Larousse Médical 2006Éd. 2006
S

synergie médicamenteuse

Interaction de deux ou plusieurs médicaments utilisés dans le traitement de la même pathologie, et dont l'effet thérapeutique est égal ou supérieur aux effets additionnés de chacun d'eux pris isolément.

   On parle de synergie additive lorsque l'effet thérapeutique obtenu est égal à la somme des effets de chacun des médicaments pris isolément, et de synergie potentialisatrice lorsque cet effet thérapeutique lui est supérieur.

   Le terme de potentialisation s'applique lorsque les médicaments ont des modes d'action différents et que l'effet thérapeutique de leur association est supérieur à la somme des effets particuliers de chacun d'eux, pris séparément.

UTILISATION THÉRAPEUTIQUE

Une synergie médicamenteuse est recherchée dans certains domaines médicaux.

   Dans le traitement de l'hypertension artérielle, on associe dans certains cas les médicaments antihypertenseurs entre eux. Dans le traitement des maladies infectieuses, on recherche une synergie entre deux antibiotiques pour obtenir un effet bactéricide en cas d'infection grave (septicémie ou endocardite, par exemple). Dans le traitement des cancers, un malade peut recevoir plusieurs médicaments anticancéreux ensemble (polychimiothérapie) afin de diminuer les effets indésirables de chacun d'eux.

EFFETS INDÉSIRABLES

Il peut être dangereux d'associer plusieurs médicaments si l'on ne connaît pas les effets potentiels d'une telle association. Certaines interactions médicamenteuses se traduisent par une augmentation de la toxicité de l'un ou de plusieurs des médicaments pris simultanément. Par exemple, l'aspirine et les antivitamines K (variétés d'anticoagulants) ont chacune un pouvoir hémorragique, qui augmente si un sujet les prend en même temps. De même, les sulfamides hypoglycémiants (variétés d'antidiabétiques) associés aux bêtabloquants (médicaments employés en cardiologie) peuvent provoquer des hypoglycémies sévères.

synostose

Union complète de deux os par ossification de la zone fibreuse ou cartilagineuse qui les sépare.

   Une synostose peut être physiologique (entre deux os du crâne, par exemple) ou pathologique, affectant deux os, comme le radius et le cubitus, mis accidentellement en contact à l'occasion d'une fracture mal ou non réduite. Dans ce dernier cas, elle devient parfois douloureuse, notamment en cas de rupture du pont osseux joignant les deux os. On doit alors supprimer chirurgicalement ce pont, en interposant entre les deux os un tissu mou de voisinage (lambeau graisseux ou musculaire, par exemple). Les récidives sont néanmoins fréquentes.

synovectomie

Ablation chirurgicale, partielle ou totale, d'une synoviale (membrane tapissant la cavité des articulations mobiles) atteinte par une affection articulaire.

   Une synovectomie peut être pratiquée en cas d'atteinte inflammatoire de l'articulation (polyarthrite rhumatoïde, par exemple) ayant résisté aux traitements classiques ou en cas d'atteinte infectieuse (arthrite septique, par exemple) ou d'hémarthrose (épanchement de sang dans une articulation, le plus souvent dans celle du genou) à répétition, fréquente chez les sujets atteints d'hémophilie. On y a recours lorsque les autres méthodes thérapeutiques locales (corticostéroïdes, isotopes radioactifs, antibiotiques, etc.) ont fait la preuve de leur inefficacité.

TECHNIQUE

La synovectomie se pratique sous anesthésie locorégionale ou générale après ouverture chirurgicale large de l'articulation ou sous arthroscopie. Dans les deux cas, le malade doit être hospitalisé. L'arthroscopie ne permet pas une synovectomie aussi complète que la chirurgie conventionnelle, mais elle est moins lourde et autorise, lorsque l'opération concerne une articulation du membre inférieur, une reprise plus rapide de la marche. Une synovectomie doit toujours être suivie de séances de rééducation pour éviter que l'articulation ne s'ankylose. La récupération de la mobilité articulaire survient généralement au bout d'un mois. En cas de récidive, on peut pratiquer une nouvelle synovectomie.

synoviale

Membrane qui tapisse l'intérieur de la capsule des articulations mobiles.

   La synoviale est entourée par la capsule articulaire et par des ligaments. Elle contient et produit un liquide lubrifiant appelé synovie, qui facilite le glissement des surfaces articulaires.

   Lorsque la synoviale est abîmée, par exemple en raison d'une maladie inflammatoire (polyarthrite rhumatoïde), d'une infection, d'une tumeur, etc., on peut pratiquer une synovectomie (ablation de la synoviale) ou une synoviorthèse (injection d'une substance visant à détruire la synoviale).
— Les franges de synoviale sont des déformations physiologiques faisant saillie dans la cavité articulaire et comblant les vides qui se forment au cours de certains mouvements. Elles peuvent aussi être pathologiques, hypertrophiées à cause, par exemple, d'un conflit mécanique ou consécutives à une prolifération de la synoviale, d'origine tumorale ou inflammatoire.

Gaine synoviale

C'est une mince membrane séreuse qui entoure les tendons (notamment ceux des muscles fléchisseurs et extenseurs des doigts et des orteils), permettant leur glissement.

Voir : syndrome S.A.P.H.O., synovie, synoviorthèse, synovite.

synovie

Liquide incolore transparent et filant, sécrété par la synoviale, qui lubrifie les surfaces articulaires, facilitant leur glissement lors des mouvements.

   La synovie est constituée d'eau, de sels minéraux et de protéines ; à l'état normal, elle ne contient pas de cellules.

PATHOLOGIE

L'expression « épanchement de synovie », souvent employée pour désigner l'hydarthrose, est impropre, car le liquide de ces épanchements peut être de nature inflammatoire et contenir dans ce cas des cellules, par exemple des leucocytes nécrosés (pus).

Voir : hydarthrose, synoviale.

synovie (épanchement de)

hydarthrose

synoviorthèse

Injection intra-articulaire d'une substance ayant pour but de détruire une synoviale (membrane tapissant l'intérieur de la capsule des articulations mobiles) pathologique.

   Une synoviorthèse se pratique lorsqu'une synoviale est enflammée du fait d'une arthrite ; cette technique fait notamment partie du traitement de la polyarthrite rhumatoïde, maladie au cours de laquelle la synoviale s'épaissit, constituant de véritables nodules inflammatoires (pannus) qui détruisent peu à peu cartilages, os et ligaments.

   La substance utilisée est l'hexacétonide de triamcinolone pour les petites articulations des doigts ou pour les moyennes articulations des membres inférieurs (genou, cheville) ; enfin, compte tenu du risque d'irradiation des glandes génitales (testicules, ovaires), les isotopes radioactifs (yttrium, rhénium, erbium) ne sont pas employés chez des sujets jeunes, sauf indications particulières (par exemple, chez des sujets hémophiles atteints d'hémarthroses [épanchements de sang dans une articulation] récidivantes). Après une synoviorthèse, l'articulation, légèrement douloureuse, doit être laissée 3 jours au repos ; la prise d'analgésiques peut se révéler utile. La synoviale se reconstitue en 2 mois.