Larousse Médical 2006Éd. 2006
S

streptodornase

Enzyme antigénique synthétisée par le streptocoque du groupe A, Streptococcus pyogenes, induisant la sécrétion par l'organisme d'anticorps lui correspondant, les antistreptodornases.

Synonyme : désoxyribonucléase streptococcique.

   Le dosage des antistreptodornases dans le sérum sanguin permet, au même titre que celui des antistreptolysines, de diagnostiquer et de suivre l'évolution des affections post-streptococciques (complications survenant au cours d'infections par le streptocoque A) comme le rhumatisme articulaire aigu et la glomérulonéphrite aiguë.

streptokinase

Enzyme sécrétée par les streptocoques des groupes A, C et G.

   La streptokinase possède la propriété de dégrader la fibrine, substance protéique intervenant dans la formation du caillot lors du processus de coagulation du sang. Aussi est-elle utilisée à ce titre, comme thrombolytique, dans le traitement des thromboses artérielles ou veineuses, en particulier à la phase aiguë d'un infarctus du myocarde. Son administration, par voie veineuse, provoque dans certains cas une réaction allergique.

Voir : fibrinolytique.

streptolysine

Enzyme hémolytique (provoquant in vitro la destruction des globules rouges) antigénique sécrétée par les streptocoques du groupe A et, éventuellement, ceux des groupes C et G, entraînant la sécrétion d'anticorps, les antistreptolysines.

   Le dosage de ces antistreptolysines dans le sérum sanguin permet de diagnostiquer les affections post-streptococciques (complications survenant à la suite d'infections par le streptocoque, comme le rhumatisme articulaire aigu et la glomérulonéphrite aiguë) et d'en suivre l'évolution.

stress

État réactionnel de l'organisme soumis à une agression brusque. (De l'anglais stress, effort intense.)

   Le terme de stress fut introduit en 1936 par le physiologiste canadien Hans Selye.

CAUSES

Les sources d'agression constituant des facteurs de stress sont innombrables : traumatisme, choc émotionnel, opération chirurgicale, intoxication, froid et, de façon générale, astreintes de la vie quotidienne (bruit, appels téléphoniques multiples, surmenage, transports urbains, etc.). En outre, certaines situations, a priori favorables (bon résultat d'un examen, réussite financière, événement familial agréable, etc.), peuvent entraîner des situations stressantes.

   L'agression déclenche au niveau cérébral (hypophyse) une « réaction d'alarme », stimulant la sécrétion de corticotrophine (ACTH) et donc d'hormones surrénaliennes (cortisol) qui modifient l'équilibre psycho-physiologique du sujet et entraînent notamment une tachycardie, une hyperventilation et une vasoconstriction artérielle. Lorsque le stress reste mineur, il joue un rôle positif en améliorant les capacités d'adaptation à l'agression. Il n'en va pas de même lorsque l'agression est trop intense ou qu'elle se prolonge.

TROUBLES LIÉS AU STRESS

Le stress met en œuvre des facteurs neurovégétatifs, endocriniens et tissulaires. Il provoque des symptômes dont la localisation varie selon les individus. Le plus connu est l'ulcère gastrique aigu : un stimulus répété entraîne la contraction du réseau artériel irriguant la muqueuse de l'estomac. Si le stress persiste, une ischémie (insuffisance circulatoire causant une altération ou une nécrose des tissus) survient, responsable d'hémorragies ou de perforation de la paroi gastrique. D'autres affections sont observées : affections cardiovasculaires (angor, infarctus du myocarde, hypertension artérielle), digestives (troubles du transit, colopathie fonctionnelle), dermatologiques (eczéma, chute de cheveux), gynécologiques (troubles de l'ovulation et/ou des règles), endocriniennes (risque de décompensation grave d'une insuffisance surrénalienne chronique). Le stress peut également être la source de douleurs et de malaises (palpitations, malaises sans perte de connaissance, syncopes), d'états de fatigue rebelle, de dépression, d'insomnie, voire de confusion mentale.

