Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

contagieux

Se dit d'un phénomène pathologique transmissible entre les êtres humains.

   Les maladies contagieuses se classent selon le degré de contagion, lié à la transmissibilité plus ou moins grande du germe.
— Les maladies hautement contagieuses se transmettent aisément, à faible distance (moins de 1 mètre), essentiellement par inhalation, lors de la parole, de la toux, de l'éternuement, les germes traversant les muqueuses respiratoires, voire conjonctivales. Certaines sont bénignes, et peu d'individus y échappent (maladies contagieuses de l'enfance telles que la rhinopharyngite, la varicelle) ; d'autres sont très graves, voire mortelles, telles la peste pulmonaire, les fièvres virales hémorragiques africaines et, à certaines périodes de l'année, la grippe.
— Les maladies de contagion limitée se transmettent par inhalation (coqueluche, méningococcie, tuberculose pulmonaire ou laryngée), par voie sanguine et sexuelle (hépatites B et C, sida) ou par voie salivaire (mononucléose infectieuse).

contagion

Transmission interhumaine d'une maladie d'un sujet atteint à un sujet sain.

   Ce terme ne s'applique pas aux cas où le germe est transmis soit par un animal (on parle alors d'anthropozoonose ou de zoonose), soit par transfusion sanguine.

   La période de contagion est celle de l'excrétion et de la dissémination des germes par le malade ; elle est variable selon chaque maladie et considérablement diminuée dans les infections bactériennes si le sujet malade prend un antibiotique.

   La contagion s'effectue avec un délai d'incubation déterminé pour chaque maladie contagieuse, laquelle conserve également sa spécificité clinique, si bien que la filiation des cas apparaît toujours avec une grande netteté. De surcroît, les germes en cause sont toujours étrangers à la flore naturelle de l'hôte.

   On distingue, indépendamment du degré de contagion, deux types de transmission d'une maladie.

— La contagion directe se fait essentiellement par voie aérienne (lors de la parole, de la toux, de l'éternuement : rougeole, varicelle [celle-ci se transmet également à partir des lésions cutanées dues à la maladie], grippe), par le sang ou le sperme infecté (sida) ou par contact cutané (scarlatine, herpès génital, gale, pédiculose).

— La contagion indirecte se fait essentiellement par l'intermédiaire des vêtements ou de la literie (poux), des eaux ou des matières d'élimination (fèces, urines) infectées. Ainsi, un cycle orofécal est en cause lors des hépatites A et E, du choléra, de l'amibiase et des entéroviroses comme la poliomyélite.

   L'usage des vaccins et des antibiotiques a considérablement réduit les problèmes de contagion, si bien qu'aujourd'hui l'isolement du malade, considéré traditionnellement comme le seul moyen efficace de lutter contre l'extension des infections contagieuses, est remis en question pour la plupart des infections. Des mesures d'isolement restent cruciales pour limiter la transmission de la tuberculose avant et pendant les premières semaines de traitement et pour certaines infections virales. Des mesures d'éviction doivent être appliquées vis-à-vis de certaines maladies. 

contamination

Envahissement d'une surface par des micro-organismes.

   La contamination peut être ou non suivie de la pénétration des micro-organismes à l'intérieur du corps, de la substance ou de l'objet contaminés. Elle n'est donc pas synonyme d'infection.

contention

Procédé thérapeutique permettant d'immobiliser un membre, de comprimer des tissus ou de protéger un malade agité.

INDICATIONS

— En psychiatrie, la contention sert à empêcher certains malades trop agités ou violents de s'automutiler ou de blesser leur entourage.

— En traumatologie, la contention sert à immobiliser les fractures, les entorses ou les luxations. Elle est également pratiquée lors des accidents tendineux et musculaires les plus bénins ou, à titre préventif, pendant la pratique sportive.

TECHNIQUE

— En psychiatrie, la contention par camisole de force ne se pratique plus. En cas d'agitation extrême, en attendant que les neuroleptiques fassent leur effet, le malade est protégé des accidents par des attaches souples aux poignets et aux chevilles. Ce type de contention se pratique de manière temporaire, le plus souvent lors de séjour en chambre d'isolement (il existe une règle officielle à ce sujet).

