Larousse Médical 2006Éd. 2006
M

mitochondrie

Élément du cytoplasme de la cellule animale ou végétale dont le rôle essentiel est d'assurer l'oxydation, la respiration cellulaire, la mise en réserve de l'énergie par la cellule et le stockage de certaines substances.

   Les mitochondries, en grand nombre dans chaque cellule, sont visibles au microscope électronique. Elles ont la forme de sphères ou de bâtonnets, limités par une double membrane et cloisonnés par des crêtes.

   Elles contiennent leur propre A.D.N., dont les anomalies sont susceptibles de provoquer certaines maladies (myopathie mitochondriale, ataxie de Friedreich, etc.).

mitose

Processus de division cellulaire aboutissant à la formation de deux cellules filles identiques à la cellule mère.

Voir : division cellulaire.

M.N.I.-test

Test utilisé dans le diagnostic de la mononucléose infectieuse (M.N.I.), consistant à mélanger sur une lame un peu de sérum du patient avec une suspension de globules rouges formolés de cheval.

   Ce test est de moins en moins utilisé au profit de la sérologie et/ou de la PCR (polymerase chain reaction) pour le diagnostic des infections à EBV (virus d'Epstein-Barr).

   Le M.N.I.- test utilise la propriété qu'ont les anticorps d'un malade atteint de mononucléose infectieuse d'agglutiner les globules rouges du sang de cheval. Ce test est réalisable dès les premiers jours de la maladie, mais il existe des « faux positifs ». Aussi doit-il être complété par d'autres tests, pour que le diagnostic puisse être confirmé ou infirmé.

mobilisation articulaire

Mise en action d'une articulation pour obtenir un mouvement.

   La mobilisation articulaire permet de rendre à un sujet la mobilité d'une articulation, perdue à la suite d'un traumatisme (fracture) ou d'une maladie (arthrose, polyarthrite rhumatoïde), ou encore d'entretenir une amplitude articulaire (lors de paralysies, par exemple).

   On distingue deux types de mobilisation. Dans la mobilisation active, le mouvement de l'articulation est obtenu par des contractions musculaires volontaires du sujet. Dans la mobilisation passive, le mouvement est obtenu par des techniques manuelles (kinésithérapie) ou instrumentales (appareils mobilisateurs) sans participation du patient. La mobilisation passive est parfois pratiquée sous anesthésie générale, pour le genou, afin de rompre des adhérences articulaires et de rendre à l'articulation une mobilité satisfaisante.

moelle épinière

Partie du système nerveux central située dans le canal rachidien que forme l'empilement des vertèbres derrière les corps vertébraux.

   La moelle épinière est entourée de trois membranes, les méninges : la dure-mère vers l'extérieur, séparée du canal rachidien par l'espace épidural, puis l'arachnoïde et la pie-mère avec, entre elles, du liquide cérébrospinal. Elle forme un cordon blanc d'environ 45 centimètres de long et de 1 centimètre de diamètre en moyenne. Elle présente deux renflements, l'un dans sa partie haute (renflement cervical), l'autre dans sa partie basse (renflement lombaire). Elle se prolonge en haut par le bulbe rachidien (le début de l'encéphale) et en bas par un cordon fibreux d'environ 25 centimètres de long, le filum terminal.

   La moelle est parcourue par deux sillons verticaux médians, l'un postérieur, l'autre antérieur, plus profond, et par des sillons secondaires collatéraux. De chaque sillon collatéral part un ensemble de filets nerveux se regroupant en racines : de chaque côté de la moelle naissent 31 racines postérieures et 31 racines antérieures. Chaque racine postérieure s'unit à la racine antérieure de même niveau pour former un nerf rachidien.

   L'intérieur de la moelle comprend deux types de tissu nerveux : la substance blanche, située en périphérie, et la substance grise au centre, dessinant grossièrement, en coupe, une forme de H, avec deux cornes antérieures renflées et deux cornes postérieures effilées. La barre horizontale du H est traversée verticalement, en son centre, par le fin canal de l'épendyme, rempli de liquide cérébrospinal.

