Larousse Médical 2006Éd. 2006
A

anatomie

Science qui a pour objet l'étude de la forme, de la structure, des rapports et de la fonction des différents éléments constitutifs du corps humain.

   L'anatomie repose sur la dissection, pratiquée par Hérophile et par Galien aux IIIe et IIe siècles avant J.-C. Cette science connut un nouvel essor au XVIe siècle avec le médecin hollandais André Vésale, le premier grand anatomiste. Aujourd'hui, l'imagerie médicale permet l'analyse des structures anatomiques sur un être vivant.

— L'anatomie analytique étudie la forme et la constitution des différentes structures ainsi que leurs éventuelles variantes (anomalies de nombre, de forme ou de trajet).

— L'anatomie pathologique, ou anatomopathologie, est l'étude des modifications apportées par la maladie aux différents organes, tissus et cellules.

— L'anatomie radiologique fait appel à la radiographie simple, à laquelle on adjoint d'autres techniques de visualisation (injection ou ingestion de produits de contraste, ingestion de baryte ou de produits hydrosolubles), au scanner ou à l'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.).

— L'anatomie sectionnelle étudie la topographie de toutes les structures visibles sur une coupe transversale.

anatomopathologie

Étude des altérations organiques des tissus et des cellules provoquées par la maladie.

Synonyme : anatomie pathologique.

   Ces altérations peuvent être observées à l'œil nu (lésions macroscopiques), au microscope optique (lésions histopathologiques ou cytopathologiques) ou au microscope électronique (lésions ultrastructurales). Elles sont reconnues par comparaison avec les structures normales. L'étude microscopique permet également la mise en évidence dans les cellules ou les tissus de certains composés chimiques (histochimie), d'enzymes (histo-enzymologie) et de constituants antigéniques précis (immunohistochimie).

   L'anatomopathologie présente un intérêt majeur pour l'identification des maladies. De nombreuses affections (cancers, par exemple) ne peuvent être reconnues avec précision que par l'examen au microscope d'un fragment de la lésion (histopathologie) ou d'un étalement de cellules isolées (cytopathologie). Cette étude apporte également des informations précieuses sur l'extension des lésions par l'examen des pièces opératoires (organes ou tissus prélevés lors d'une intervention), permettant ainsi de choisir le traitement le plus approprié. Enfin, l'anatomopathologie, par la pratique de l'autopsie, aide à comprendre l'enchaînement des symptômes et la cause de la mort.

anatoxine

Substance d'origine bactérienne utilisée comme vaccin.

   Une anatoxine est une toxine (substance provenant d'une bactérie) qui a été traitée par la chaleur et le formol et a ainsi perdu son pouvoir toxique. Cependant, elle a conservé ses propriétés d'antigène, provoquant la formation de petites quantités d'antitoxine et la production de cellules capables de reconnaître la toxine : le système immunitaire de la personne à qui on l'injecte réagira plus vite et plus intensément au contact de la bactérie. Les vaccins contre le tétanos et contre la diphtérie sont à base d'anatoxines.

androgène

Chacune des hormones stéroïdes mâles sécrétées par les testicules, les ovaires et les glandes surrénales.

   La testostérone est l'androgène le plus actif, présent à un taux 20 fois plus élevé chez l'homme que chez la femme. Elle est transformée, principalement chez l'homme, en dihydrotestostérone, hormone spécifiquement active sur certains tissus (prostate, organes génitaux externes). La testostérone peut aussi se transformer en œstradiol, hormone indispensable, chez l'homme comme chez la femme, au développement et au maintien du tissu osseux. Les autres androgènes, la delta-4-androstènedione, la déhydroépiandrostérone (ou D.H.E.A.) et le sulfate de déhydroépiandrostènedione (ou S.D.H.A.), sont beaucoup moins puissants. Leur sécrétion en excès par les glandes surrénales ou l'ovaire conduit chez la femme à un hirsutisme (développement excessif du système pileux) ou à d'autres manifestations de virilisme. Chez le jeune garçon, la production excessive de ces hormones peut entraîner une puberté précoce.

UTILISATION THÉRAPEUTIQUE

Des androgènes naturels ou de synthèse sont utilisés dans le traitement des insuffisances de fonctionnement testiculaire, des états de dénutrition sévères, des aplasies médullaires (disparition des cellules de formation du sang dans la moelle épinière). On distingue les androgènes de synthèse virilisants des non virilisants. Les premiers sont contre-indiqués chez les hommes atteints d'un cancer de la prostate et chez les femmes en âge de procréer. En effet, ils peuvent entraîner des effets indésirables tels que virilisme et troubles des règles chez la femme, puberté précoce chez l'enfant, œdème, acné chez le fœtus, masculinisation d'un fœtus femelle. Les androgènes de synthèse peuvent être administrés par voie orale, percutanée ou parentérale.

   Les femmes qui ont subi une ablation de l'utérus et des ovaires et qui, sous traitement œstrogénique, présentent des troubles de la libido, peuvent être traitées par de la testostérone naturelle en patch.

androgynie

Présence, chez un même individu, de caractères morphologiques masculins et féminins.

Voir : pseudohermaphrodisme.

andrologie

Étude des éléments anatomiques, biologiques et psychiques qui concourent au bon fonctionnement de l'appareil urogénital masculin.

   L'andrologie regroupe plusieurs spécialités nécessaires au diagnostic et au traitement d'un problème de fertilité.

— L'aspect urologique concerne les anomalies constitutionnelles ou acquises de l'appareil urogénital masculin, les maladies des organes génitaux mâles (prostate, vésicules séminales, testicules, épididymes, pénis) et les atteintes de l'appareil excréteur des voies urinaires (reins, uretères, vessie, urètre).

— L'aspect endocrinologique porte sur les anomalies hormonales de la sécrétion testiculaire endocrine, comme la testostérone, et sa dépendance vis-à-vis de l'hypophyse, de l'hypothalamus et des autres hormones que ces glandes produisent.

— L'aspect vasculaire concerne l'évaluation clinique et, si besoin est, par imagerie médicale de la vascularisation de l'appareil urogénital.

— L'aspect biochimique et biologique porte sur les anomalies du sperme, recherchées dans les caractéristiques chimiques de celui-ci (teneur en carnitine, en fructose) et dans les spermatozoïdes (nombre, mobilité, vitalité, formes anormales).

   L'ensemble de ces données permet de proposer le traitement chirurgical et/ou médical nécessaire au rétablissement de la fertilité ou du fonctionnement génito-urinaire normal. En outre, un tel bilan est obligatoire avant d'envisager le recours à la procréation médicalement assistée.