Larousse Médical 2006Éd. 2006
V

vessie (cancer de la)

Tumeur maligne se développant aux dépens de l'épithélium de la vessie.

   Les tumeurs vésicales malignes sont favorisées par l'exposition prolongée à des agents carcinogènes dont les plus connus sont le tabac (le risque d'apparition d'une tumeur vésicale est multiplié par 10 chez un gros fumeur) et certains colorants comme l'aniline (colorant utilisé dans la fabrication des encres, des peintures et des teintures pour le bois et le cuir).

SYMPTÔMES ET SIGNES

Une tumeur maligne de la vessie se traduit toujours par une hématurie terminale (présence de sang dans les urines en fin de miction) et, très souvent, par une cystite (infection de la vessie caractérisée par des mictions fréquentes et douloureuses).

DIAGNOSTIC

Il repose sur la cystoscopie (examen endoscopique de la vessie), qui permet de voir la tumeur et d'en pratiquer l'ablation pour examen histologique. Le bilan est complété par d'autres examens tels que la cytologie urinaire (examen au microscope de cellules de la muqueuse vésicale et de la tumeur, desquamées et évacuées dans l'urine) et l'urographie intraveineuse (visualisation de la tumeur). Le scanner et l'I.R.M. évaluent l'extension loco-régionale.

TRAITEMENT

Les tumeurs vésicales malignes, lorsqu'elles n'ont pas de métastases, nécessitent une cystectomie (ablation chirurgicale de la vessie) complétée par une cystoplastie (reconstruction de la vessie) ou par une dérivation urinaire abdominale (urétérostomie, notamment). On a plus rarement recours à la radiothérapie vésicale, car ses résultats sont moins bons que ceux de la cystectomie.

   Lorsque la tumeur a donné des métastases, son traitement repose sur la chimiothérapie par voie générale, le pronostic étant dans ce cas plus sévère.

vessie (tumeur bénigne de la)

Tumeur bénigne se développant aux dépens de l'épithélium de la vessie.

   Les tumeurs bénignes de la vessie naissent sur la muqueuse vésicale interne, au contact de l'urine. La forme la plus fréquente est le papillome, tumeur bénigne superficielle isolée semblable à une petite verrue.

SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC

Une hématurie (présence de sang dans les urines) est le principal symptôme d'une tumeur bénigne de la vessie. La cystoscopie (examen endoscopique de la vessie) permet de voir la tumeur, puis de l'enlever pour l'étudier au microscope. Le diagnostic doit être confirmé par d'autres examens tels que la cytologie urinaire (examen au microscope de cellules de la muqueuse vésicale et de la tumeur, desquamées et évacuées dans l'urine) et l'urographie intraveineuse (visualisation de la tumeur).

TRAITEMENT ET PRONOSTIC

Les tumeurs bénignes de la vessie doivent être enlevées par chirurgie endoscopique. Leur pronostic est bon, mais elles ont tendance à réapparaître localement et peuvent alors devenir cancéreuses. Une surveillance régulière, tous les 3 ou 4 mois, par cystoscopie et cytologie urinaire, est donc indispensable, de même que l'arrêt de la consommation de tabac. En cas de récidives fréquentes, on pratique en outre des instillations vésicales régulières de vaccins tels que le B.C.G.

vessie irritable

Contraction involontaire du muscle vésical alors que la vessie n'est pas pleine.

Voir : vessie neurologique.

vessie neurologique

Tout trouble urinaire dû à un dysfonctionnement ou à une lésion du système nerveux.

CAUSES

L'appareil urinaire est sous le contrôle permanent du système nerveux (cerveau, moelle épinière et nerfs périphériques). Toute maladie neurologique centrale (accident vasculaire cérébral, hémiplégie, traumatisme crânien, tumeur cérébrale, démence, sclérose en plaques), médullaire (paraplégie traumatique, tumeur) ou périphérique (sciatique, lésions de la queue de cheval, polynévrite, polyradiculonévrite) peut donc être à l'origine d'une vessie neurologique.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Ces troubles, qu'ils s'associent ou non à des troubles anorectaux ou génitaux, se répartissent en deux grandes catégories.

— Les fuites urinaires sont liées soit à une vessie hyperactive, également appelée vessie irritable ou désinhibée (responsable de mictions impérieuses avec besoin irrépressible d'uriner), soit à une insuffisance sphinctérienne (fuites d'urine à l'effort, sans que le sujet éprouve le besoin d'uriner).

— Une rétention chronique ou aiguë d'urine peut résulter d'une paralysie du muscle vésical – rendant les mictions lentes et pénibles, le sujet devant forcer pour évacuer la vessie – ou d'une mauvaise ouverture du sphincter durant la miction.

DIAGNOSTIC

Les examens complémentaires visent trois objectifs : mettre en évidence le ou les mécanismes des troubles par une exploration urodynamique (examen consistant à mesurer les pressions intravésicale et intra-urétrale) ; confirmer l'existence d'une atteinte neurologique par des explorations électrophysiologiques périnéales (électromyographie – permettant notamment de mesurer la vitesse de la conduction nerveuse –, étude des potentiels évoqués) et les différents examens urologiques éliminant une cause mécanique (urétrocystoscopie, notamment) ; enfin, évaluer le retentissement vésical et rénal, tant morphologique (urographie intraveineuse, échographie) que fonctionnel (dosage de l'urée et de la créatinine dans le sang, examen cytobactériologique des urines [E.C.B.U.]).

TRAITEMENT

Les troubles occasionnés par une vessie neurologique constituent toujours un handicap fonctionnel, psychologique et parfois social important. En outre, ils peuvent entraîner des complications irréversibles (dilatation vésicale et rénale, infections à répétition, insuffisance rénale) et doivent donc toujours être dépistés et traités le plus tôt possible.

— Le traitement d'une vessie hyperactive fait appel aux médicaments relaxant la vessie (anticholinergiques), souvent très efficaces au prix de quelques effets secondaires (constipation, sécheresse de la bouche). Ces médicaments servent, d'une part, à améliorer le confort du malade (disparition des fuites urinaires et du besoin pressant d'uriner), d'autre part à empêcher la vessie de se déformer et les reins de se dilater, avec le risque de survenue d'une insuffisance rénale imposant une augmentation chirurgicale du volume de la vessie.

— Le traitement d'une insuffisance sphinctérienne comprend des séances de rééducation pour renforcer la musculature périnéale, la prise de médicaments destinés à augmenter les pressions sphinctériennes et, en cas d'échec, l'implantation chirurgicale d'une prothèse (sphincter artificiel).

— Le traitement de la rétention chronique ou aiguë d'urine repose dans un premier temps sur la prise de médicaments servant à contracter le muscle vésical et à favoriser l'ouverture des sphincters ; en cas d'échec, on apprend au malade à pratiquer lui-même des sondages, de manière à éviter les complications inhérentes à une rétention vésicale (infections à répétition, dilatation vésicale et rénale). Dans les cas les plus graves, des solutions chirurgicales peuvent être proposées : sphinctérotomie ou cervicotomie pour que le patient puisse uriner normalement, implantation, sur la moelle épinière ou sur les racines nerveuses, de stimulateurs destinés à provoquer la contraction de la vessie, etc.