Larousse Médical 2006Éd. 2006
I

ictère du nouveau-né (suite)

Ictères à bilirubine conjuguée

Ces augmentations du taux de pigment biliaire dans le sang, beaucoup moins fréquentes que les ictères à bilirubine libre, peuvent être liées à des hépatites infectieuses (colibacille) ou virales (cytomégalovirus, herpès). Dans des cas exceptionnels, elles sont dues à un obstacle sur les voies biliaires, dans le foie ou à l'extérieur (atrésie des voies biliaires extra-hépatiques). On observe alors un gros foie et des selles décolorées blanches. Il existe enfin des maladies très rares, métaboliques (tyrosinémie, galactosémie) ou génétiques (mucoviscidose, par exemple), susceptibles d'entraîner des ictères à bilirubine conjuguée.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic de ces ictères repose sur l'échographie du foie, complétée par des explorations métaboliques appropriées selon la cause suspectée. Leur traitement est celui de leur cause, quand il est possible. Dans le cas d'un obstacle sur les voies biliaires, une intervention chirurgicale permet de rétablir la continuité biliaire.

ictus amnésique

Amnésie (perte de mémoire) survenant subitement, brève et transitoire.

   L'ictus amnésique est la plus fréquente des amnésies transitoires. Sa cause et son mécanisme sont imparfaitement connus. Le symptôme apparaît brutalement, chez une personne de 50 à 75 ans dans 75 % des cas ; c'est une amnésie antérograde, c'est-à-dire que les troubles de la mémoire concernent les événements qui se produisent après le début de la maladie : le malade oublie au fur et à mesure, il répète une question alors que l'on vient de lui donner la réponse, il ne se rappelle plus l'heure ni le jour. Il n'y a pas d'autres troubles, le malade peut parler et écrire normalement ou conduire une automobile, par exemple. Le trouble disparaît spontanément en une demi-heure à quelques heures. Seule persiste une amnésie concernant exclusivement la période de l'ictus. Les récidives sont rares et le pronostic excellent.

identification

Processus par lequel le sujet constitue son identité, sa personnalité depuis l'enfance jusqu'à l'âge adulte.

   Les premières relations infantiles jouent un rôle capital dans l'identification. Entre 10 et 20 mois se situe une étape décisive : le stade du miroir (découvert en 1934 par le psychologue français Henri Wallon). C'est le moment où l'enfant prend pour la première fois conscience de son identité en distinguant, dans le miroir, son image de celle d'autrui.

   Le concept d'image d'identification correspond à un ou plusieurs modèles auxquels on désire s'identifier.

   Sur le plan pathologique, l'identification inconsciente à un modèle adulte inadapté (parent tout-puissant ou malade, agresseur, personnage public, vedette, etc.) est à la base de nombreux états névrotiques et de troubles du comportement.

idiopathique

Se dit d'une maladie ou d'un symptôme dont la cause est inconnue.

Synonymes : cryptogénétique, cryptogénique.

idiosyncrasie

Disposition particulière de l'organisme à réagir de façon inhabituelle à un médicament ou à une substance.

   Les réactions idiosyncrasiques sont différentes des réactions dues aux surdosages ou aux effets indésirables des médicaments, qui sont observées de façon régulière. Certaines d'entre elles sont dues à un mécanisme allergique et, notamment, au phénomène d'anaphylaxie (hypersensibilité immédiate à un antigène déjà connu). D'autres sont liées à une anomalie enzymatique d'origine génétique présente chez le malade et qui perturbe le métabolisme du médicament en cause. L'idiosyncrasie, quel qu'en soit le mécanisme, se manifeste par des réactions allergiques diverses (eczéma, urticaire, rhume des foins, etc.).

I.E.C.

inhibiteur de l'enzyme de conversion

iléite

Inflammation de la dernière partie de l'intestin grêle, l'iléon.

DIFFÉRENTES SORTES D'ILÉITE

Une iléite peut être aiguë ou chronique.

— Les iléites aiguës sont dues à des maladies aiguës, bactériennes ou virales, et se traduisent par des signes qui simulent une crise d'appendicite : douleurs abdominales dans la partie inférieure droite de l'abdomen.

— Les iléites chroniques sont principalement représentées par la maladie de Crohn ; la tuberculose et de nombreuses infections opportunistes (ne se déclarant que sur un terrain immunodéprimé) accompagnant le sida peuvent également entraîner une atteinte chronique de l'iléon. Elles se traduisent par des douleurs de même localisation que celles des iléites aiguës, associées à une diarrhée.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic d'une iléite repose sur l'examen radiologique. La coloscopie permet également l'exploration des derniers centimètres de l'intestin grêle. Le traitement, très variable, dépend de la maladie en cause ; de nombreuses iléites aiguës guérissent spontanément.

iléocæcal

Caractérise ce qui est commun à l'iléon et au cæcum.

iléocolostomie

Opération chirurgicale consistant à relier l'iléon (partie terminale de l'intestin grêle) au côlon.

   L'iléocolostomie permet de rétablir la continuité digestive après une colectomie partielle (ablation d'une partie du côlon) quand celle-ci concerne le côlon droit (partie initiale du côlon, située juste après l'iléon). Après ablation de la portion malade du côlon, le segment d'iléon est relié au segment de côlon restant, par suture manuelle au fil, ou agrafage mécanique.

iléocystoplastie

Opération chirurgicale consistant à remplacer la vessie par une portion d'iléon (dernière partie de l'intestin grêle).

   L'iléocystoplastie, pratiquée après une ablation de la vessie, consiste à prélever une portion de l'iléon – les deux segments d'iléon restants étant ensuite suturés l'un à l'autre – et à l'utiliser pour confectionner un réservoir capable de collecter l'urine en remplacement de la vessie originelle. En amont, cette néovessie est reliée aux deux uretères venant des reins. En aval, elle est reliée soit à un orifice pratiqué dans la peau (les urines étant alors recueillies dans une poche), soit à la partie restante de la vessie.

   L'iléocystoplastie est une opération assez complexe aux résultats satisfaisants ; ces derniers dépendent surtout de l'affection en cause (une tumeur, le plus souvent).