Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

phobie scolaire

Situation où l'enfant refuse d'aller à l'école pour des raisons irrationnelles.

Synonyme : refus scolaire anxieux.

   Lors d'une phobie scolaire, les manifestations anxieuses sont majeures : somatisations, détresse émotionnelle, agitation au moment de partir à l'école ou par anticipation, ayant pour conséquences des stratégies d'évitement (errance). Une dépression lui est souvent associée, aggravée par l'appauvrissement des contacts sociaux. On peut identifier plusieurs mécanismes à l'origine de ce symptôme : angoisse de séparation chez les plus jeunes, anxiété plus généralisée chez les grands enfants, phobie sociale, agoraphobie.

   La prise en charge idéale est précoce et consiste en une psychothérapie, sous réserve d'une bonne collaboration familiale, associée à des aménagements scolaires. Les cas les plus sévères, avec déscolarisation évoluant depuis plusieurs mois, généralement avec une tolérance familiale, peuvent nécessiter une hospitalisation en pédopsychiatrie.

phocomélie

Malformation congénitale caractérisée par l'absence du segment proximal (bras ou cuisse) et/ou du segment moyen (avant-bras ou jambe) d'un membre.

   Dans les formes les plus graves, les mains ou les pieds sont directement issus du tronc.

   La phocomélie évoque les membres du phoque, d'où sa dénomination. Elle est essentiellement due à l'absorption par la mère pendant sa grossesse d'un médicament, le thalidomide (hypnotique et antilépreux) ; ce dernier est aujourd'hui administré plus rarement (dans le traitement de la maladie de Behçet) et sous contraception stricte médicalement contrôlée lorsqu'il s'agit de femmes en âge de procréer.

   Les solutions thérapeutiques offertes par l'orthopédie devront être adaptées au handicap de l'enfant, mais aussi et surtout favoriser ses mécanismes d'adaptation à sa malformation.

Voir : agénésie.

phonation

Ensemble des phénomènes qui concourent à la production d'un son par les organes de la voix.

   Lors de l'expiration, l'air est modulé par les organes vocaux : le larynx, les cavités du pharynx, les cordes vocales, la cavité buccale, la langue et les lèvres. La phonation est contrôlée par le système nerveux central. L'étude de la voix et des maladies liées à l'élocution est la phoniatrie.

— Les dysarthries sont des troubles de l'élocution liés à une paralysie ou à une incoordination des muscles qui entrent en jeu dans l'articulation. Elles sont d'origine neurologique.

— Les dysphonies sont des anomalies de la qualité de la voix. Par exemple, la raucité peut provenir d'une paralysie, d'un surmenage vocal ou d'une laryngite.

— Les aphasies sont des troubles du langage dus à une lésion du cortex des hémisphères cérébraux. Le patient ne comprend plus le sens des mots ou ne peut plus s'exprimer.

phonocardiographie

Examen qui a pour but d'enregistrer les bruits normaux ou pathologiques du cœur et de les visualiser par un graphique.

INDICATIONS

Une phonocardiographie est prescrite lorsque le médecin a perçu à l'auscultation au stéthoscope des bruits anormaux tels qu'un souffle (dû à un rétrécissement d'une valvule cardiaque ou à une fuite du sang en amont de la valvule) ou encore un éclat ou un dédoublement d'un bruit (dû à la fermeture retardée d'une des valvules).

TECHNIQUE

La phonocardiographie consiste à placer sur la poitrine du patient, à la hauteur du cœur, un petit microphone qui amplifie les sons et les transforme en courant électrique dont les variations sont enregistrées. On peut simultanément pratiquer une électrocardiographie et comparer les résultats pour établir un diagnostic plus précis.

   D'autres examens apportent des précisions complémentaires. Par exemple, le carotidogramme permet d'enregistrer la vitesse et la durée de l'onde de pression qui se propage dans les grosses artères issues de la crosse de l'aorte au moment de la contraction cardiaque.

DÉROULEMENT ET EFFETS SECONDAIRES

Le patient est allongé sur une table d'examen, le haut du corps dénudé. Le médecin place sur la poitrine un petit microphone. Les variations des vibrations dues aux bruits et aux souffles éventuels sont transmises à l'enregistreur. L'examen dure de 10 à 20 minutes. La lecture du tracé étant instantanée, les résultats sont connus immédiatement.

Cet examen ne s'accompagne d'aucun effet secondaire.

   La phonocardiographie est de plus en plus remplacée par l'échocardiographie et le Doppler cardiaque, qui permettent, en outre, de visualiser directement les anomalies des valvules responsables des bruits et des souffles anormaux. La phonocardiographie précise néanmoins les données de l'auscultation cardiaque.

phosphatase

Enzyme libérant de l'acide phosphorique, présente dans de nombreux organes et tissus, ainsi que dans le sang.

   Les phosphatases, de structure protéique, hydrolysent les esters de l'acide phosphorique, c'est-à-dire qu'elles attaquent un ester (combinaison d'un acide avec un alcool) pour en détacher l'acide phosphorique, lequel est réutilisé ailleurs ou éliminé dans les urines. On distingue, en fonction de leur pH optimal d'action, les phosphatases alcalines, qui agissent en milieu alcalin et sont essentiellement présentes dans le foie et le tissu osseux, et les phosphatases acides, qui agissent en milieu acide.

   Le taux sérique de phosphatases alcalines, mesuré dans un prélèvement sanguin, permet d'évaluer les fonctions biologiques du foie ; ce taux est trop élevé en cas de cholestase (manifestations liées à la diminution ou à l'arrêt de la sécrétion de bile), mais aussi au cours d'autres affections, en particulier osseuses. Le taux de phosphatases acides, quant à lui, augmente en cas de cancer de la prostate. Le taux sérique de phosphatases alcalines ne diminue qu'exceptionnellement, en cas d'hypophosphatasie, une maladie héréditaire se traduisant par un rachitisme et des troubles dentaires.

phosphène

Sensation devant l'œil d'éclairs lumineux, bleutés ou blancs, mieux visibles la nuit et qui se répètent souvent au même endroit.

   D'autres phénomènes oculaires lumineux peuvent être confondus avec les phosphènes : les photopsies (points lumineux peu intenses, brillants et mobiles), qui traduisent un décollement du vitré ; le scotome scintillant (lignes brisées lumineuses et mobiles, entourant une tache sombre ou une frange lumineuse en zigzag et mobile), qui survient souvent au début d'une migraine ophtalmique, annonçant la crise.

CAUSES ET ÉVOLUTION

Un phosphène est dû à une traction du vitré sur la rétine. Il survient principalement chez les personnes âgées ou chez les myopes, et annonce parfois une déchirure de la rétine, qui peut en entraîner le décollement. Certains phosphènes sont également provoqués par un traumatisme du globe oculaire ou par une compression de l'œil, certains enfants non-voyants appuyant par exemple de façon répétée sur leurs yeux, afin d'éprouver des sensations lumineuses.

   Le plus souvent, les phosphènes qui surviennent naturellement ou après un traumatisme disparaissent en quelques jours. Mais l'œil doit être surveillé, car la rétine peut être déchirée, surtout si le malade a perçu brutalement des myodésopsies (petits points noirs mobiles qui tombent comme une pluie de suie).

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Un examen du fond d'œil permet d'observer l'état de la rétine. Le phosphène disparaît avec le traitement de sa cause.