Larousse Médical 2006Éd. 2006
A

alicament

Produit agroalimentaire industriel enrichi d'une substance susceptible d'avoir des effets bénéfiques sur la santé.

aliénation mentale

Forme extrême de maladie mentale, incompatible avec une vie sociale normale.

   Développé par le médecin français Philippe Pinel à la fin du XVIIIe siècle, le concept d'aliénation mentale est à la base de la psychiatrie moderne. En considérant l'aliénation mentale comme une maladie au même titre que les maladies physiques, il a en effet permis à la psychiatrie de prendre sa place parmi les sciences médicales. Aujourd'hui, le terme d'aliénation mentale n'est plus utilisé que dans le langage courant comme synonyme de folie ou de trouble psychotique, ou dans un contexte juridique.

aliment

Substance consommée à l'état naturel ou après cuisson, susceptible de fournir les matériaux de croissance, de réparer l'usure des tissus, de subvenir aux besoins énergétiques et de former les substances de réserve de l'organisme.

Tous les aliments sont formés d'un petit nombre d'éléments simples, parmi lesquels on distingue les protéines, les glucides, les lipides, l'eau, les sels minéraux et les fibres.

CONSTITUANTS DES ALIMENTS

— Les protéines sont les éléments de la cellule vivante. C'est l'alimentation qui les fournit à l'organisme. Les protéines d'origine animale sont issues de la viande, du poisson, des œufs, du lait et de ses dérivés (yaourt, fromage). Leur valeur nutritive est grande parce que leur coefficient d'absorption digestive est élevé et qu'elles sont riches en acides aminés essentiels. Les protéines d'origine végétale (céréales, légumes secs) ont un coefficient d'absorption plus faible et sont dépourvues de certains acides aminés essentiels.

— Les glucides, ou hydrates de carbone, sont des substances énergétiques rapidement utilisables par l'organisme. Après la traversée digestive, ils peuvent être soit directement utilisés, soit mis en réserve dans le foie sous forme de glycogène, soit transformés en lipides dans le tissu adipeux.

— Les lipides, ou graisses, immédiatement utilisables ou stockés dans le tissu adipeux, sont la meilleure source d'énergie. Ils représentent 10 à 15 % du poids corporel chez l'homme, 20 à 25 % chez la femme.

— L'eau permet le transport des éléments nutritifs vers la cellule. Elle représente de 60 à 70 % du poids du corps humain.

— Les sels minéraux (sodium, potassium, calcium, magnésium, etc.) sont en suspension dans l'eau. Le calcium est nécessaire au bon état des os et des dents. Seules des doses infimes de zinc et de magnésium sont nécessaires au métabolisme cellulaire. Le chlorure de sodium (sel de table) maintient l'équilibre des fluides corporels. Son excès peut favoriser une hypertension artérielle.

— Les fibres sont formées en grande partie de glucides non digestibles.

   L'alimentation doit couvrir les besoins nutritionnels. Pour être équilibrée, elle doit faire appel à plusieurs types d'aliments qui se complètent.

CLASSIFICATION DES ALIMENTS

On classe habituellement les aliments en six groupes : groupe I (lait et produits laitiers) ; groupe II (viande, poisson, œufs) ; groupe III (corps gras : beurre, margarine, crème, huiles) ; groupe IV (céréales et dérivés, pommes de terre, légumes secs) ; groupe V (fruits et légumes) ; groupe VI (sucre et produits sucrés).

— Les aliments du groupe I apportent des protéines animales. Leur apport en lipides et en glucides est variable. Ils sont très riches en calcium, en vitamines (A, B2, B12), mais contiennent peu de fer et pratiquement pas de vitamine C.

— Les aliments du groupe II ont une teneur élevée en protéines. Ils apportent du fer et des vitamines B.

— Les aliments du groupe III ne représentent que la fraction visible de l'apport en lipides. Il existe en effet des graisses « invisibles » contenues dans les aliments animaux. Ils sont riches en lipides, vitamine A (beurre, crème) et E (margarine, certaines huiles).

— Les aliments du groupe IV sont des aliments énergétiques riches en glucides, contenant de 10 % (céréales) à plus de 20 % (légumes secs) de protéines. Seule la pomme de terre n'en contient que 2 %. Ils contiennent des fibres et des vitamines des groupes B et C.

— Les aliments du groupe V sont riches en eau, en sels minéraux, en vitamines, avec une teneur en glucides variant de 5 à 20 %. Par la cellulose qu'ils contiennent, ils forment un élément de lest facilitant le fonctionnement intestinal. Ils sont presque toujours dépourvus de lipides. La cuisson permet d'augmenter la digestibilité des fruits et des légumes, mais, prolongée, elle peut avoir des effets néfastes en provoquant la destruction des vitamines C et B9 et la disparition d'une partie des sels minéraux.

— Les aliments du groupe VI (sucre, miel, confiture, chocolat, sirops, jus de fruits sucrés, etc.) fournissent des glucides rapidement utilisables par l'organisme.

Voir : nutriment, nutrition. 

aliment allégé

Aliment de valeur calorique réduite.

   Les aliments allégés sont des produits dont la teneur en glucides et/ou en lipides a été réduite, de façon à proposer au consommateur des aliments de moindre valeur énergétique et à éviter ainsi une éventuelle prise de poids. Il s'agit essentiellement de produits laitiers, de produits carnés, de plats cuisinés, de corps gras, de sauces d'assaisonnement, d'aliments sucrés et de boissons industrielles ; leur fabrication est très strictement réglementée. Les nutriments (glucides, lipides) supprimés peuvent être remplacés par des produits de synthèse, de sorte que la texture et le goût de l'aliment allégé soient le plus proches possible de ceux de l'aliment habituel. Si, à court terme, la consommation de certains aliments allégés semble limiter ou éviter la prise de poids, leur effet à long terme est mal connu et fait actuellement l'objet de nombreuses études.

alimentation

Action de s'alimenter.

   Par extension, ce terme recouvre tous les processus aboutissant à l'ingestion d'aliments ainsi que l'ensemble des relations entre le sujet et les aliments.

   En cela, l'alimentation diffère de la nutrition, qui concerne l'ensemble des phénomènes biologiques d'assimilation et de dégradation des aliments qui s'accomplissent dans un organisme, permettant ainsi sa croissance, son maintien et son fonctionnement.

TROUBLES DE L'ALIMENTATION

Le comportement alimentaire mobilise des charges affectives complexes et dépend en partie des premiers rapports avec la mère, ou avec les personnes chargées de l'alimentation. Il constitue un vrai « langage » et participe aux échanges et aux liens existant à l'intérieur d'un même système culturel.

   Les troubles de l'alimentation peuvent avoir une cause organique (troubles du métabolisme, anomalie digestive congénitale, etc.) ou résulter d'un stress ou d'un conflit, mais aussi recouvrir un tableau plus grave. L'anorexie peut ainsi être l'indice d'une dépression, d'un état névrotique, voire d'un trouble psychotique. Il en va de même pour la boulimie et certaines lubies : goûts et dégoûts excessivement sélectifs, pica (besoin impérieux de manger des substances non comestibles telles que déchets, charbon, terre) ou encore coprophagie (consommation de ses propres matières fécales).

Voir : nutriment, nutrition.