Larousse Médical 2006Éd. 2006
V

ventre de bois

Contracture permanente, irréductible et douloureuse de la paroi abdominale.

   Ce symptôme est caractéristique de la péritonite généralisée, quelle que soit l'origine de celle-ci (appendicite, perforation d'ulcère, perforation colique, etc.). D'une valeur diagnostique capitale, il ne doit pas être atténué ni dissipé par l'administration d'analgésiques ou d'antibiotiques et impose une intervention chirurgicale d'urgence.

ventricule

Cavité de l'organisme en général située à l'intérieur d'un organe et remplie de liquide.

   Les ventricules les plus importants sont les ventricules cardiaques (dans le cœur) et cérébraux (dans le cerveau). Il existe également des ventricules, dits de Morgagni, situés de part et d'autre du larynx, et longés par les cordes vocales.

ventricule cardiaque

Chacune des deux cavités internes du cœur, l'une à droite, l'autre à gauche, séparées l'une de l'autre par une cloison, le septum interventriculaire, et situées en avant des oreillettes avec lesquelles elles communiquent par les orifices auriculoventriculaires.

   Chaque ventricule reçoit le sang de l'oreillette correspondante et le projette à chaque systole vers une artère : l'aorte pour le ventricule gauche, l'artère pulmonaire pour le ventricule droit.

PHYSIOLOGIE

Les deux ventricules cardiaques assurent une fonction de pompe : ils sont chargés d'éjecter à chaque systole (période de contraction du cœur) leur contenu sanguin dans leur circulation respective.

— Le ventricule droit, de forme triangulaire, reçoit le sang désoxygéné provenant de l'oreillette droite, puis l'éjecte pendant la systole dans l'artère pulmonaire, vers les poumons (petite circulation).

— Le ventricule gauche, plus grand que le droit et à la paroi plus épaisse, a une forme ovale. Il reçoit de l'oreillette gauche le sang riche en oxygène puis l'éjecte dans l'aorte, qui se ramifie dans tous les organes non pulmonaires (grande circulation).

PATHOLOGIE

Lorsque la fonction de pompe d'un ventricule est altérée, on parle d'insuffisance ventriculaire droite, gauche, ou d'insuffisance cardiaque globale, selon le cas.

— Une insuffisance ventriculaire droite peut résulter d'une embolie pulmonaire, d'une hypertension artérielle pulmonaire ou d'une insuffisance respiratoire chronique.

— Une insuffisance ventriculaire gauche peut être consécutive à un infarctus du myocarde, à une valvulopathie mitrale, à une hypertension artérielle ou à une myocardiopathie.

ventricule cérébral

Cavité de l'encéphale, emplie de liquide cérébrospinal.

STRUCTURE

Les ventricules cérébraux sont numérotés de un à quatre, mais le premier et le deuxième sont volontiers appelés ventricules latéraux.

— Chaque ventricule latéral est creusé dans la profondeur de chacun des deux hémisphères cérébraux. Ayant grossièrement la forme d'un fer à cheval, les ventricules comprennent une branche supérieure, dénommée corne frontale, localisée dans le lobe frontal de l'hémisphère ; une branche inférieure, appelée corne temporale, située dans le lobe temporal ; la partie postérieure du fer à cheval, réunissant les branches inférieure et supérieure, est dénommée carrefour. Une petite excroissance postérieure, communiquant avec le carrefour et située dans le lobe occipital, est appelée corne occipitale.

— Le troisième ventricule est situé sur la ligne médiane de l'encéphale, dans le diencéphale (partie centrale du cerveau, entre les deux hémisphères). Il communique de chaque côté avec un ventricule latéral par un orifice, le trou de Monro.

— Le quatrième ventricule se trouve sous le troisième ventricule, entre le cervelet, en arrière, et le tronc cérébral, en avant. Il communique avec le troisième ventricule par un fin canal, l'aqueduc de Sylvius, et avec les espaces liquidiens situés à la surface de l'encéphale, sous les méninges, par trois orifices : le trou de Magendie et les deux trous de Luschka. Vers le bas, le quatrième ventricule se prolonge par le canal de l'épendyme, au centre de la moelle épinière.

