Larousse Médical 2006Éd. 2006
G

greffe pancréatique

Transfert d'un pancréas ou de cellules pancréatiques d'un donneur sur un malade receveur.

   La greffe d'un pancréas entier (transplantation) est la plus rare des greffes d'organe ; elle n'est pratiquée qu'en cas de diabète grave. Ce dernier étant très souvent associé à une insuffisance rénale, on réalise d'ailleurs parfois une greffe double rein-pancréas. Le pancréas transplanté sécrète l'insuline à la place du pancréas du malade. Une autre technique, appelée à se développer, consiste à injecter dans le système porte et dans le foie des îlots de Langerhans.

greffe pulmonaire

Transfert d'un ou de deux poumons d'un donneur sur un malade receveur.

Synonyme : transplantation pulmonaire.

   La greffe pulmonaire, récente (la première tentative sur l'homme a été pratiquée en 1963 par le chirurgien américain Hardy), est actuellement encore l'une des greffes d'organe les moins pratiquées. Elle est indiquée en cas d'insuffisance respiratoire chronique grave, provoquée par des affections atteignant le tissu pulmonaire telles que les fibroses, l'emphysème, la dilatation des bronches, la mucoviscidose, et au cours d'affections atteignant les vaisseaux comme l'hypertension artérielle pulmonaire. Selon les cas, la greffe consiste à remplacer un poumon ou bien les deux, ou encore le bloc cœur-poumons. Cette greffe est difficile en raison du manque de poumons disponibles et des complications postopératoires (rejet immunitaire, infection).

grenouillette

Tumeur bénigne du plancher de la bouche, sous la langue.

   Une grenouillette est due en général à une rétention des sécrétions d'une glande salivaire dans la muqueuse buccale. Ses causes demeurent inconnues. Elle se présente sous la forme d'une petite boule lisse. Le traitement consiste à inciser la tumeur sous anesthésie locale pour permettre l'évacuation du liquide qu'elle contient.

griffe

Déformation affectant la main ou le pied.

— À la main, l'aspect en griffe se traduit par une flexion permanente de l'annulaire et de l'auriculaire. Cette déformation, la griffe cubitale, est généralement due à une blessure du nerf cubital, qui innerve la partie interne de la main. Bien plus rarement, il s'agit d'une malformation congénitale causant une flexion irréductible des doigts, surtout de l'auriculaire. Le traitement, chirurgical, fait appel à des transferts tendineux.

— Au pied, l'aspect en griffe se caractérise par une flexion exagérée et permanente des orteils en direction de la plante du pied, qui présente elle-même une courbure très accentuée. Cette déformation peut être congénitale ou résulter d'un accident ayant lésé les nerfs ou les vaisseaux des muscles du pied. Si la déformation peut être corrigée manuellement, le traitement repose sur le port de semelles orthopédiques ; sinon, on recourt à une intervention chirurgicale pour raccourcir la première phalange de tous les orteils et, éventuellement, allonger les tendons extenseurs.

griffes du chat (maladie des)

lymphoréticulose bénigne d'inoculation

grippe

Maladie infectieuse, très contagieuse, due aux virus à A.R.N. Myxovirus influenza A et B, de la famille des orthomyxovirus.

   La grippe est transmise par voie respiratoire à courte distance. Elle sévit dans le monde entier et est responsable d'épidémies annuelles, généralement en hiver. Tous les 20 ans environ survient une épidémie bien plus grave et étendue, telle la pandémie de 1918 (20 millions de morts en Europe).

SYMPTÔMES ET SIGNES

La grippe se traduit essentiellement par un état fébrile aigu accompagné de courbatures et de symptômes respiratoires (toux, mal de gorge), qui durent pendant plusieurs jours et régressent spontanément. Ces symptômes sont les mêmes pour de nombreuses maladies infectieuses (états grippaux), mais l'atteinte de la muqueuse respiratoire par le virus provoque une inflammation caractéristique des voies respiratoires supérieures (nez, gorge, trachée) et inférieures (bronches, poumons). Des formes sévères, surtout respiratoires (œdème aigu pulmonaire grippal), peuvent se rencontrer lors des épidémies. La maladie peut aussi prendre un caractère de gravité chez les personnes âgées (troubles cardiaques, surinfections bactériennes bronchopulmonaires) et chez les personnes souffrant de bronchite chronique ou d'insuffisance cardiaque en favorisant une surinfection pulmonaire par des bactéries.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Le traitement est celui des symptômes (douleurs, fièvre) ; on n'administre des antibiotiques qu'en fonction de la surinfection des voies respiratoires. La prévention par un vaccin antigrippe (virus inactivé), administré en une seule injection, est conseillée chez les sujets fragiles, âgés, cardiaques ou atteints d'une insuffisance respiratoire. La vaccination doit être renouvelée chaque année, selon les recommandations de l'O.M.S., le virus en cause changeant généralement d'une année sur l'autre. On dispose depuis peu de médicaments antiviraux (ozeltamivir, zanamivir) qui peuvent être administrés préventivement ou à l'apparition des symptômes pour en réduire l'intensité.

Voir : antigrippal, état grippal, myxovirus, pandémie, vaccination.

grippe aviaire

Maladie infectieuse due à un virus hautement pathogène (H5N1) issu de la mutation, chez les oiseaux, du virus de la grippe.

