Larousse Médical 2006Éd. 2006
I

interféron

Substance de l'organisme dotée de propriétés antivirales, anticancéreuses et modulatrices du fonctionnement immunitaire.

   Les interférons font partie des cytokines, petites protéines sécrétées par différents types de cellules, qui ont une action régulatrice et stimulatrice du système immunitaire. Il en existe trois types : l'interféron alpha, produit par les monocytes et les lymphocytes T ; le bêta, par les fibroblastes ; le gamma, par les lymphocytes T activés. Ils agissent en inhibant la synthèse des protéines et des acides nucléiques qui permettent la multiplication des virus.

   En cas de maladie virale, les cellules infectées produisent des interférons alpha et bêta, qui inhibent la synthèse des constituants du virus, et donc sa multiplication. L'interféron gamma exerce une action modulatrice sur le système immunitaire, et est, en outre, susceptible de contenir le développement de tumeurs malignes.

UTILISATION THÉRAPEUTIQUE

Les interférons, obtenus par génie génétique, sont utilisés dans le traitement du sarcome de Kaposi au cours du sida, dans celui de l'hépatite C aiguë et chronique et de l'hépatite B, de certains cancers (leucémie à tricholeucocytes, mélanome malin, cancer du rein) et de la sclérose en plaques. Ils sont administrés par voie sous-cutanée ou intramusculaire. Leurs effets indésirables dépendent de la dose absorbée, mais ils sont réversibles : syndrome pseudogrippal, troubles digestifs, neurologiques, cardiovasculaires, cutanés, élévation des transaminases, présence de protéines et de sang dans les urines. L'interféron gamma est jusqu'à 300 fois plus efficace que les autres types d'interféron, mais il réduit la production d'anticorps dans l'organisme, favorisant ainsi les surinfections.

   Des tests diagnostiques récents de l'infection tuberculeuse reposent sur la mesure de l'interféron gamma au contact de certains antigènes spécifiques du bacille tuberculeux. Ces nouveaux tests (IGRA) vont probablement compléter, voire remplacer les tests tuberculiniques, peu spécifiques et non standardisés.

Voir : cytokine.

interleukine

Molécule sécrétée par les lymphocytes ou par les macrophages et servant de messager dans les communications entre les cellules du système immunitaire.

   Les interleukines font partie des cytokines, petites protéines sécrétées par différents types de cellules, qui ont une action régulatrice et stimulatrice dans de nombreux systèmes, dont le système immunitaire. Dans la nomenclature internationale, les interleukines sont notées « IL » suivi d'un numéro allant de 1 à 21. La plus connue, l'interleukine 2 (IL2), anciennement nommée TCGF (T Cell Growth Factor [facteur de croissance cellulaire des lymphocytes T]), est une substance sécrétée par certains lymphocytes T auxiliaires et possédant la propriété de stimuler la croissance des lymphocytes T et la fonction des cellules tueuses.

UTILISATION THÉRAPEUTIQUE

La plupart des interleukines sont disponibles en grandes quantités grâce au génie génétique. Leurs propriétés immunostimulantes sont mises à profit dans le traitement de certaines formes de cancers. L'interleukine 2, la plus utilisée, est administrée par voie intraveineuse ou sous-cutanée selon des protocoles très précis.

   Cependant, en raison de leur forte toxicité, la prescription des interleukines reste limitée aux cancers généralisés (mélanome, carcinome rénal) ou est envisagée à faible dose en association avec les interférons.

Voir : cytokine.

interne en médecine

Étudiant en médecine exerçant dans un centre hospitalo-universitaire ou un centre hospitalier après avoir passé un concours.

   L'interne peut prodiguer des soins médicaux, pratiquer des interventions chirurgicales ou travailler en laboratoire. Il exerce sous la responsabilité du chef de service. Sa formation dure quatre ou cinq ans selon la spécialité.

intéroceptif

Qui se rapporte à la sensibilité du système nerveux aux stimulations et aux informations venant des viscères.

