Larousse Médical 2006Éd. 2006
H

hépatectomie

Ablation chirurgicale partielle ou totale du foie.

   Une hépatectomie est pratiquée pour réaliser l'ablation d'une tumeur maligne, plus rarement celle d'une tumeur bénigne ou d'un kyste parasitaire. Le foie est divisé en 8 segments, numérotés de I à VIII. L'hépatectomie dite droite est l'ablation des segments V à VIII ; elle est dite droite élargie si elle s'étend à d'autres segments. L'hépatectomie dite gauche ôte les segments II, III et IV, et peut également être élargie à d'autres segments. Une hépatectomie peut ôter jusqu'à 80 % de la masse du foie ; le tissu hépatique, s'il est sain, possède la capacité de se régénérer, et de reconstituer, après cette ablation, la totalité de sa masse normale.

   Une hépatectomie totale est réalisée avant une transplantation de foie.

DÉROULEMENT

Pour limiter l'hémorragie, l'hépatectomie fait préalablement appel à un clampage (interruption de la circulation par une pince), si besoin intermittent, du pédicule hépatique, contenant l'artère hépatique et la veine porte, et parfois de la veine cave inférieure. Ce clampage peut être évité en contrôlant le saignement des vaisseaux intrahépatiques, au fur et à mesure de l'opération, grâce au bistouri à ultrasons. Les petits vaisseaux et les voies biliaires intrahépatiques sont soigneusement suturés, ou coagulés. L'hépatectomie peut être réalisée par laparotomie (elle demande alors une large ouverture de l'abdomen), ou par voie vidéo-endoscopique.

PRONOSTIC

L'hépatectomie est une intervention importante qui demande à être réalisée en milieu spécialisé. Son pronostic dépend de la maladie en cause, du volume de foie enlevé et de la qualité fonctionnelle du tissu restant.

hépaticoentérostomie

Opération chirurgicale consistant à relier directement les canaux biliaires à la paroi de l'intestin grêle.

Synonyme : hépatoentérostomie.

   Une hépaticoentérostomie se pratique en cas d'obstruction ou de rétrécissement des canaux biliaires à la sortie du foie, d'origine inflammatoire ou traumatique, ou du fait d'une tumeur. Les canaux biliaires sont sectionnés au-dessus de l'obstacle et leur extrémité supérieure est abouchée dans l'intestin grêle, que l'obstacle ait pu être enlevé ou non, permettant donc à la bile de continuer à se déverser dans l'intestin. Le pronostic dépend de l'évolution de la maladie initialement en cause.

hépatique (artère)

Artère qui amène au foie le sang oxygéné provenant du cœur.

   L'artère hépatique naît de l'aorte abdominale dans sa portion initiale. Elle chemine au-dessus du pancréas, croise la veine porte (tronc veineux drainant vers le foie le sang des viscères abdominaux) et remonte vers le hile du foie (région du foie où pénètrent et d'où sortent les vaisseaux) à côté du canal cholédoque, par lequel la bile s'écoule du foie vers le duodénum.

   L'artère hépatique donne trois principales ramifications : l'artère gastroduodénale, qui relie le pancréas, le duodénum et l'estomac ; l'artère pylorique, qui irrigue une partie de l'estomac, et l'artère cystique, qui rejoint la vésicule biliaire, puis elle se divise en deux artères terminales, droite et gauche, qui irriguent le foie.

hépatite

Inflammation du foie, aiguë ou chronique.

Hépatites aiguës

Évoluant sur moins de 3 mois, elles ont des causes nombreuses.

— Les hépatites virales sont les plus fréquentes. Les agents en sont essentiellement les virus A, B et C, mais parfois d'autres aussi, tels les virus D et E, le virus d'Epstein-Barr (hépatite se manifestant au cours de la mononucléose infectieuse) ou le cytomégalovirus.

