de la fibrine. C'est un constituant quantitativement important des globulines de plasma (2 à 4 g/l). Il est absent du sérum. Lorsqu'il est digéré par la thrombine, un autre des facteurs de la coagulation, il se transforme en un monomère de fibrine après libération de fibrinopeptides. Les monomères de fibrine vont ensuite se polymériser spontanément par accolement et devenir insolubles par stabilisation grâce au facteur XIII de la coagulation. Il se constitue alors un amas de protéines et de plaquettes qui va former un clou hémostatique et qui va s'opposer au saignement par obturation du vaisseau lésé.

fibrinogène (produits de dégradation du)

fibrinolyse

fibrinolyse

Processus de destruction physiologique des dépôts de fibrine sous l'action d'une enzyme, la plasmine (forme active du plasminogène, protéine élaborée dans le foie).

   La plasmine, après la cicatrisation d'une plaie hémorragique, dissout le caillot devenu inutile. Elle a donc un rôle inverse, mais complémentaire, de celui des facteurs de la coagulation.

   Toutefois, lors d'une cirrhose ou d'un épisode de coagulation intravasculaire, la fibrinolyse peut devenir excessive et provoquer des hémorragies difficiles à maîtriser car détruisant aussi le fibrinogène. On parle alors de fibrinogénolyse. On peut aussi la provoquer dans un but thérapeutique, à l'aide de médicaments fibrinolytiques, pour dissoudre un caillot, par exemple lors de la phase aiguë d'un infarctus du myocarde ou lors d'une embolie pulmonaire.

PRODUITS DE DÉGRADATION DE LA FIBRINE ET DU FIBRINOGÈNE

Outre son action sur la fibrine, la plasmine est également responsable de la dégradation du fibrinogène. Parmi les divers produits issus de ces dégradations, deux fragments protéiques, appelés D et E, revêtent une valeur diagnostique. Ainsi, une élévation des taux sanguins de ces deux fragments est indicatrice d'une fibrinolyse pathologique (due à une cirrhose par exemple).

   Par ailleurs, la détection du fragment D issu de la dégradation de la fibrine (le D-dimère) est évocatrice d'une fibrinolyse accompagnée d'une hypercoagulation. Son dosage précis (par méthode ELISA par exemple) est ainsi utilisé dans le dépistage de deux pathologies graves, la thrombophlébite profonde et l'embolie pulmonaire : un taux faible de D-dimère permet d'écarter ces éventualités, et évite ainsi de devoir procéder à des examens plus invasifs.

Voir : thrombolyse.

fibrinolytique

Médicament utilisé pour détruire les caillots formés dans la circulation sanguine.

Synonyme : thrombolytique.

   Les différents fibrinolytiques (streptokinase, urokinase, activateur tissulaire du plasminogène) agissent par destruction de la fibrine, qui constitue la trame fibreuse des caillots. Leur efficacité est d'autant plus grande que le caillot est plus récent.

   Un fibrinolytique est prescrit en cas de thrombose récente (formation d'un caillot, ou thrombus) dans une artère ou une veine, particulièrement dans une artère coronaire (infarctus du myocarde) ou pulmonaire (embolie pulmonaire). L'administration d'un fibrinolytique par voie injectable est généralement réservée aux unités de soins intensifs en milieu hospitalier. Cependant, dans le cas des infarctus du myocarde, la première injection peut être effectuée très précocement par le réanimateur de l'unité mobile de soins dès son arrivée au domicile du malade.

EFFETS INDÉSIRABLES ET CONTRE-INDICATIONS

Un fibrinolytique peut causer une hémorragie (au point d'injection ou généralisée), une fièvre, des réactions allergiques. Il est contre-indiqué en cas d'accident vasculaire cérébral récent, de risque hémorragique, d'hypertension artérielle sévère mal contrôlée, d'insuffisance rénale ou hépatique grave.

Voir : thrombolyse.

fibrinopénie

Diminution du taux de fibrinogène plasmatique.

Synonyme : fibrinogénopénie.

   Une fibrinopénie peut être congénitale (afibrinogénémie) ou acquise, par consommation excessive du fibrinogène (coagulation intravasculaire disséminée), par fibrinolyse pathologique ou thérapeutique ou par diminution de la production de fibrinogène en cas d'insuffisance hépatique. La fibrinopénie entraîne un risque d'hémorragie.

   Le traitement consiste à corriger la cause et à apporter, s'il y a lieu, du fibrinogène, sous forme de plasma frais congelé.

fibroadénome

adénofibrome

fibroblaste

Chacune des cellules fusiformes qui, disposées en faisceaux, constituant l'essentiel du tissu conjonctif de l'organisme.

Les fibroblastes sont responsables, d'une part, de la formation des fibres collagènes (substance intercellulaire du tissu conjonctif) et, d'autre part, de la production de la substance gélatineuse et amorphe qui entoure les fibroblastes et les fibres collagènes.

   Le rôle des fibroblastes est essentiel dans la réparation des lésions traumatiques, inflammatoires ou autres ; devenant alors mobiles et contractiles (myofibroblastes), ils permettent la cicatrisation des plaies.

fibromatose

Maladie caractérisée par l'apparition de fibromes (tumeurs fibreuses) ou d'une fibrose (augmentation des fibres dans un tissu), plus ou moins disséminés.

   Les fibromatoses comprennent différents types de maladies, parfois héréditaires, de cause en général inconnue, qui atteignent surtout la peau et les tissus superficiels, parfois les os, les articulations, le système nerveux. Sur la peau, elles se traduisent par des plaques, des nodules ou des bandes, fermes, voire durs, et de couleur blanche, jaune, rosée ou brunâtre.

   Les principales fibromatoses sont : la maladie de Dupuytren (rétraction de l'aponévrose palmaire) ; la maladie de Ledderhose (rétraction de l'aponévrose de la plante du pied) ; la maladie de La Peyronie (fibromatose de la verge) ; la pachydermodactylie (épaississement de l'extrémité des doigts) et les tumeurs dermoïdes (fibromatose profonde se manifestant par des placards indurés abdominaux).

   Le pronostic des fibromatoses est très variable : parfois, le préjudice est surtout esthétique ; dans d'autres cas, le pronostic, du fait des troubles de fonctionnement organique que la maladie entraîne, est beaucoup plus grave. Enfin, certains fibromes ressemblent dans leur évolution à des cancers, récidivant après ablation mais sans donner de métastases.

TRAITEMENT

Il fait appel aux immunosuppresseurs et à l'ablation chirurgicale. Cependant, du fait des risques induits par les immunosuppresseurs (aplasie médullaire et, à long terme, développement d'un cancer) et de la fréquence des récidives en cas d'ablation chirurgicale, il doit être décidé et conduit avec la plus grande prudence.