Larousse Médical 2006Éd. 2006
A

antifacteur de croissance

Molécule utilisée dans le traitement de certains cancers au cours desquels l'activité des facteurs de croissance est anormalement élevée.

   La multiplication et la prolifération anarchique des cellules cancéreuses ainsi que la formation de nouveaux vaisseaux dans le tissu tumoral sont sous la dépendance des facteurs de croissance. Pour bloquer leur activité, différents antifacteurs de croissance sont utilisés : anticorps monoclonaux visant directement les facteurs de croissance ou inactivant leurs récepteurs, inhibiteurs de la division des cellules cancéreuses. Ces traitements sont utilisés seuls ou associés à la chimiothérapie dans plusieurs cancers : sein, colorectal, bronchique, sarcome stromal digestif, leucémie myéloïde chronique.

Voir : thérapie ciblée.

antifibrinolytique

Médicament utilisé dans le traitement de certaines hémorragies.

   Les antifibrinolytiques (acide epsilon-aminocaproïque, acide tranexamique, aprotinine) neutralisent l'action de la plasmine sanguine, substance responsable de la fibrinolyse (destruction de la fibrine constituant les caillots sanguins).

   Après une intervention chirurgicale ou au cours de certaines maladies, il arrive que la plasmine soit trop activée et empêche la formation des caillots, ce qui provoque des hémorragies. Les antifibrinolytiques sont indiqués dans ce type d'hémorragies.

   Les antifibrinolytiques sont administrés par voie intraveineuse et peuvent provoquer, dans de rares cas, des troubles digestifs ou des réactions allergiques.

antifongique

ou

antifungique

Médicament utilisé dans le traitement des mycoses (infections par des champignons microscopiques).

Synonymes : fongicide, fungistatique.

FORMES PRINCIPALES

Les principaux antifongiques sont la nystatine, l'amphotéricine B (AmB), le kétoconazole, le fluconazole, l'itraconazole, le voriconazole, le posaconazole, la caspofongine, la flucytosine et la griséofulvine.

— Les antifongiques locaux sont réservés aux mycoses superficielles (de la peau, des phanères et des muqueuses) : traitement des mycoses du cuir chevelu (teigne), des mycoses des ongles (onychomycoses), des mycoses buccales (candidose et muguet) et des mycoses gynécologiques. Ils se présentent sous la forme de pommade, de crème, de gel, de lotion, d'ovules gynécologiques.

— Les antifongiques oraux et systémiques sont destinés au traitement des candidoses intestinales ou des cryptococcoses, observées surtout chez les sujets immunodéprimés et/ou toxicomanes. Ils empruntent deux voies : orale pour les mycoses du tube digestif, injectable pour les mycoses profondes (infections des organes ou du sang).

EFFETS INDÉSIRABLES

Les antifongiques locaux peuvent, occasionnellement, amplifier l'irritation. Les antifongiques systémiques peuvent provoquer des effets indésirables plus graves, incluant des lésions rénales ou hépatiques.  

antigène

Substance (généralement étrangère à l'organisme), susceptible de déclencher une réaction immunitaire en provoquant la formation d'anticorps.

ORIGINE ET STRUCTURE

Les virus, les bactéries, les parasites et les cellules altérées de l'organisme (infectées par un germe ou tumorales) présentent de multiples antigènes. Il peut s'agir soit de molécules isolées d'une taille suffisante pour comporter un ou plusieurs sites antigéniques, soit de structures complexes ou d'éléments fixés à la surface de micro-organismes pathogènes. Certains antigènes provoquent une réaction allergique en stimulant la production d'immunoglobulines, ou anticorps de type E (IgE) : ce sont les allergènes, qui ont des origines très diverses (venin d'abeille, pollen, produits chimiques, etc.).

   Bien qu'un antigène soit en général une substance étrangère à l'organisme, dans le cas des maladies auto-immunes, c'est un élément même de l'organisme que celui-ci ne reconnaît plus comme sien.

   Les antigènes sont, dans la plupart des cas, des glycoprotéines. Les lipides sont beaucoup plus rarement antigéniques, sauf s'ils sont associés à d'autres structures moléculaires plus importantes (qui sont, elles, des antigènes authentiques).

RECONNAISSANCE ET ÉLIMINATION

Lorsque l'antigène pénètre dans l'organisme, celui-ci stimule, dans un premier temps, les mécanismes d'immunité non spécifiques. Les cellules phagocytaires (polynucléaires neutrophiles, macrophages et monocytes) et certaines cellules cytotoxiques, localisées dans l'épiderme et les muqueuses, constituent la première barrière de défense. Si l'antigène n'est pas éliminé à ce stade, des mécanismes d'immunité spécifiques prennent le relais. L'antigène sera opposé aux lymphocytes (globules blancs intervenant dans l'immunité cellulaire), dont la particularité est que chacun d'entre eux ne reconnaît qu'un seul antigène. Les lymphocytes B, grâce à leurs anticorps de surface, reconnaissent directement l'antigène, tandis que les lymphocytes T ont besoin d'autres cellules du système immunitaire (macrophages, lymphocytes B) pour le reconnaître. L'élimination de l'antigène s'effectue alors grâce au complément (système de protéines enzymatiques participant à la destruction des antigènes) ou aux cellules phagocytaires.

antiglaucomateux

Médicament utilisé dans le traitement du glaucome (hypertension intraoculaire).

   Certains antiglaucomateux permettent de résoudre une crise aiguë (glaucome à angle étroit ou fermé) : acétazolamide, mannitol en perfusion, glycérine par voie orale, pilocarpine en collyre. Les bêtabloquants, utilisés en collyre, traitent les formes chroniques (glaucome à angle ouvert) ; comme ils sont en partie absorbés dans le sang, ils doivent faire l'objet d'une surveillance médicale chez les patients atteints de troubles cardiaques et chez l'enfant.

antiglobuline (test à l')

Méthode de dépistage des anticorps fixés sur les globules rouges au cours de certaines anémies hémolytiques auto-immunes.

Synonyme : test de Coombs.

   Un réactif dirigé contre les anticorps humains reconnaît les immunoglobulines à la surface des globules rouges et en provoque l'agglutination, quand le test est positif.