   La sensibilité intéroceptive complète la sensibilité extéroceptive (venant de la peau), la sensibilité des organes des sens et la sensibilité proprioceptive (venant des muscles et des articulations) pour constituer avec elles l'ensemble des modes de sensibilité. La sensibilité intéroceptive est rendue possible par la présence, dans la paroi des organes, de récepteurs microscopiques, les intérocepteurs (ou viscérorécepteurs), sensibles à la dilatation de la paroi.

interosseux

Se dit de toute structure anatomique située entre deux os.

   Par exemple, on parlera des muscles interosseux palmaires et dorsaux de la main, qui se trouvent situés entre les métacarpiens.

interruption volontaire de grossesse

Avortement provoqué au tout début de la grossesse.

Abréviation : I.V.G.

   Un avortement pour raisons médicales porte le nom d'avortement thérapeutique. L'interruption volontaire de grossesse, ou I.V.G., est, comme son nom l'indique, un choix de la femme. Cependant, l'I.V.G. est soumise à une législation qui diffère selon les pays, mais s'inscrit dans un cadre précis (date de la grossesse, informations, accompagnement indispensable).

Technique

Elle varie selon certaines données, qui sont l'avancement de la grossesse, l'âge de la femme et certains facteurs (consommation de tabac, par exemple).

— Avant 49 jours d'aménorrhée, le traitement médical (association de RU 486, ou mifépristone, et de prostaglandines) est efficace. Il n'est exclu que pour les grandes fumeuses de plus de 37 ans, à cause des risques cardiovasculaires liés aux prostaglandines. Actuellement se développe l'utilisation du RU486 en médecine de ville, dans le cadre de réseaux médicaux reliés par convention aux centres de régulation des naissances. L'aspiration endo-utérine sous anesthésie verbale (méthode de Karman), praticable à ce stade, est plutôt réservée aux grossesses plus avancées.

— Entre 49 et 98 jours d'aménorrhée, l'aspiration endo-utérine, effectuée sous anesthésie locale ou générale, est indiquée. Une fois le col de l'utérus dilaté par une méthode mécanique (pose de bougies ou de laminaires) ou médicamenteuse (RU 486), un cathéter, dont la dimension varie selon le stade de la grossesse, est introduit par le canal cervical dans la cavité utérine. Il est relié à une pompe à vide qui permet d'aspirer le contenu utérin. Un curetage permet si besoin de s'assurer que l'utérus est vide. L'intervention, peu douloureuse, dure de 3 à 5 minutes et la patiente peut habituellement repartir chez elle après quelques heures de repos.

— Au-delà de 14 semaines d'aménorrhée, une interruption volontaire de grossesse n'est plus autorisée en France.

Surveillance et effets secondaires

Après une interruption volontaire de grossesse, un saignement minime est normal pendant quelques jours, avec une recrudescence passagère le 3e jour, mais il ne doit y avoir ni pertes vaginales anormales, ni vomissements, ni fièvre, ni endolorissement abdominal. Le repos, l'absence d'efforts physiques intenses assurent le rétablissement en quelques jours. Les bains et les tampons vaginaux sont déconseillés. De 8 à 15 jours après l'interruption volontaire de grossesse, une consultation dans le centre où celle-ci a eu lieu est recommandée afin de poursuivre l'information sur la contraception. Les complications, infection par rétention placentaire, hémorragie secondaire, sont faibles, moins de 1 %. Les risques de mortalité sont évalués à 1 pour 100 000.

   Le retentissement d'une I.V.G., minime au plan physique, est parfois important au plan psychologique malgré la précocité de l'intervention et le caractère délibéré de la décision. Il faut à certaines femmes plusieurs semaines, voire des mois, pour s'en remettre ; une aide psychologique se révèle parfois utile. Le rôle des conseillères des centres de régulation des naissances est extrêmement important.

   Les rapports sexuels peuvent reprendre dans la semaine qui suit une telle intervention, mais la femme doit impérativement adopter une méthode contraceptive.

Voir : avortement, méthode de Karman, avortement, contrôle des naissances, orthogénisme.