Larousse Médical 2006Éd. 2006
M

miasme

Émanation malsaine considérée dans l'Antiquité comme la source de maladies.

microalbuminurie

Augmentation très faible, par rapport à la normale, de la quantité d'albumine éliminée dans les urines.

   Une microalbuminurie est le plus souvent un signe précoce d'atteinte des glomérules (unités fonctionnelles du rein). Sa détermination est donc très utile pour diagnostiquer au plus tôt, par exemple chez des sujets atteints de diabète insulinodépendant, des troubles du fonctionnement rénal à un stade où ils sont encore réversibles grâce à un parfait contrôle des taux sanguins de glucose à l'aide de l'insuline.

microangiopathie

Toute maladie atteignant les vaisseaux sanguins de petit calibre.

CAUSES

La principale cause des microangiopathies est le diabète sucré (excès de sucre dans le sang). Les très petits vaisseaux sont infiltrés par des glycoprotéines (protéines normales du sérum altérées par l'excès de glucose). Il existe probablement une prédisposition génétique à la microangiopathie.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Au début, une microangiopathie est purement fonctionnelle et se caractérise par une augmentation du débit sanguin et une perméabilité accrue des vaisseaux atteints. Plus tard, la paroi des vaisseaux se détériore et les tissus irrigués sont mal oxygénés.

ÉVOLUTION

Une microangiopathie est un phénomène diffus, mais ses conséquences sont particulièrement sévères sur la rétine, le système nerveux et le rein : rétinopathie diabétique, qui suscite une altération de la rétine et peut aboutir à la cécité, multinévrite (atteinte de plusieurs nerfs périphériques distincts), néphropathie glomérulaire du diabète (atteinte du glomérule, unité de filtration du rein, cause possible d'insuffisance rénale). Une microangiopathie peut également provoquer une hypertension artérielle.

   La sévérité d'une microangiopathie est liée à l'importance et à la durée de l'hyperglycémie (taux trop élevé de sucre dans le sang).

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Il n'existe pas de traitement spécifique des microangiopathies.

   Le seul moyen de prévention efficace consiste en un contrôle strict de la glycémie par le régime ou l'insulinothérapie (traitement par injections d'insuline).

Voir : diabète sucré.

microbe

Micro-organisme vivant (microscopique ou inframicroscopique) source de maladie infectieuse.

   Le terme de microbe désigne aussi bien des bactéries que des virus, des protozoaires que des champignons microscopiques.

microbiologie

Science et étude des micro-organismes vivants parmi lesquels certains sont responsables des maladies infectieuses.

   La microbiologie regroupe l'étude des bactéries (bactériologie), celle des virus (virologie) et celle des champignons microscopiques, agents des mycoses (mycologie).

microcéphalie

Petitesse excessive de la tête par rapport au périmètre crânien moyen des individus de même âge et de même sexe.

   Plus précisément, on parle de microcéphalie quand le périmètre crânien est inférieur d'au moins 3 écarts-types, ou déviations standards, par rapport à la mesure normale établie en fonction de l'âge et du sexe.

CAUSES

Les microcéphalies sont le plus souvent pathologiques et associées à une arriération mentale, excepté certaines formes familiales, en général modérées, harmonieuses et sans retentissement intellectuel ni neurologique. Les microcéphalies pathologiques relèvent de deux types de cause, selon qu'il y a atteinte du cerveau ou de la boîte crânienne.

— Une insuffisance de développement du cerveau est due, dans certains cas, à une agression du fœtus pendant la grossesse par un agent infectieux tel que le virus de la rubéole (cytomégalovirus), ou à un alcoolisme ou une malnutrition maternels. Toute souffrance fœtale prolongée, due généralement à une diminution de l'apport sanguin fœtal, peut également entraîner une microcéphalie, qui s'accompagne le plus souvent d'une hypotrophie globale (enfant de proportions harmonieuses mais trop petit à la naissance). Enfin, une insuffisance de développement du cerveau peut être due à une malformation, le plus fréquemment d'origine génétique, généralement associée à une malformation du squelette, à des troubles neurologiques et à un retard mental.

— Une anomalie de la boîte crânienne est due à une suture trop précoce des os du crâne (craniosténose) empêchant le développement harmonieux du cerveau. Le risque est celui d'une hypertension intracrânienne par compression du cerveau, entraînant vomissements, maux de tête et convulsions. Le crâne est déformé de façon typique, d'avant en arrière (scaphocéphalie) ou de haut en bas (oxycéphalie), ou encore est aplati (brachycéphalie).

TRAITEMENT ET PRONOSTIC

En cas d'insuffisance de développement du cerveau, le pronostic est en général réservé, avec un retard de développement mental de degré variable. Il est meilleur en cas de rétrécissement de la boîte crânienne, le développement neurologique et mental étant sensiblement normal ; le crâne reste cependant déformé chez l'adulte. Au besoin, notamment lorsqu'il y a hypertension intracrânienne, une intervention chirurgicale (découpe des os du crâne) permet au cerveau de se développer normalement.

microchirurgie

Chirurgie réalisée à l'aide d'un microscope binoculaire permettant de grossir jusqu'à 40 fois la vision du champ opératoire.

INDICATIONS

La microchirurgie permet d'effectuer des interventions impossibles en chirurgie classique, à l'échelle du dixième de millimètre et au-dessous. Elle possède un très vaste champ d'application.

— En chirurgie nerveuse, elle permet la réparation d'un nerf par suture ou greffe et des opérations délicates de neurolyse (libération de nerfs comprimés par un tissu sclérosé, comme dans le syndrome du canal carpien). Elle est aussi utilisée pour traiter les malformations vasculaires intracrâniennes, les sciatiques et certaines malformations vasculaires de la moelle épinière.

— En gynécologie, elle est utilisée dans le traitement de la stérilité (chirurgie des trompes et des ovaires).

— En ophtalmologie, elle a connu un développement très important avec les opérations de la cataracte (remplacement du cristallin par des implants) et de la rétine.

— En oto-rhino-laryngologie, la microchirurgie est essentiellement utilisée dans l'oreille moyenne pour y reconstituer une chaîne d'osselets ou pour enlever des tumeurs en préservant les nerfs.

— En traumatologie, elle permet la réimplantation de membres ou de doigts sectionnés.

TECHNIQUES

Elles sont variables et dépendent du type de l'opération, mais reposent toujours sur l'utilisation de microscopes, souvent binoculaires, et d'un matériel spécial (instruments extrêmement fins, fils très fins pour les sutures). Lors de l'intervention, le chirurgien ne regarde pas directement ses mains, mais examine le champ opératoire à travers un système optique grossissant, voire par l'intermédiaire d'un écran.