Larousse Médical 2006Éd. 2006
M

myéloméningocèle

Tumeur kystique, généralement congénitale, siégeant le long de la colonne vertébrale, le plus souvent au niveau lombaire ou lombosacré.

   La myéloméningocèle est la forme la plus grave de spina-bifida (malformation congénitale caractérisée par une mise à nu d'une partie de la moelle épinière).

SYMPTÔMES ET SIGNES

De couleur rougeâtre et de volume variable, une myéloméningocèle est recouverte d'une fine pellicule très fragile risquant à tout moment de se rompre pour laisser échapper le liquide cérébrospinal. Elle entraîne généralement une paralysie des membres inférieurs et une incontinence. Une hydrocéphalie et des malformations des jambes peuvent en outre lui être associées.

DIAGNOSTIC

Il peut être porté avant la naissance grâce à l'échographie. Dans ce cas, l'accouchement doit avoir lieu dans une maternité proche d'un centre de chirurgie néonatale. Si le diagnostic est établi à la naissance, le transfert du nouveau-né atteint dans un centre spécialisé s'impose.

TRAITEMENT

Quand il est possible, le traitement est chirurgical et doit être entrepris rapidement après la naissance. Il consiste à réduire la hernie de la moelle épinière et à reconstruire la paroi. Toutefois, l'intervention chirurgicale n'est généralement pas pratiquée dans les formes les plus graves.

PRONOSTIC

Le pronostic est très réservé, notamment si la tumeur occupe une situation haute (région lombaire moyenne), si elle coexiste avec une hydrocéphalie sévère présente dès la naissance, si elle s'accompagne d'une paralysie des membres inférieurs avec atteinte de la plupart des muscles de la hanche et des sphincters.

myélopathie

Maladie de la moelle épinière.

   Les myélopathies dépendent de causes variées : compression (par exemple, par une tumeur), infection (méningite), accident vasculaire (hémorragie, ischémie par défaut d'irrigation), tumeur, carence en vitamine B12, affection dégénérative (sclérose en plaques), etc.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Il en existe trois types, diversement associés : diminution (parésie) ou abolition (paralysie) de la force musculaire ; diminution (hypoesthésie) ou abolition (anesthésie) de la sensibilité, pouvant atteindre séparément la sensation tactile, la sensibilité à la température et à la douleur et la sensibilité profonde (conscience de la position du corps) ; troubles vésicaux, comme des envies soudaines et irrésistibles d'uriner, une impossibilité d'uriner ou une incontinence.

   La nature des signes dépend de la localisation des lésions dans la moelle.

— Une lésion d'une des racines nerveuses (lésion radiculaire) ou une lésion des fibres nerveuses de la moelle provoque des signes dans une zone limitée du corps, mais tout au long du territoire dépendant de la racine lésée. En cas d'irritation des racines du nerf sciatique, par exemple, les troubles sensitifs et moteurs (syndrome neurogène périphérique) sont quasiment linéaires et descendent selon un trajet bien défini dans le membre inférieur jusqu'au pied.

— Une lésion d'un faisceau de fibres nerveuses de substance blanche provoque des signes dans la région du corps gouvernée par la moelle sous-jacente à la lésion. Un syndrome pyramidal (lésion du faisceau pyramidal, dont la fonction est de transmettre les ordres moteurs de l'encéphale) se traduit par une paralysie. Un syndrome cordonal postérieur (lésion du cordon postérieur, qui transmet à l'encéphale les informations sur le tact et la sensibilité profonde) se traduit par une anomalie des sensibilités correspondantes.

   Les myélopathies affectent souvent une portion étendue de la moelle dans un sens horizontal, les signes précédents étant associés entre eux pour donner des symptômes caractéristiques : le syndrome de Brown-Séquard, lésion de toute la moitié droite ou de toute la moitié gauche de la moelle, et la sclérose combinée par carence en vitamine B12 associent un syndrome pyramidal (moteur) et un syndrome cordonal postérieur (sensitif) ; la syringomyélie se traduit par une anesthésie dissociée (tact et sensibilité profonde conservés, sensibilité thermique abolie) et par une paralysie.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic se fonde sur l'exploration radio logique (scanner, imagerie par résonance magnétique), sur la ponction lombaire et sur l'électromyographie.

   Le traitement, médical ou chirurgical, est fonction de chaque maladie. Il est souvent limité, surtout si des troubles tels qu'une paralysie sont déjà installés.

myéloplaxe

Cellule anormale géante à plusieurs noyaux.

   Ce terme, peu usité et purement descriptif, caractérise des tumeurs bénignes riches en cellules géantes, comme les tumeurs à myéloplaxes des os, des gaines synoviales et de la gencive, plus fréquemment appelées, respectivement, tumeur à cellules géantes des os, synovite villonodulaire et épulis.

myélosaccoradiculographie

Forme particulière de myélographie (radiographie de la moelle épinière, des méninges et des racines nerveuses) qui explore le cul-de-sac méningé et les racines nerveuses destinées aux membres inférieurs.

Voir : myélographie.

myiase

Maladie parasitaire due à l'infestation par des larves d'insectes (diverses espèces de mouches), généralement non piqueurs.

   Les myiases sont des maladies répandues dans le monde entier mais plus fréquentes dans les régions tropicales.

CONTAMINATION

Les mouches déposent leurs œufs sur la peau, dans les orifices naturels (oreilles, nez, bouche), sur les plaies ou sur des linges humides, par exemple sur des vêtements étendus à l'extérieur pour sécher. Les œufs éclosent, les larves, ou asticots, pénètrent dans la peau ou dans les cavités naturelles et y séjournent environ une semaine (c'est le cas du ver de Cayor) ou plusieurs semaines (ver macaque). Les parasites font ensuite irruption à la surface de la peau.

   Des infestations intestinales peuvent survenir après ingestion de nourriture contaminée.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Les larves qui ont pénétré dans la peau provoquent un furoncle douloureux. Si elles s'insèrent plus profondément dans les tissus et migrent pendant plusieurs semaines dans l'organisme – comme le font les larves de mouches des genres Hypoderma ou Gasterophilus –, elles causent des inflammations plus graves.

   Les myiases qui atteignent les cavités naturelles de l'organisme, comme l'otomyiase (myiase de l'oreille) ou la nasomyiase (myiase du nez), peuvent provoquer de graves lésions accompagnées de vives douleurs. En l'absence de traitement, l'infestation par les larves, qui peuvent perforer la cloison nasale ou le voile du palais, se double d'une infection bactérienne.

TRAITEMENT

Le traitement des myiases cutanées consiste à extraire les larves au moyen d'une aiguille après les avoir tuées avec un insecticide. Une opération chirurgicale se révèle parfois nécessaire en cas d'infection des tissus profonds. Un laxatif permet de traiter une myiase intestinale.

PRÉVENTION

Il est recommandé d'éloigner les mouches de la nourriture, de couvrir les blessures exposées à l'air et, en Afrique, de repasser les vêtements séchés à l'extérieur.