Larousse Médical 2006Éd. 2006
E

ergot de seigle (dérivés de l')

Dérivés synthétiques d'un champignon parasite des céréales, l'ergot de seigle, ou Claviceps purpurea, utilisés comme médicament.

   Les dérivés de l'ergot de seigle utilisés en thérapeutique comprennent différentes substances ayant chacune des indications, des contre-indications et des effets indésirables propres : dihydroergotamine, ergotamine, bromocriptine, lisuride, méthylergométrine, dihydroergocristine, dihydroergocryptine, dihydroergotoxine. Ces substances agissent en inhibant l'action cellulaire de la dopamine, de la sérotonine et de l'adrénaline.

INDICATIONS

Elles sont variées : migraine (ergotamine et dihydroergotamine) ; traitement de la maladie de Parkinson (bromocriptine, lisuride) en remplacement de la lévodopa au stade tardif de la maladie ; conséquences de l'hyperprolactinémie (augmentation de la sécrétion de prolactine par l'hypophyse) : troubles du cycle menstruel, stérilité ou galactorrhée (écoulement pathologique de lait) chez la femme, gynécomastie (hypertrophie des mamelles) ou impuissance chez l'homme (bromocriptine, lisuride) ; hémorragies après un accouchement ou un avortement (méthylergométrine).

EFFETS INDÉSIRABLES

Un traitement par un dérivé de l'ergot de seigle peut provoquer des nausées et des vomissements, une hypotension orthostatique (diminution de la pression artérielle en station debout), une confusion ou un délire. Ces dérivés sont contre-indiqués en cas d'insuffisance coronarienne ou d'artériopathie sévère des membres inférieurs. L'administration de ces médicaments comporte en outre un risque d'ergotisme allant jusqu'à provoquer une gangrène des extrémités des membres inférieurs. Ce risque est accru en cas d'association avec un antibiotique du groupe des macrolides ; cette association est donc contre-indiquée.

ergothérapie

Thérapie qui utilise l'activité pour la réadaptation des handicapés physiques et mentaux.

   Pratiquée dès les années 1800 à l'hôpital de la Salpêtrière de Paris, l'ergothérapie connut un important essor à la suite des deux guerres mondiales en raison du nombre important de blessés et du besoin urgent de professionnels pouvant assumer la charge de restaurer les malades dans leur statut social et professionnel.

   L'image de l'ergothérapie a évolué ces dernières années pour devenir un élément essentiel des projets thérapeutiques et de la recherche d'une nouvelle adaptation sociale, quelle qu'en soit la cause, médicale ou accidentelle.

   L'ergothérapie est indiquée dans tous les domaines de la rééducation et de la réadaptation sociale et professionnelle ; son but est de rendre aux malades leur indépendance soit en leur permettant de s'adapter à leur déficit, soit en participant à l'amélioration de leur état. Elle se pratique en milieu hospitalier ou dans des structures alternatives : centres d'accueil à la journée, foyers, hôpitaux de jour, etc. Ses indications sont très larges : maladies mentales, infirmités motrices (paralysies, séquelles post-traumatiques, affections rhumatologiques, myopathies, brûlures, maladies cardiaques, etc.). Il existe également une ergothérapie préventive visant à éviter l'hospitalisation, notamment pour les personnes âgées.

— L'ergothérapie rééducative-réadaptative utilise l'action comme médiateur pour parvenir à un objectif donné (recherche d'une meilleure coordination des mouvements, entraînement au port d'une prothèse, réapprentissage des actes quotidiens, etc.). Sur cette base, toute activité (activités artisanales, comme la vannerie ou le tissage ; activités d'éveil, d'expression, écriture, jeux ; réapprentissage des gestes courants ; activités de type professionnel de tous ordres, etc.) est bonne à utiliser, dans la mesure où elle peut aider le patient et s'adapte à ses possibilités. Cette médiation permet d'observer et d'analyser les problèmes que pose la maladie concernée, puis de proposer une solution en concertation avec le malade et le médecin traitant (comment éviter la douleur dans les gestes de la vie quotidienne pour un patient souffrant de douleurs lombaires, par exemple).

   L'ergothérapeute met en place et suit le projet de réadaptation à la vie familiale et professionnelle. Il propose ses compétences dans l'aménagement du logement et pour régler les problèmes d'accessibilité. Lors du retour à l'emploi, il contacte l'entreprise, analyse les difficultés inhérentes à la reprise du poste de travail.

— L'ergothérapie préventive vise à conseiller le patient sur les gestes quotidiens et l'aménagement de son logement et à lui permettre d'assumer son handicap ou sa maladie en restant intégré dans son milieu de vie.

ergotisme

Intoxication par l'ergot de seigle, Claviceps purpurea, champignon parasite des céréales, ou par ses dérivés médicamenteux (ergotamine et, surtout, dihydroergotamine, utilisée dans le traitement des migraines).

   L'ergotisme provoque une vasoconstriction (diminution de diamètre) des artères des membres, responsable d'accidents ischémiques des extrémités. Il est favorisé par l'association de médicaments dérivés de l'ergot de seigle avec certains macrolides (antibiotiques tels que l'érythromycine ou la troléandomycine) ou par un surdosage de ces médicaments. L'ergot de seigle a été responsable dans le passé d'intoxications dues à l'ingestion de seigle parasité.

   Les premiers signes de l'ergotisme sont des fourmillements, des douleurs et une peau pâle et froide aux pieds et aux mains. L'intoxication, non traitée, peut évoluer vers une gangrène des extrémités.

   La survenue d'un ergotisme impose l'arrêt immédiat du médicament responsable dès l'apparition des premiers signes, l'hospitalisation si l'ergotisme est accompagné de délire. Le traitement du spasme artériel consiste en l'administration de nitrite d'amyle en inhalation, de trinitrine par voie sublinguale, de papavérine en injection.

érosion

Perte de substance très superficielle de la peau ou d'une muqueuse.

Synonyme : exulcération.

   Une érosion de la peau, de la muqueuse génitale, de la muqueuse digestive ou de la cornée est une disparition des couches superficielles ; beaucoup moins profonde qu'un ulcère, elle peut être due à un traumatisme, à une inflammation, à une infection (syphilis, herpès), à une maladie dermatologique (lichen, maladie bulleuse). Le traitement est celui de la maladie correspondante.