Larousse Médical 2006Éd. 2006
H

hanche

Racine du membre inférieur, correspondant à sa jonction avec le tronc.

   La hanche comprend : l'articulation coxofémorale (entre l'os iliaque, ou os coxal, et le fémur) ; en avant de celle-ci, la région inguinocrurale et le triangle de Scarpa ; en dedans, la région ischiopubienne, ou obturatrice ; en arrière, la région fessière.

   L'articulation coxofémorale unit la tête du fémur à la cavité cotyloïde de l'os iliaque. Les surfaces articulaires sont maintenues en contact par la capsule articulaire, les ligaments iliofémoral, pubofémoral et ischiofémoral et par le ligament rond. L'articulation de la hanche, à la fois très solide et très mobile, permet des mouvements variés : flexion et extension, adduction et abduction, circumduction et rotation.

PATHOLOGIE

— La luxation congénitale de la hanche est une malformation caractérisée par la sortie de la tête fémorale hors de la cavité cotyloïde de l'os iliaque. Son dépistage est obligatoire à la naissance. Une technique particulière de langeage suffit alors à remettre en place définitivement la hanche. Cette affection peut être diagnostiquée plus tard, à l'âge de la marche, quand elle se signale par l'apparition d'une claudication. La réduction, plus difficile à obtenir, nécessite alors une mise en traction progressive du membre puis une immobilisation plâtrée. Plus le traitement est tardif, plus il est difficile et plus le risque de souffrance de la tête fémorale, impliquant des déformations de celle-ci et donc une arthrose ultérieure, est important.

— La luxation traumatique de la hanche, déplacement brutal de la tête fémorale hors de sa cavité, est toujours due à un choc très violent (accident de la circulation, par exemple). Suivant la position du membre lors du traumatisme, la luxation pourra être postérieure ou, beaucoup plus rarement, antérieure. Une fracture associée de la paroi postérieure de la cavité cotyloïde est fréquente. Les complications immédiates possibles de la luxation traumatique de la hanche sont la compression de l'artère fémorale et celle du nerf sciatique. Cette luxation doit être réduite en urgence pour limiter le risque de nécrose de la tête fémorale. La hanche est ensuite mise en traction, le plus souvent pendant 3 semaines, voire 1 mois.

Voir : coxalgie, coxarthrose, coxite, luxation congénitale de la hanche, ostéochondrite, ostéonécrose.

handicap

Au sens de la loi (11–02–2005), " toute limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant ».

Synonymes : déficience, incapacité, infirmité.

   Depuis la loi (11–02–2008) pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes en situation de handicap permet une meilleure évaluation de la situation de handicap qui évolue au long cours. La déficience (altération d'un organe ou d'une fonction de l'organisme) entraîne une limitation d'activité physique ou psychique (incapacité) qui aboutit à une restriction de la participation à la vie sociale (désavantage).

   Le handicap survient après une maladie ou un traumatisme dont il est la conséquence. Les différents handicaps se distinguent les uns des autres selon leur date d'apparition (handicap congénital ou acquis), leurs causes ou leurs conséquences. Différents types de handicap s'associent parfois dans des plurihandicaps (sourd et muet) ou dans des polyhandicaps (mental et moteur). Le surhandicap survient au cours de l'évolution en associant au handicap des difficultés à la vie relationnelle et sociale de tous les jours.

   Pour tout handicap, il faut considérer la période de maladie ou de traumatisme qui nécessite des soins, et la période d'évolution du handicap qui nécessite, en plus des soins, un accompagnement technique et social.

FRÉQUENCE

Les chiffres varient selon la nature et la qualité des travaux d'épidémiologie et du retentissement social du handicap pour la personne et son entourage. On doit prendre en considération le chiffre de 5 à 6 millions de personnes handicapées en France, soit environ 10 % de la population (tous handicaps et âges confondus).

Les handicaps moteurs

Caractérisés par un dysfonctionnement ou une réduction de l'activité physique d'un individu (absence de mobilité, mouvements parasites), les handicaps moteurs touchent les membres, le tronc ou la tête. Ils viennent au second rang dans les estimations consacrées aux handicaps sévères chez les jeunes.

CAUSES

Chez l'enfant, les handicaps moteurs procèdent d'une malformation congénitale ou sont dus à une lésion cérébrale ou encore à une atteinte de la moelle épinière survenue avant, pendant ou après la naissance. Il s'agit soit de l'absence d'une partie ou de la totalité d'un membre (agénésie), soit de la perte totale ou partielle de la motricité par atteinte des muscles (myopathie) ou des nerfs qui commandent les muscles, soit de mouvements anormaux, soit d'atteintes articulaires.

   Les handicaps moteurs acquis plus tardivement touchent les enfants et les adultes et sont dus à des accidents ou à des maladies. Dans les pays industrialisés, les accidents de voiture et de moto (fréquents chez les jeunes) sont responsables d'amputations, de paralysies, d'incapacités de contrôle, de handicaps graves dus à des fractures multiples associées ou non à des lésions viscérales. Le cerveau ou la moelle épinière peuvent être atteints. Les atteintes articulaires aussi (polyarthrites, arthroses) sont responsables de déficiences motrices.

TRAITEMENT ET accompagnement

Il consiste à reconstituer l'intégrité physique du sujet par une intervention chirurgicale, à effectuer une rééducation motrice pour réduire l'importance des mouvements anormaux ou à compenser l'absence d'un membre par une prothèse, qui le remplace totalement, ou une orthèse, qui s'adapte sur le membre mutilé.

   Le développement des aides techniques, grâce à la domotique et à la création de robots, permet un contrôle de l'environnement au domicile. La personne atteinte de handicap moteur doit bénéficier de l'aménagement de son domicile et de l'environnement (trottoirs, transports, etc.).

Les handicaps sensoriels

Ils affectent essentiellement la vue et l'audition.

   Les déficiences visuelles comprennent les atteintes de l'acuité visuelle (cécité totale ou baisse de l'acuité visuelle avec malvoyance), les rétrécissements progressifs du champ visuel, les atteintes des paupières à la suite de lésions des muscles oculomoteurs.

   Les déficiences auditives se caractérisent par une acuité auditive insuffisante ou une surdité.

CAUSES

Les causes des handicaps sensoriels sont variées et il faut les rechercher tôt, en particulier chez l'enfant. Il peut s'agir d'accidents, d'infections, d'atteintes congénitales, mais aussi des conséquences du manque d'hygiène ou de carences alimentaires spécifiques. Certains médicaments peuvent être en cause de même que certains traumatismes sonores mais aussi visuels. Enfin, le vieillissement est incriminé.

TRAITEMENT et accompagnement

C'est celui de la cause spécifique en sachant que des mesures de détection précoce sont aussi une sorte de prévention de handicaps complets. La rééducation, la chirurgie, la pose de dispositifs implantables sont souvent indispensables. Le bilinguisme (langage courant, langue des signes, braille) est indispensable dans certains cas.

Les handicaps mentaux

Le handicap mental est souvent reconnu tôt. Il entraîne une limitation des acquisitions et des activités intellectuelles, le niveau intellectuel est fixé et n'évolue plus, ce qui n'empêche pas une adaptation satisfaisante aux activités sociales, en particulier au sein d'entreprises adaptées, et une vie quasi autonome. La médicalisation est modeste. Ce handicap est plus stable, sans évolution particulière à prévoir. Cependant, au cours du temps, des éléments psychoaffectifs importants peuvent apparaître.