Larousse Médical 2006Éd. 2006
H

hyperorexie

boulimie

hyperostose

Production excessive, localisée ou diffuse, de tissu osseux.

   Les hyperostoses relèvent de causes multiples, depuis le cal osseux exubérant se développant après une fracture jusqu'aux hyperostoses généralisées d'origine génétique. Par ailleurs, l'os étant un tissu vivant, elles peuvent être définitives ou transitoires, concerner l'ensemble du squelette ou certains os spécifiques (os plats tels que les os du crâne ou du bassin ; os longs tels que le fémur ou le péroné), voire certaines parties d'un os, la diaphyse (partie médiane) d'un os long, par exemple.

Hyperostoses diffuses

— L'hyperostose corticale infantile, ou maladie de Caffey, de cause inconnue mais vraisemblablement génétique, apparaît dans les 6 premiers mois de la vie. Elle se manifeste par un épaississement des os des membres et du maxillaire inférieur, qui se traduit par des douleurs musculaires et osseuses. Elle guérit sans séquelles, spontanément, en quelques mois.

— La maladie osseuse de Paget est de cause inconnue. Elle se traduit par le développement, à la colonne vertébrale et au crâne, d'un tissu osseux de mauvaise qualité : l'os augmente de volume, devient mou et de forme grossière.

— L'ostéopétrose, ou maladie d'Albers-Schönberg, est une maladie génétique de transmission autosomique (par les chromosomes non sexuels) le plus souvent récessive (le gène porteur de la maladie doit être reçu du père et de la mère pour que l'enfant développe la maladie). Les os apparaissent totalement opaques à la radiographie ; ils sont néanmoins fragiles, avec possibilité de fractures. Cette forme d'hyperostose s'associe fréquemment à une anémie et à une grosse rate.

Hyperostoses localisées

— Les exostoses, d'origine génétique, sont des tumeurs bénignes atteignant les os longs des membres à leur partie médiane. Elles apparaissent dès l'enfance et cessent de grandir à la fin de la croissance.

— L'hyperostose frontale interne, de cause inconnue, atteint le plus souvent la femme. Caractérisée par un épaississement progressif des deux os frontaux, elle ne se traduit en général par aucun symptôme, mais s'associe parfois à une obésité ou à un diabète.

— L'hyperostose survenant au cours de l'arthrose est due à l'usure des cartilages, qui entraîne souvent un épaississement osseux localisé au voisinage des articulations.

— L'hyperostose vertébrale ankylosante ou engainante se caractérise par l'apparition d'ossifications entre les vertèbres dorsales inférieures et par le développement d'excroissances osseuses, appelées ostéophytes ou becs-de-perroquet, au niveau des vertèbres lombaires. Ne se traduisant tout d'abord par aucun symptôme, elle finit par entraîner un blocage progressif de la colonne vertébrale.

Voir : syndrome S.A.P.H.O..

hyperparathyroïdie

Affection caractérisée par un excès de sécrétion de parathormone (hormone augmentant le taux sanguin de calcium en favorisant l'absorption intestinale de celui-ci) par une ou plusieurs glandes parathyroïdes.

DIFFÉRENTS TYPES D'HYPERPARATHYROÏDIE

— L'hyperparathyroïdie primaire est liée au dérèglement d'une ou de plusieurs glandes parathyroïdes (adénome parathyroïdien, unique ou multiple, bénin dans 95 % des cas, ou développement anormal des 4 parathyroïdes). L'hyperparathyroïdie primaire est une affection très fréquente, surtout chez la femme après 50 ans.

— L'hyperparathyroïdie secondaire est due à une hypocalcémie (diminution du taux de calcium dans le sang) et/ou à une hyperphosphorémie (augmentation du taux de phosphore dans le sang). L'hyperparathyroïdie secondaire est le plus souvent une complication de l'insuffisance rénale sévère.

SYMPTÔMES ET SIGNES

L'hyperparathyroïdie entraîne une augmentation du taux de calcium dans le sang, qui peut provoquer à la longue la formation de calculs dans le rein et des complications osseuses (déminéralisation osseuse surtout, exceptionnellement fracture ou kyste osseux). Une hyperparathyroïdie aiguë nécessite un traitement urgent.

DIAGNOSTIC

Le diagnostic d'hyperparathyroïdie primaire est aujourd'hui relativement facile grâce au dosage radio-immunologique dans le sang de la parathormone, couplé au dosage du calcium. Lorsque le diagnostic est certain, une échographie cervicale et une scintigraphie parathyroïdienne permettent, dans un certain nombre de cas, de localiser un ou plusieurs adénomes parathyroïdiens.

TRAITEMENT

Le traitement de l'hyperparathyroïdie primaire, chirurgical, consiste en l'ablation de l'adénome, qui permet la guérison définitive. Lorsqu'un seul adénome a été mis en évidence, l'intervention chirurgicale peut se faire sous anesthésie locale. Le traitement de l'hyperparathyroïdie secondaire est avant tout préventif et repose sur l'administration précoce de dérivés de la vitamine D et de médicaments visant à abaisser le taux de phosphates (dérivés du phosphore) au cours de l'insuffisance rénale.

hyperphagie

boulimie

hyperplaquettose

thrombocytose

hyperplasie

Augmentation bénigne du volume d'un tissu par multiplication des cellules qui le constituent.

   L'hyperplasie est l'une des causes de l'hypertrophie (augmentation du volume d'un tissu ou d'un organe).

Hyperplasie physiologique

L'augmentation du volume d'un tissu peut être un phénomène physiologique visant à réparer une perte tissulaire consécutive à une destruction ou à une blessure. Ainsi, en cas de réduction chirurgicale du volume du foie (hépatectomie partielle), il se produit une hyperplasie du foie restant qui, peu à peu, reconstitue la perte. L'hyperplasie de l'endomètre est un phénomène cyclique consistant en un gonflement de la muqueuse utérine juste avant les règles.

Hyperplasie pathologique

L'augmentation du volume d'un tissu peut être également la réponse à une stimulation pathologique, qu'elle soit d'origine hormonale, infectieuse ou inflammatoire. Les glandes surrénales, la glande thyroïde deviennent hyperplasiques en cas de forte stimulation, respectivement par la corticotrophine et la thyréostimuline. Les facteurs de croissance, qui président à la division cellulaire, suscitent des hyperplasies en cas d'excès. La production excessive de somathormone (hormone de croissance) entraîne une hyperplasie des muqueuses, de la peau et des os (acromégalie). L'hyperplasie de la muqueuse colique par inflammation peut conduire à la formation de polypes. L'hyperplasie des gencives est un gonflement inflammatoire de la gencive, dû à la prise de certains médicaments antidépresseurs ou antiépileptiques ou bien à la grossesse. L'amygdalite est une hyperplasie des amygdales d'origine infectieuse.