— En traumatologie, la contention fait appel à la chirurgie ou à différents matériels : plâtre, gouttière, bandage. Dans ce dernier cas, on distingue deux procédés :

— la contention adhésive, ou strapping, est réalisée avec des bandelettes adhésives, élastiques ou non, selon la pathologie en cause ; elle permet une immobilisation relative d'une articulation, une réduction des douleurs et de l'œdème ;

— la contention non adhésive est moins utilisée. Les bandes élastiques sont employées pour comprimer un épanchement sanguin (hématome), pour immobiliser provisoirement une articulation ou en cas d'allergie aux contentions adhésives. Les bandes non élastiques sont utilisées pour maintenir un membre dans une bonne position (« écharpe » en attendant l'arrivée à l'hôpital en cas de luxation de l'épaule, par exemple).

   La contention de certaines fractures maxillofaciales est assurée par des appareils prenant appui sur les dents et sur les maxillaires.

   Les ceintures de contention abdominale sont destinées à empêcher l'extériorisation des éventrations et des hernies, mais leur intérêt réel est très discuté.

contraception

Méthode visant à éviter, de façon réversible et temporaire, la fécondation d'un ovule par un spermatozoïde ou, s'il y a fécondation, la nidation de l'œuf fécondé (contragestion).

HISTORIQUE

Les méthodes scientifiques de contraception apparaissent dans le courant du XXe siècle et, surtout, dans sa seconde moitié. Les dispositifs intra-utérins, ou stérilets, sont constitués à partir de 1962 ; le polyéthylène devient la matière de référence, commercialisée sous des centaines de modèles. En 1969 apparaissent les stérilets en cuivre et, en 1977, les stérilets imprégnés de progestérone ou de progestatifs de synthèse.

   Grégory Pincus est à l'origine de la contraception hormonale. À l'aube des années 1950, deux équipes américaines travaillant sur l'inhibition de l'ovulation et sur l'infertilité font des essais avec de la progestérone, bientôt remplacée par le noréthynodrel. La première pilule, utilisée dès 1957 comme régulateur de la menstruation, mélange à fortes doses en progestatif (noréthynodrel) et un œstrogène (mestranol). Depuis, d'innombrables compositions, séquences et dosages ont vu le jour.

DIFFÉRENTS TYPES DE CONTRACEPTION

La contraception utilise actuellement quatre types d'action : les moyens mécaniques (préservatifs, diaphragmes) ; les méthodes chimiques (crèmes, éponges, ovules spermicides) ; les dispositifs intra-utérins (stérilets) ; les méthodes hormonales (contraception œstroprogestative et pilule du lendemain). S'y ajoutent les méthodes dites « naturelles », reposant sur l'abstinence périodique pendant la seconde partie du cycle. L'efficacité de ces différentes méthodes est mesurée par l'indice de Pearl : un indice de 3 signifie que 3 grossesses sont constatées chez 100 femmes qui ont utilisé la méthode pendant un an.

   Il n'est pas nécessaire d'interrompre plusieurs mois à l'avance une contraception de vérifier le bon fonctionnement ovarien : la conception peut avoir lieu dès le 2e mois suivant l'arrêt de la contraception. Après l'accouchement, une méthode contraceptive doit être reprise avant le 25e jour, car une ovulation peut se produire, que la femme allaite ou non.

Moyens mécaniques

Il s'agit de méthodes visant à interposer un obstacle entre l'ovule et les spermatozoïdes.

— Les préservatifs masculins sont en vente libre et assurent une bonne sécurité à condition d'être employés correctement, ce qui suppose, notamment, de changer de préservatif masculin à chaque nouveau rapport. Certains préservatifs masculins sont enduits d'un produit spermicide. L'indice de Pearl des préservatifs masculins est estimé entre 1 et 5. Ils constituent en outre la meilleure protection contre les maladies sexuellement transmissibles, en particulier le sida.

— Les préservatifs féminins ont été mis sur le marché récemment en France.

— Les diaphragmes, formés d'une membrane souple qui s'applique sur le col de l'utérus, doivent être adaptés à l'anatomie de l'utilisatrice. Le choix de leur dimension et leur utilisation supposent une consultation préalable chez un gynécologue et une surveillance médicale. Ils sont moins utilisés aujourd'hui.