   En 1997, à Hong Kong, cet agent pathogène s'est transmis à l'homme. En 2003, une épidémie de grippe aviaire est survenue aux Pays-Bas, touchant 300 personnes, dont l'une est morte. En 2004, on a observé une nouvelle épidémie en Asie du Sud-Est, et d'autres cas ont été reportés depuis, surtout chez les personnes au contact des volatiles. La grippe aviaire est cependant peu transmissible à l'homme. Le risque potentiel de pandémie est lié à une mutation éventuelle du virus.

grossesse

Ensemble des phénomènes se déroulant entre la fécondation et l'accouchement, durant lesquels l'embryon, puis le fœtus, se développe dans l'utérus maternel.

Synonymes : gestation, gravidité.

   La grossesse dure en moyenne 9 mois, regroupés en 3 trimestres, soit 273 jours à partir de la date de la fécondation. Mais, comme celle-ci est le plus souvent difficile à évaluer, sauf dans le cas d'une fécondation artificielle (fécondation in vitro), les obstétriciens comptent souvent en semaines d'aménorrhée (S.A.), c'est-à-dire en semaines d'absence de règles : le début de la grossesse est alors fixé au 1er jour des dernières règles normales, sa durée étant de 41 semaines d'aménorrhée. En réalité, ce chiffre varie : 17 % des femmes accouchent au cours de la 41e semaine, 25 % entre la fin de la 38e et la fin de la 40e semaine et 29 % pendant la 42e semaine. Il existe par ailleurs des variations ethniques : ainsi, les femmes noires accouchent une ou deux semaines plus tôt que les autres femmes. Avant 37 semaines d'aménorrhée, l'accouchement est dit prématuré ; après 41 semaines et 3 jours, on parle de terme dépassé.

Déroulement de la grossesse

SIGNES PRÉCOCES

L'un des premiers signes est l'absence de règles à la date prévue. Même si, d'ordinaire, les cycles menstruels sont irréguliers ou si un accident de santé ou un choc émotionnel peuvent expliquer une éventuelle irrégularité, la femme doit tenir compte de cette absence de règles car, si elle est enceinte, elle est déjà à 4 semaines d'aménorrhée.

   Une femme qui surveille sa courbe de température matinale, pour une raison contraceptive ou pour favoriser la conception, peut observer un plateau thermique (élévation de la température persistant au-dessus de 37 °C) de plus de 16 jours alors que, normalement, la courbe redescend au-dessous de 37 °C la veille des règles. En même temps, d'autres signes apparaissent : émotivité, irritabilité anormales, nausées matinales, envies ou dégoûts alimentaires, gonflement et sensibilité des seins, besoins fréquents d'uriner, sensation de jambes lourdes, goût de métal dans la bouche.

   Devant ces signes, la femme doit consulter un médecin pour faire confirmer ou infirmer la grossesse.

PREMIER TRIMESTRE

À l'examen gynécologique, l'utérus est globuleux et ramolli, le col utérin violacé et la glaire cervicale est absente. Ces signes, qui s'accentuent avec le temps, permettent, à 8 semaines d'aménorrhée, d'assurer le diagnostic de grossesse. Mais auparavant, celle-ci peut être confirmée par le dosage de l'hormone chorionique gonadotrophique (h.C.G.), présente dans l'urine et le plasma sanguin de la femme enceinte.

— Des tests de grossesse sont en vente libre en pharmacie : fondés sur une réaction immunologique, ils décèlent la présence dans l'urine d'une forme d'h.C.G., la bêta-h.C.G., dès le 1er jour de retard des règles. Toutefois, leur efficacité n'est pas totale et les dosages d'h.C.G. dans le plasma sanguin faits en laboratoire sont beaucoup plus sûrs. L'hormone est décelable dès le retard de règles : son taux double toutes les 48 heures pour atteindre un maximum à un peu plus de 2 mois de grossesse.

— L'échographie permet, à 5 semaines d'aménorrhée, de voir le sac ovulaire et, à 6 semaines, l'embryon et le siège de la grossesse. À 7 semaines, l'activité cardiaque de l'embryon est bien mise en évidence et, à 8 semaines, la présence éventuelle de plusieurs embryons (grossesse multiple) est confirmée. La meilleure période pour dater une grossesse au moyen de l'échographie et pour établir son terme, c'est-à-dire à la fois la date prévue pour l'accouchement et l'âge gestationnel, se situe entre la 8e et la 12e semaine d'aménorrhée. La mesure craniocaudale (du sommet de la tête au bas de la colonne vertébrale) de l'embryon permet alors de préciser le terme à 3 jours près. Plus tard, entre 12 et 20 semaines, c'est la mesure du crâne (diamètre bipariétal) qui sert de repère, mais la précision est moindre.

   Au cours de ce trimestre, l'utérus augmente progressivement de volume. À partir du 2e mois, il gagne 4 centimètres en hauteur par mois. La hauteur utérine se mesure avec un mètre ruban, sur l'abdomen, depuis l'arcade pubienne jusqu'au fond de l'utérus. À 3 mois, le fond dépasse de peu le pubis.

   Les signes se multiplient. La femme présente parfois une constipation, de la nervosité, des vertiges, des troubles du sommeil (insomnies, accès de somnolence irrésistibles), des sensations abdominales inhabituelles, une salivation excessive. Elle peut prendre du poids (1 ou 2 kilogrammes) ou en perdre, si les nausées et les vomissements l'empêchent de s'alimenter.