Larousse Médical 2006Éd. 2006
M

morphée

Plaque cutanée dure et brillante de sclérodermie localisée.

morphine

Médicament extrait de l'opium, capable de calmer des douleurs intenses en agissant sur le système nerveux central (analgésique central) et de provoquer l'endormissement.

   La morphine fait partie des stupéfiants. La codéine et l'héroïne en sont des dérivés.

MÉCANISME D'ACTION

La morphine, celle qui est élaborée par le cerveau lui-même (endorphines, enképhalines, etc.) ou celle qui est absorbée, agit en se fixant sur des récepteurs opioïdes, ou récepteurs morphiniques, situés dans la membrane de certaines cellules du cerveau (thalamus, système limbique, tissu réticulé). De là, elle bloque la transmission des signaux douloureux et annule toute sensation de douleur.

INDICATIONS

La morphine est indiquée pour soulager des douleurs intenses et rebelles aux autres analgésiques – liées à un cancer, à un infarctus du myocarde (crise cardiaque) ou provoquées par des traumatismes graves – et également dans le sevrage d'un nouveau-né dont la mère est héroïnomane.

CONTRE-INDICATIONS

La morphine est contre-indiquée en cas d'insuffisance respiratoire, d'insuffisance hépatique sévère, de traumatisme crânien, d'état convulsif, d'intoxication alcoolique aiguë, de delirium tremens.

MODE D'ADMINISTRATION

La morphine est administrée selon les cas par voie orale, sous forme de solutés ou de comprimés à libération prolongée, par injection (sous-cutanée, intramusculaire, intraveineuse, péridurale, intrathécale, intracérébro-ventriculaire) ou par voie percutanée (patch).

EFFETS INDÉSIRABLES

Les effets indésirables les plus fréquents sont une constipation, des nausées, plus rarement des vomissements, un rétrécissement du calibre des bronches, une dépression respiratoire (diminutions de l'amplitude et de l'efficacité respiratoires) – modérée aux doses thérapeutiques, sévère en cas de surdosage –, une confusion mentale, des vertiges, une hypotension orthostatique (vertige lié à la chute de la tension artérielle lorsque le sujet passe de la position horizontale à la position verticale), une augmentation du tonus des sphincters des muscles lisses, etc.

   La morphine et ses dérivés engendrent une dépendance (besoin d'une nouvelle prise) physique et psychique et une accoutumance (nécessité d'augmenter les doses pour obtenir un effet identique) lors de l'utilisation prolongée. L'arrêt brutal d'un traitement au long cours entraîne l'apparition d'un syndrome de sevrage. Les manifestations du surdosage sont une dépression respiratoire, un myosis (rétrécissement de la pupille), une hypotension, une hypothermie avec évolution possible vers le coma profond. Le traitement de ce surdosage consiste en l'administration d'antidotes tels que la naloxone ou la nalorphine et en une réanimation cardiorespiratoire.

INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES

Les interactions médicamenteuses sont nombreuses. La morphine ne doit pas être utilisée en même temps que les médicaments inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO), employés dans le traitement des états dépressifs. Son association à la buprénorphine, à la nalbuphine et à la pentazocine est déconseillée car les effets de ces morphinomimétiques sont antagonistes, entraînant par conséquent une efficacité analgésique moindre. En outre, l'association de la morphine avec de nombreux autres médicaments doit être surveillée, notamment son association avec les dépresseurs du système nerveux central, les opiacés, le diphénoxylate, les antidépresseurs tricycliques, etc.

Voir : codéine, encéphaline, endorphine, héroïne, stupéfiant.

morphogenèse

Développement des formes d'un organisme.

   En embryologie humaine, la formation de l'embryon, ou embryogenèse, comprend plusieurs phénomènes : la morphogenèse (développement des formes), l'organogenèse (formation des organes) et la différenciation cellulaire. Au cours de la morphogenèse, la forme corporelle humaine de l'embryon se modèle, l'axe craniocaudal se définit, les membres se dessinent, la paroi ventrale se forme, le système nerveux central apparaît.

   Une perturbation de la morphogenèse par l'action d'un agent physique, chimique ou infectieux peut entraîner une monstruosité corporelle ou une malformation de l'embryon. Celles-ci, qu'elles soient ou non compatibles avec la vie et susceptibles d'entraîner une fausse couche, sont décelables par l'échographie.

morphologie

Étude de la forme et de la structure externes des êtres vivants dans les différentes sciences biologiques.

   L'anatomie est l'étude de la morphologie du corps. L'histologie est celle de la morphologie des tissus et la cytologie, celle de la morphologie des cellules.

morpion

Nom commun du pou du pubis ou Phtirus pubis, agent d'une forme particulière de pédiculose, la phtirose, qui peut être considérée comme une maladie sexuellement transmissible.

Voir : pédiculose, pou.

morsure

Action de mordre.

mort-né

Se dit d'un enfant viable expulsé mort des voies génitales maternelles.

   Un fœtus est dit mort-né quand la mort est survenue soit pendant la grossesse, soit pendant le travail. Dans le premier cas, on parle de mort ante partum ou de mort in utero ; dans le second, de mort per partum.

CAUSES

Les causes de ces décès sont diverses : elles peuvent être maternelles (hypertension artérielle, diabète, maladie infectieuse, traumatisme, hématome rétroplacentaire, hémorragie) ou ovulaires (tumeur placentaire, terme dépassé, nœud du cordon, transfusion fœtomaternelle, malformation fœtale grave). Dans 5 % des cas cependant, il n'est pas trouvé de cause.

SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC

Si le fœtus meurt au cours de la grossesse, la femme ne perçoit plus ses mouvements. L'auscultation ultrasonique révèle la disparition des bruits du cœur. La mort est confirmée par échographie. La mort per partum est constatée au monitorage du rythme cardiaque fœtal.

SURVEILLANCE DE LA MÈRE

La mort fœtale in utero comporte pour la mère un risque d'hémorragie lié soit à un trouble de la coagulation, soit à une rétention placentaire après la délivrance. Aussi, deux ou trois jours après le diagnostic, est-il généralement proposé à la femme d'accoucher par les voies naturelles, les contractions étant déclenchées à l'aide d'une injection de prostaglandines ou par administration de mifépristone (RU 486). Un bilan complet, maternel et fœtal, est réalisé afin de rechercher les causes de la mort fœtale. Par ailleurs, il ne faut pas négliger le traumatisme psychique et il convient de veiller à ce que la patiente et son conjoint bénéficient d'une assistance psychologique.

   Du point de vue légal, l'enfant mort-né doit être déclaré et la cause de la mort portée sur le certificat de décès. Une femme ayant accouché d'un enfant mort-né sera suivie lors d'une grossesse ultérieure comme une patiente à risque afin qu'une éventuelle pathologie puisse être dépistée et un traitement spécifique, proposé.