Larousse Médical 2006Éd. 2006
M

macrophage

Grande cellule ayant la propriété d'ingérer et de détruire de grosses particules (cellules lésées ou vieillies, particules étrangères, bactéries) par phagocytose.

   Les macrophages constituent, avec les polynucléaires, le premier mécanisme de défense cellulaire contre les agents infectieux. On les rencontre dans tous les tissus, en particulier le thymus, la rate, les ganglions lymphatiques, les muqueuses ; en fonction de leur localisation, ils sont connus sous différentes appellations (histiocyte dans le tissu conjonctif, cellule de Kupfer dans le foie, ostéoclaste dans le tissu osseux, etc.).

ORIGINE ET FONCTION

Les macrophages sont issus des mêmes cellules souches de la moelle osseuse que les globules blancs appelés polynucléaires, qui sont doués, eux aussi, de propriétés phagocytaires. Ces cellules souches donnent naissance aux monocytes du sang, qui se transforment dans les tissus en macrophages.

   Les macrophages, dotés d'une très grande mobilité, se déplacent spontanément vers les sites où sont localisés les agresseurs, lorsque les besoins s'en font sentir, sous l'effet de cytokines particulières : les chimiokines. Comme les polynucléaires, ils participent à la réaction inflammatoire, qui consiste à nettoyer et à remettre en état les tissus altérés par des germes (réponse immunitaire non spécifique). La capture de ces germes est facilitée par des molécules appelées opsonines (anticorps et/ou complément). En exposant à leur surface, après les avoir digérées, les protéines étrangères, les macrophages jouent, en outre, un rôle essentiel dans le développement de la réponse immunitaire : ils « présentent » ainsi aux lymphocytes T les antigènes contre lesquels ils doivent réagir (réponse immunitaire spécifique).

PATHOLOGIE

Sous l'influence d'agressions extérieures ou internes, les macrophages peuvent être à l'origine de désordres variés. Ainsi, l'emphysème consécutif à l'inhalation de la fumée de tabac augmente le nombre de macrophages alvéolaires et modifie leurs activités, ce qui aboutit à une destruction du tissu fonctionnel du poumon. À l'opposé, une diminution de l'activité des macrophages, liée à une anomalie métabolique congénitale, réduit les défenses de l'organisme et l'expose aux infections.

Voir : chimiokine, cytokine, réponse immunitaire.

macula

Petite zone déprimée située au centre de la rétine et où l'acuité visuelle est maximale.

Synonymes : fovea, macula lutea, tache jaune.

   La macula est plus jaune que le reste de la rétine et ne comporte aucun vaisseau. Elle est irriguée par les vaisseaux de la rétine en périphérie et, en profondeur, par ceux de la choroïde. La macula apparaît sous la forme d'une dépression car elle est moins épaisse que le reste de la rétine. En son centre se trouve la foveola.

EXAMENS

L'étude de l'acuité visuelle et du champ visuel central (espace que perçoit l'œil immobile fixant droit devant lui) ainsi que l'examen du fond d'œil (rétine et choroïde) sont les principaux moyens d'évaluer l'état de la macula. Parmi les examens complémentaires, l'angiographie oculaire, qui rend visible la circulation du sang dans l'œil, et l'OCT (scanner des couches rétiniennes) permettent de visualiser particulièrement la macula.

PATHOLOGIE

La macula peut être le siège d'un décollement de rétine, qui menace alors la vision et constitue une urgence ; de troubles vasculaires, notamment au cours d'une obstruction veineuse de la rétine ; d'ischémie par défaut d'irrigation ; d'inflammation de la choroïde, provoquée en particulier par la toxoplasmose (infection parasitaire) ; de traumatismes causés par un choc violent sur le globe oculaire, et ayant pour conséquence un œdème maculaire, ou par une brûlure survenue en observant par exemple une éclipse de soleil sans protection efficace ; enfin, d'une dégénérescence liée à l'âge, à l'hérédité ou à une forte myopie. Certains médicaments tels que les antipaludéens de synthèse peuvent également avoir une incidence sur la macula. Leur prise prolongée rend donc indispensable une surveillance ophtalmologique.

   Les traitements des lésions maculaires sont limités : on peut essayer d'enrayer la progression d'un œdème par le laser, tout en respectant la foveola, ou de favoriser la résorption d'un œdème inflammatoire à l'aide d'anti-inflammatoires par voie orale ou intraveineuse ou intravitréenne. La chirurgie des trous maculaires et le pelage chirurgical de membranes épimaculaires ont fait de grands progrès.

macule

Toute tache cutanée non saillante.

   Le plus souvent, les macules sont rouges ; elles peuvent être de sortes différentes : érythème (rougeur s'effaçant à la pression), dû, par exemple, à une rougeole ; purpura (rougeur ne s'effaçant pas à la pression), provoqué par une ecchymose ; télangiectasies (dilatations des vaisseaux). D'autres macules sont dues à une augmentation ou à une diminution de la pigmentation normale. Les macules peuvent être grandes ou petites, uniques ou multiples.

maduromycose

mycétome

magnésium

Oligoélément indispensable à l'organisme, qui intervient dans de nombreuses et importantes réactions physiologiques (métabolisme des glucides, des lipides et des protéines, excitabilité neuromusculaire, activités enzymatiques, perméabilité cellulaire, coagulation sanguine, etc.).

   Le corps d'un adulte renferme environ 25 grammes de magnésium (Mg) : plus de la moitié de celui-ci se trouve dans les os, un quart est dans les muscles, le reste se répartissant principalement dans le cœur, le foie, les reins, le tube digestif et le plasma. Les apports recommandés sont de 6 milligrammes par kilogramme de poids corporel et par jour, soit de 360 à 420 milligrammes chez l'adulte. Les besoins de la femme enceinte sont estimés à 400 milligrammes. Les meilleures sources alimentaires de magnésium sont les céréales complètes, les fruits oléagineux (amandes, noix), les légumes secs, le chocolat, certains fruits de mer (bigorneaux) et quelques eaux minérales. Une carence peut s'observer en cas d'alimentation trop pauvre en magnésium (régime hypocalorique, dénutrition), d'augmentation des besoins (grossesse, allaitement), de fuite rénale, de malabsorption digestive (trouble de l'absorption intestinale des nutriments) ainsi que dans l'alcoolisme chronique. Elle se traduit principalement par des troubles neuromusculaires, dont la spasmophilie et la tétanie sont les expressions les plus courantes. Une surcharge en magnésium peut être la conséquence d'une insuffisance rénale sévère.

UTILISATION THÉRAPEUTIQUE

Le magnésium peut être administré par voie orale (comprimé, gélule, sachet de poudre, ampoule buvable) ou par voie injectable (intramusculaire ou intraveineuse). Il est indiqué pour prévenir et traiter d'éventuelles carences. L'action du magnésium peut interférer avec celle des tétracyclines et du calcium. Lors d'un traitement associant ces deux types de médicament, il faut donc décaler les prises de magnésium d'au moins 3 heures.

EFFETS INDÉSIRABLES

Généralement très bien toléré, le magnésium peut entraîner une diarrhée lorsqu'il est absorbé à forte dose par voie orale, et des douleurs au point d'injection lorsque son administration est faite par voie intramusculaire. Il est contre-indiqué en cas d'insuffisance rénale sévère.