— Du stress à l'anxiété et l'épuisement. Dans certains cas, l'état de stress se prolonge. Par exemple, si aucune solution immédiate ne parvient à désamorcer le facteur du stress, lorsque celui-ci nécessite un effort durable et répété, ou que ses conséquences risquent d'être graves. L'organisme ne parvient alors pas à trouver en lui, ou autour de lui, les ressources nécessaires pour surmonter l'obstacle et ne peut donc relâcher son effort. Le stress se complique dès lors d'un état d'agitation excessive, qui correspond à l'anxiété. Lorsque aucune issue favorable n'est trouvée, tôt ou tard, un certain degré d'épuisement survient, dont l'une des conséquences est un surcroît d'anxiété, amorçant une spirale vicieuse.

TRAITEMENT

Il est avant tout préventif et repose sur l'acquisition d'une meilleure résistance au stress ; c'est le mode global de vie du patient qu'il faut examiner et remanier. On peut recourir à un changement de mode de vie, à la relaxation, au sport, au yoga, à l'acupuncture, limiter, voire supprimer les facteurs de stress en privilégiant la détente, le repos, la récupération, le report temporaire des obligations, mais aussi le divertissement de l'esprit, etc. Lorsque l'on est soumis à un stress répété, que l'on a du mal à le surmonter, on peut trouver un soutien dans l'entourage (famille, amis, collègues). En cas de maladie dont le stress constitue la cause ou un facteur de risque, le traitement consiste à soigner la maladie et à lutter contre le stress.

    Dans certains cas, le recours prudent et très ponctuel à des médicaments contre l'anxiété peut être nécessaire, pour passer une phase difficile. Une aide psychothérapique peut également être utile. Par ailleurs, le stress post-traumatique nécessite une prise en charge spécifique. Il est primordial de mettre en place des mesures de prévention des réactions négatives immédiatement après le traumatisme et dans les heures qui suivent. Le traitement est surtout relationnel et psychothérapique, individuel ou en groupe.

   L'étude du stress a considérablement fait progresser la compréhension des maladies dites psychosomatiques, en montrant l'existence d'interactions neurologiques, hormonales et psychiques dans leur genèse. La notion de stress a également donné lieu à quelques abus d'interprétation : tout ne peut s'expliquer par le stress.

Voir : alopécie, angor, dépression, eczéma, hypertension artérielle, infarctus du myocarde, insuffisance surrénalienne chronique, sommeil, ulcère gastroduodénal.

Qui est vulnérable au stress ?

La vulnérabilité au stress varie beaucoup d'une personne à une autre. Certains individus semblent dotés d'une résistance exceptionnelle, donnant même parfois l'impression de se nourrir du stress et de l'adversité ; d'autres sont moins solides. Les origines de cette plus grande vulnérabilité sont multiples. Elles peuvent être d'ordre génétique, les uns étant naturellement plus anxieux que les autres, ou être liées à des événements particuliers (enfance difficile, divorce, répétition ou accumulation de facteurs de stress) ou bien à un affaiblissement de l'organisme (maladie, fatigue, alcoolisme, etc.). La situation dans laquelle on se trouve (pauvreté, solitude, etc.) intervient aussi beaucoup. Bien souvent, cette fragilité au stress résulte d'une conjugaison de ces différents facteurs. La notion de résilience (résistance aux chocs) est souvent utilisée dans le cadre du stress.

De l'enfant à la personne âgée. Le stress peut survenir à tout âge. Chez l'enfant, toute situation de contrainte, dans le cadre des relations sociales, notamment au sein de l'école, ou au cours des étapes du développement, peut susciter des manifestations de stress, similaires à celles de l'adulte. Celles-ci sont parfois plus intenses ou particulières (par exemple, l'enfant s'installe dans un grand isolement). Faire la distinction avec des maladies à composante psychosomatique (asthme, troubles digestifs, troubles dermatologiques) est parfois difficile. Chez la personne âgée, le risque de stress pathologique est important, en raison de capacités d'adaptation souvent amoindries, de la difficulté d'anticipation, qui ne permettent pas de faire face à des situations de changement, parfois même banales.

Le stress au travail. Le domaine professionnel a été particulièrement étudié en raison de l'augmentation considérable des plaintes médico-psychologiques liées au stress et de l'intérêt des employeurs et de la société en général à ce sujet. Dans un secteur professionnel donné, le degré d'absentéisme a pu être interprété comme un indice de stress. Il est difficile de dire si l'époque actuelle voit quantitativement une véritable augmentation des troubles liés au stress, dans le cadre professionnel. Il est cependant certain que l'on en parle plus et que le stress est devenu un mode de réaction dans un climat social et collectif difficile.