Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

poumon

Organe de la respiration fournissant l'oxygène à tout le corps et éliminant le gaz carbonique du sang.

STRUCTURE

Les poumons, situés dans la cage thoracique, reposent sur le diaphragme et sont entourés chacun par une membrane, la plèvre. Le poumon droit est formé de 3 lobes accolés et le gauche, de 2 lobes. L'air pénètre par la trachée puis dans les bronches, qui se divisent en bronches plus petites puis en bronchioles ; à leur extrémité se trouvent de très nombreux sacs microscopiques, les alvéoles ; c'est à travers la très fine paroi de celles-ci, tapissée d'un réseau de capillaires sanguins, que se produit l'hématose : transfert de l'oxygène de l'air vers le sang, élimination en sens inverse du gaz carbonique.

   Un seul poumon suffit à assurer les échanges gazeux nécessaires à la vie, comme le prouve le maintien d'une fonction respiratoire chez les sujets ayant subi une pneumonectomie (ablation chirurgicale d'un poumon).

EXAMENS

L'examen du poumon repose sur l'inspection, la palpation (on demande alors au patient de dire « 33 » pour percevoir la transmission des vibrations vocales), la percussion et l'auscultation. Cette dernière permet de détecter une diminution des bruits respiratoires normaux, par exemple par épanchement dans la plèvre (pleurésie, pneumothorax), ou de détecter des bruits anormaux (ronflements de la bronchite, sifflements de l'asthme). La radiographie du thorax suffit la plupart du temps à établir un diagnostic, mais on peut la compléter au besoin par un scanner thoracique.

PATHOLOGIE

Les affections du poumon proprement dit sont appelées pneumopathies (pneumonie, tuberculose pulmonaire, abcès, embolie pulmonaire, pneumoconiose, fibrose, alvéolite, etc.). On parle parfois de bronchopneumopathie lorsque l'atteinte est diffuse et qu'il s'y associe des lésions des bronches (bronchite, asthme, emphysème pulmonaire). Le poumon peut enfin être le siège de tumeurs bénignes (kystes, abcès) ou malignes (cancer bronchopulmonaire).

Voir : bronche, bronchiole, plèvre, pneumonie, pneumopathie, appareil respiratoire, spirométrie.

poumon (abcès du)

Collection de pus dans le poumon.

CAUSES ET SYMPTÔMES

Un abcès du poumon est dû à une infection provoquée par une bactérie, le plus souvent de type anaérobie, pouvant être favorisée par la présence d'un corps étranger inhalé dans l'arbre respiratoire (fausse route) ou être liée à un foyer infectieux situé dans une autre partie du corps (abcès dentaire). Dans 75 % des cas environ, il existe un facteur favorisant : tabagisme, alcoolisme, cancer (localisé dans le poumon ou ailleurs), dénutrition ou, à un moindre degré, diabète. L'existence de l'abcès se traduit par une douleur thoracique localisée, une altération importante de l'état général (fièvre, amaigrissement, fatigue) et des crachats purulents.

DIAGNOSTIC

La radiographie thoracique montre une cavité hydroaérique. Dans la majorité des cas, une fibroscopie bronchique est nécessaire pour identifier la cause de l'abcès et, éventuellement, la bactérie responsable.

TRAITEMENT

Il repose sur la prise d'antibiotiques d'abord par voie veineuse et à l'hôpital. Il vise dans le même temps à soigner la cause de l'abcès et à supprimer le ou les facteurs favorisants ; une kinésithérapie respiratoire peut être proposée. Dans les cas les plus graves et rarement, on pratique l'ablation chirurgicale ou le drainage de l'abcès.

poumon (cancer du)

cancer bronchopulmonaire

poumon (kyste aérien du)

Cavité gazeuse siégeant dans le parenchyme (tissu fonctionnel) du poumon.

   Les kystes aériens peuvent être congénitaux ou acquis et dus à une suppuration pulmonaire, à des bulles d'emphysème ou à des dilatations des bronches en forme de kystes. Ils sont a priori peu invalidants, sauf lorsqu'ils sont multiples, très volumineux et envahissent le poumon entier (maladie kystique du poumon). Ils peuvent alors provoquer des hémoptysies (crachements de sang) ou s'infecter.

   Le traitement consiste à pratiquer une ablation chirurgicale d'un kyste unique lorsque celui-ci est volumineux ou donne lieu à des complications.

poumon de fermier (maladie du)

Affection pulmonaire allergique due à l'inhalation de bactéries contenues dans le blé moisi.

Synonyme : maladie des batteurs en grange.

   La maladie du poumon de fermier, qui fait partie des alvéolites (inflammation des alvéoles) d'hypersensibilité, se traduit par des accès de fièvre et de gêne respiratoire déclenchés par le contact avec les allergènes. Cette pneumopathie d'hypersensibilité est confirmée par la présence d'anticorps spécifiques (précipitines) dans le sang. Le traitement repose avant tout sur la réduction importante ou la suppression de tout contact avec les allergènes, lorsque c'est possible, voire sur les corticostéroïdes par voie générale.

Voir : pneumopathie d'hypersensibilité.

poumon des éleveurs d'oiseaux (maladie du)

Affection pulmonaire d'origine allergique due à l'inhalation de bactéries contenues dans les déjections des oiseaux, surtout ceux de la famille des pigeons.

Synonyme : maladie des éleveurs d'oiseaux.

   La maladie du poumon des éleveurs d'oiseaux est une alvéolite (inflammation des alvéoles) d'hypersensibilité, qui se traduit par des accès de fièvre et de gêne respiratoire déclenchés par le contact avec les allergènes. Cette pneumopathie d'hypersensibilité est confirmée par la présence d'anticorps spécifiques (précipitines) dans le sang. Le traitement repose avant tout sur la réduction importante ou la suppression de tout contact avec les allergènes, lorsque c'est possible, voire sur les corticostéroïdes par voie générale.

Voir : pneumopathie d'hypersensibilité.

Pouteau-Colles (fracture de)

Fracture de l'extrémité inférieure du radius, juste au-dessus du poignet (interligne articulaire).

   La fracture de Pouteau-Colles, très fréquente, touche essentiellement la femme âgée, mais aussi les adultes après un traumatisme survenu au cours d'une activité sportive ou sur la voie publique. Elle est la conséquence d'une chute sur la main due à des circonstances extérieures (trottoirs glissants, perte d'équilibre, etc.) ou agravée par l'ostéoporose.

TRAITEMENT

Le traitement de cette fracture est le plus souvent chirurgical : il consiste, au cours d'une intervention sous anesthésie générale ou locale, à réduire la fracture, souvent déplacée, et à introduire 2 à 3 broches métalliques à travers la peau. Celles-ci assureront le maintien des fragments jusqu'à la consolidation. Dans de rares cas, ce traitement est insuffisant et il faut introduire chirurgicalement une plaque vissée. Une attelle plâtrée complète le traitement. Après 4 à 6 semaines, les mouvements peuvent être progressivement repris. Le résultat fonctionnel est en général excellent après quelques mois. Les complications sont surtout représentées par une algodystrophie (douleurs et décalcification qui retardent la guérison et laissent parfois une raideur des doigts).