   Les informations sensitives parviennent à la moelle par les racines postérieures des nerfs. Les informations simples sont analysées directement par la substance grise. Les informations complexes montent de la substance blanche jusqu'à l'encéphale. Les ordres moteurs simples proviennent de la substance grise de la moelle ; les ordres complexes, de l'encéphale, par l'intermédiaire de la substance blanche de la moelle ; tous les ordres sont transmis à d'autres nerfs moteurs par les racines antérieures des nerfs.

EXPLORATIONS ET PATHOLOGIE

La moelle épinière peut être explorée par scanner, imagerie par résonance magnétique (I.R.M.), ponction lombaire, électromyographie et myélographie (cette dernière est de moins en moins pratiquée, remplacée dans ses indications par l'I.R.M., plus précise et moins invasive). La pathologie de la moelle épinière comprend les compressions (tumeurs), les infections (méningites), les accidents vasculaires (hémorragie, thrombose), les traumatismes, les tumeurs, les carences en vitamine B12 et les affections inflammatoires (sclérose en plaques). Une section de la moelle épinière est irréversible ; elle entraîne une tétraplégie (paralysie des quatre membres) en cas de section à hauteur du rachis cervical, une paraplégie (paralysie des membres inférieurs) en cas de section à hauteur du rachis dorsal.

Voir : compression médullaire, myélographie, nerf rachidien, substance blanche, substance grise, système nerveux.

moelle osseuse

Tissu présent dans les os, responsable de la production de tous les éléments figurés du sang (globules rouges, globules blancs, plaquettes).

Synonyme : moelle hématopoïétique.

   La moelle osseuse, à ne pas confondre avec la moelle épinière, qui est un tissu nerveux, est présente dans tous les os à la naissance. Elle contient de nombreuses cellules graisseuses et toutes les lignées qui vont donner naissance aux cellules du sang circulant. Sa fonction de production se concentre, à l'âge adulte, à l'intérieur des os du rachis, du thorax, de l'épaule et du bassin. La moelle osseuse normale permet la régénération des cellules sanguines grâce à une réserve de cellules souches.

PHYSIOLOGIE

La moelle osseuse produit chaque jour des milliards de cellules. Certaines cellules souches présentes dans la moelle sont totipotentes (aptes à se différencier en n'importe quel type de cellule). Elles se différencient progressivement en cellules plus matures sous l'effet de facteurs de croissance hématopoïétiques, dont seule une partie est actuellement identifiée ; peu à peu, elles se spécialisent et ne peuvent conduire qu'à la production d'une seule catégorie de globules. Parvenues à ce stade, elles meurent ou se différencient définitivement si elles rencontrent une molécule d'un facteur de croissance spécifique de leur lignée. La concentration des facteurs de croissance détermine donc le nombre des globules amenés à se former définitivement dans la moelle.

   En cas de besoin, la production de cellules par la moelle osseuse augmente considérablement. Ainsi, pour les globules rouges, le nombre peut être multiplié par 10 en cas de perte par hémorragie ou par hémolyse (destruction).

EXPLORATIONS ET PATHOLOGIE

La moelle osseuse est explorée et étudiée par une ponction, réalisée dans le sternum, ou par une biopsie, réalisée au niveau de la crête iliaque postérieure.

   Les maladies de la moelle osseuse peuvent être classées en différentes catégories.

— Les aplasies, pauvreté de la moelle osseuse en cellules souches des différentes lignées, sont généralement dues à une lésion des cellules souches. La toxicité de certains médicaments peut être en cause.

— Les maladies dues à des toxiques ou à des déficits en vitamines (médicaments, toxiques industriels comme le benzène ; carence en acide folique, en vitamine B12) empêchent le développement normal des cellules de la moelle.

— Les proliférations anormales des cellules présentes dans la moelle s'observent au cours de différents types de maladie maligne (leucémie, myélome, etc.).

— L'envahissement par des cellules normalement absentes dans la moelle se rencontre en cas de métastases de cancer.

— La fibrose de la moelle s'observe au cours des myélofibroses (augmentation du réseau de collagène situé autour des cellules souches de la moelle osseuse).

Voir : aplasie médullaire, cellule souche, myélodysplasie, myélofibrose, myélogramme.