— Les hépatites toxiques et médicamenteuses peuvent être dues à la prise d'antibiotiques, d'antituberculeux, de paracétamol ou de certaines hormones. Certains toxiques, comme l'amanitine de l'amanite phalloïde, peuvent détruire totalement le foie.

— L'hépatite aiguë alcoolique se rapproche des hépatites aiguës toxiques. Elle peut évoluer vers la destruction du tissu hépatique si l'intoxication se poursuit.

— Les hépatites aiguës bactériennes ou parasitaires résultent d'affections telles que la tuberculose, la brucellose, la leptospirose ou la bilharziose. On en rapproche certaines atteintes hépatiques au cours du sida, dues à des germes opportunistes tels que Cryptococcus neoformans.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Ils sont inconstants et d'intensité variable. Certains sont communs à toutes les hépatites : ictère, urines foncées, selles claires, nausées, foie sensible à la palpation. D'autres sont fonction de la cause : syndrome pseudogrippal en cas d'hépatite virale (fatigue intense, maux de tête, courbatures et douleurs articulaires) ; foie ferme et de volume accru avec des signes d'imprégnation alcoolique en cas d'hépatite alcoolique. Enfin, certaines formes d'hépatite entraînent des symptômes particuliers. Ainsi, dans l'hépatite dite cholestatique, l'ictère prédomine, souvent accompagné de démangeaisons cutanées très importantes, liées à l'accumulation de sels biliaires dans la peau. Mais certaines hépatites virales, notamment les hépatites virales A, B et C, peuvent ne pas donner de signes cliniques, ou n'en donner que peu, au point de passer inaperçues.

DIAGNOSTIC

Il est confirmé par des prélèvements sanguins montrant une élévation souvent importante des transaminases (enzymes hépatiques), preuve de la destruction aiguë et transitoire des cellules du foie, ainsi qu'une élévation de la bilirubine conjuguée (produit de l'hémoglobine après sa liaison à l'albumine dans le foie) et des phosphatases alcalines, témoin biologique de l'ictère.

   On recherche également dans le sang, notamment sur les facteurs de la coagulation sanguine, dont beaucoup sont élaborés par le foie, des signes d'insuffisance hépatocellulaire afin d'apprécier le retentissement de l'hépatite sur le fonctionnement du foie. L'étude des prélèvements sanguins oriente aussi vers la cause de l'hépatite (présence d'anticorps antiviraux, par exemple).

ÉVOLUTION ET TRAITEMENT

L'évolution est en grande partie liée à la cause, au terrain immunitaire et à l'état du foie avant la survenue de l'hépatite.

— Les hépatites virales évoluent spontanément de façon favorable dans la majorité des cas, sans séquelles. Quelques cas peuvent cependant évoluer vers la chronicité (virus B et C).

— Les hépatites alcooliques peuvent nécessiter le transfert du patient en réanimation lorsqu'il existe des signes associés d'insuffisance hépatique (hémorragies par troubles de la coagulation sanguine, encéphalopathie) ; le pronostic est essentiellement lié à l'arrêt de l'intoxication alcoolique.

— Les hépatites médicamenteuses régressent à l'arrêt du traitement mais, parfois, lentement.

— Les hépatites bactériennes guérissent habituellement rapidement après prescription de l'antibiotique adapté.

— Les hépatites auto-immunes répondent aux immunosuppresseurs.

Hépatites fulminantes

Les hépatites fulminantes sont des hépatites évoluant de façon très sévère quelle qu'en soit la cause, notamment les virus ou et les médicaments.

   Elles se caractérisent par deux ordres de troubles : d'une part, des troubles de la conscience aboutissant au coma et, d'autre part, un syndrome hémorragique diffus dû à l'absence de facteurs de la coagulation. La mort est une issue très fréquente. La transplantation hépatique est le seul traitement possible.

Hépatites chroniques

Une hépatite est dite chronique lorsqu'elle évolue depuis plus de 6 mois. Ce type d'évolution concerne les hépatites B et C.