Larousse Médical 2006Éd. 2006
H

hématome rétroplacentaire

Épanchement anormal de sang qui peut survenir, pendant la grossesse, entre le placenta et la paroi de l'utérus.

   Un hématome rétroplacentaire peut être causé par un traumatisme abdominal (chute, accident de la route). Toutefois, il est le plus souvent la conséquence d'une hypertension artérielle et de ses complications (toxémie gravidique), d'un diabète, d'une grossesse multiple ou d'un hydramnios (excès de liquide amniotique). Il se déclare, généralement au troisième trimestre de la grossesse ou pendant l'accouchement, par une douleur brutale et intense, un saignement vaginal, parfois un état de choc (malaise, chute de la tension artérielle). L'hématome rétroplacentaire, en décollant le placenta nourricier de la paroi utérine, prive le fœtus d'éléments nutritifs et met sa vie en danger. La vie de la mère est menacée par l'importance de l'hémorragie ou par les troubles de la coagulation qui y sont souvent associés.

TRAITEMENT

Le traitement, entrepris en urgence, associe la réanimation de la mère et l'accouchement par césarienne.

hématome sous-dural

Collection de sang dans le crâne, à l'intérieur des méninges.

   Un épanchement de sang se forme dans l'espace sous-dural après un traumatisme crânien. On distingue deux sortes d'hématome sous-dural.

— L'hématome sous-dural aigu est consécutif à un traumatisme crânien grave (accident de la route, chute de plusieurs mètres). Aussitôt, des troubles de la conscience (somnolence, coma) et des signes neurologiques (paralysie, etc.) apparaissent. Le diagnostic est confirmé par scanner. En général, celui-ci montre aussi une contusion cérébrale (petites lésions diffuses). Si l'hématome est très volumineux, le chirurgien pratique une opération en urgence, sous anesthésie générale, pour l'évacuer. Mais, en raison de la contusion associée à l'hématome, le traitement est plutôt médical et s'adresse aux symptômes : médicaments contre l'œdème cérébral (mannitol par voie intraveineuse). Le pronostic de l'hématome sous-dural aigu est très sombre, avec une mortalité importante, malgré le traitement.

— L'hématome sous-dural chronique est dû à un traumatisme bénin, que le patient a lui-même souvent oublié. Après une période de plusieurs semaines à quelques mois apparaissent, associés ou non, des maux de tête, des troubles psychiques, un ralentissement psychomoteur, des troubles de la marche, parfois un début d'hémiplégie ou des troubles de la parole (aphasie). Le diagnostic est confirmé par scanner. La décision d'opérer dépend de certains facteurs : état général du patient, volume de l'hématome, importance de l'effet de masse au scanner, ancienneté de l'hématome (également évaluée au scanner). Dans les cas où l'intervention chirurgicale n'est pas retenue, le traitement médical (surveillance, corticothérapie, etc.) permet, en règle générale, la résorption de l'hématome.

hématomyélie

Épanchement sanguin dans la moelle épinière, au sein de la substance grise (partie centrale de la moelle).

   Une hématomyélie est causée soit par un traumatisme, soit par une malformation de vaisseaux intramédullaires qui se rompent. Les symptômes sont les mêmes qu'en cas de section de fibres nerveuses : paraplégie (paralysie des membres inférieurs), abolition de la sensibilité dans la même région, incontinence. Le diagnostic est établi par scanner ou, mieux, par imagerie par résonance magnétique (I.R.M.). Le traitement est surtout celui des symptômes (rééducation).

hématopoïèse

Ensemble des mécanismes qui assurent la production continue et régulière des différentes cellules sanguines.

   Chez l'homme, l'hématopoïèse est assurée par la moelle osseuse. Elle comprend schématiquement trois stades. Le premier correspond à la formation de cellules souches pluripotentes (capables de donner naissance à n'importe quelle cellule sanguine) et autorenouvelables (qui se divisent de façon asymétrique, donnant une cellule différenciée et une cellule pluripotente). Le deuxième correspond à la formation de progéniteurs, issus des cellules précédentes et se spécialisant progressivement dans une direction spécifique (polynucléaire, globule rouge, etc.). Enfin, le troisième est le stade de maturation, au cours duquel les cellules acquièrent progressivement la morphologie et les composants cellulaires de leur lignée. À la fin du processus de maturation, les cellules matures passent de la moelle vers le sang.

   Les facteurs de croissance (interleukine 3, GM-CSF, G-CSF, érythropoïétine, thrombopoïétine, etc.) jouent un rôle primordial dans le contrôle de l'hématopoïèse en assurant la survie, la prolifération et la différenciation des progéniteurs.

hématosarcome

Tumeur maligne solide se développant dans les organes hématopoïétiques (organes qui jouent un rôle dans la formation des cellules sanguines : ganglions, moelle osseuse, rate, amygdales, tube digestif) et, plus rarement, dans tout autre tissu.

   Ces tumeurs sont essentiellement des lymphomes (proliférations malignes d'origine lymphocytaire) ; les tumeurs se développant aux dépens d'autres types de cellules sanguines, comme les sarcomes granulocytiques et les histiocytoses malignes, apparaissent beaucoup plus rarement. Le terme d'hématosarcome n'est plus guère employé.

Voir : lymphome.

hématose

Processus physiologique permettant la transformation dans les poumons du sang veineux chargé de gaz carbonique en sang artériel chargé d'oxygène.

   L'hématose comprend le transport par le sang du gaz carbonique, déchet produit par l'activité des cellules, par l'intermédiaire des veines caves, du cœur puis de l'artère pulmonaire, jusqu'à la barrière alvéolocapillaire des poumons (structure séparant l'air des alvéoles des globules rouges des capillaires), où il est éliminé dans l'air expiré, et le transport du sang à nouveau enrichi en oxygène par les veines pulmonaires, le cœur puis l'aorte vers les différents organes.

   Une perturbation de l'hématose se traduit par une hypoxie (diminution de la concentration d'oxygène dans le sang), donc par une diminution de l'apport d'oxygène aux organes, qui peut retentir sur le fonctionnement de ces derniers, surtout sur celui du rein, du cœur ou du cerveau.