PHYSIOLOGIE

Le liquide cérébrospinal est sécrété par les plexus choroïdes localisés dans la paroi des ventricules. Il s'écoule de haut en bas, des ventricules latéraux vers le troisième puis le quatrième ventricule et, enfin, dans les méninges, où il est résorbé et éliminé.

EXAMENS ET PATHOLOGIE

Les ventricules cérébraux sont explorés par scanner et imagerie par résonance magnétique (I.R.M.). Leur pathologie est celle du liquide cérébrospinal : hydrocéphalie, hypertension intracrânienne. Les ventricules cérébraux peuvent également augmenter de volume en cas d'atrophie cérébrale.

ventriculographie

Ancienne technique d'exploration radiographique des ventricules cérébraux.

   La ventriculographie consistait à réaliser des clichés radiographiques des ventricules après introduction d'un produit de contraste (air ou substance iodée opaque aux rayons X) dans le système ventriculaire. Cette technique, qui nécessitait une trépanation (ouverture de la boîte crânienne) et une ponction du liquide ventriculaire, est à présent abandonnée au profit du scanner RX et de l'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.).

ventriculographie isotopique

Étude scintigraphique de l'efficacité et de la qualité de la contraction des ventricules cardiaques.

   Partant de l'analyse des variations du volume sanguin intraventriculaire au cours du cycle cardiaque, la ventriculographie isotopique est très performante pour étudier la fonction ventriculaire gauche, un peu moins pour celle du ventricule droit pour laquelle on préfère maintenant recourir à une tomoscintigraphie des cavités cardiaques.

INDICATIONS ET CONTRE-INDICATIONS

La ventriculographie isotopique renseigne sur le degré d'altération (globale ou segmentaire) de la pompe cardiaque, en particulier en cas d'insuffisance coronarienne (pour rechercher le territoire du muscle cardiaque qui a perdu sa capacité à se contracter, par exemple après un infarctus du myocarde). Du fait de sa grande précision, de son excellente reproductibilité et de son innocuité, la ventriculographie isotopique est un outil idéal pour anticiper l'apparition d'une insuffisance cardiaque chez un patient atteint d'une valvulopathie (atteinte d'une valvule cardiaque) ou d'une myocardiopathie (altération globale du muscle cardiaque) ou encore pour tester l'efficacité de certains médicaments (inhibiteurs calciques, vasodilatateurs).

   Elle facilite le réglage optimal des stimulateurs cardiaques implantés et participe au bilan de l'atteinte du muscle cardiaque consécutive à certaines chimiothérapies (dans le cancer du sein, notamment). Enfin, la ventriculographie isotopique est très utile pour identifier précocement les patients suspects de développer des troubles du rythme cardiaque au pronostic sévère, tels que la dysplasie arythmogène du ventricule droit (D.A.V.D.).

   Cet examen est contre-indiqué chez la femme enceinte. Si la patiente allaite, l'allaitement doit être interrompu après l'examen, pendant 24 heures.

TECHNIQUE ET DÉROULEMENT

Pratiqué dans les services de médecine nucléaire, l'examen dure environ une heure. Le plus souvent réalisé au repos, mais parfois aussi pendant un effort ou après absorption d'un médicament (cardiotonique, par exemple), il débute par l'injection dans le sang du sujet d'un traceur (sérum-albumine ou globules rouges) marqué au technétium. Puis, le sujet étant installé devant la gammacaméra, on enregistre la variation au cours du cycle cardiaque de la radioactivité présente dans les ventricules.

   Cet enregistrement, couplé à un électrocardiogramme, permet de calculer la fraction d'éjection, c'est-à-dire le pourcentage du volume sanguin éjecté par le cœur à chaque contraction (systole). La réalisation d'images aux différents temps de contraction et de relaxation des ventricules (systole, diastole) permet d'analyser globalement ou segment par segment les phases d'expulsion et de remplissage de chacun des ventricules.