Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

pelvectomie

Ablation chirurgicale, totale ou partielle, des organes pelviens (vessie, utérus, rectum).

   On parle de pelvectomie antérieure (ablation de la vessie [cystectomie] et de l'utérus [hystérectomie]), postérieure (rectum [proctectomie] et utérus) et totale (vessie, utérus, rectum).

Les seules indications des pelvectomies sont les tumeurs malignes de la vessie, de l'utérus ou du rectum. Lorsque l'on pratique une ablation de la vessie et/ou du rectum, il est nécessaire d'assurer l'évacuation des urines et/ou des matières fécales (par urétérostomie cutanée, création d'une néovessie, colostomie, etc.). Les pelvectomies nécessitent une hospitalisation d'une quinzaine de jours et une convalescence de plusieurs semaines.

Voir : cystectomie, hystérectomie, proctectomie.

pelvimétrie

Mesure radiologique (radiopelvimétrie) des diamètres du bassin de la femme enceinte.

   L'examen gynécologique du 3e trimestre de grossesse permet de s'assurer que le bassin est suffisamment large pour autoriser l'accouchement par les voies naturelles et ne présente pas d'anomalie osseuse susceptible d'empêcher son bon déroulement. En cas d'anomalie, la patiente peut être orientée vers une radiopelvimétrie (mesures radiologiques ou en mode I.R.M. des diamètres du bassin). L'irradiation est minime et n'est pas préjudiciable pour l'enfant.

pelvis

Partie inférieure du bassin osseux.

Synonyme : petit bassin.

   Le pelvis est limité latéralement par la partie inférieure des os iliaques, en arrière par le sacrum et le coccyx, et en avant par le pubis. Il contient les organes pelviens : ceux des appareils génital et urinaire ainsi que la partie terminale du gros intestin (côlon pelvien ou sigmoïde) et le rectum.

   Le pelvis peut être mesuré par radiopelvimétrie, examen radiographique pratiqué en fin de grossesse pour vérifier la bonne constitution et la largeur suffisante de l'orifice pelvien, et déterminer la possibilité d'accouchement par les voies naturelles.

PATHOLOGIE

Le pelvis peut être le siège d'anomalies anatomiques (rétrécissement, asymétrie), de fractures ou de tumeurs osseuses.

pelvispondylite rhumatismale

spondylarthrite ankylosante

pemphigoïde

Maladie dermatologique caractérisée par la présence de bulles naissant sous l'épiderme.

   La pemphigoïde est une maladie auto-immune (le système immunitaire du sujet synthétisant des anticorps contre des constituants de sa propre peau). Il peut exister un facteur déclenchant la maladie, tel qu'une prise médicamenteuse (iode, diurétiques du groupe des spironolactones) ou un traitement par puvathérapie (absorption de psoralène et exposition aux rayons ultraviolets).

DIFFÉRENTS TYPES DE PEMPHIGOÏDE

On en distingue deux types.

— La pemphigoïde bulleuse touche des personnes âgées (75 ans en moyenne) sous forme de boutons rouges, semblables à ceux de l'urticaire, sur lesquels se développent de petites cloques (vésicules) ou des cloques plus grandes (bulles), à peu près symétriques, présentes surtout sur les membres et le tronc. Son diagnostic précis nécessite la pratique d'une biopsie spécialement traitée par immunofluorescence, qui montre les dépôts d'anticorps sur la membrane basale de l'épiderme.

— La pemphigoïde cicatricielle apparaît surtout chez les femmes après 70 ans et laisse des cicatrices. Les bulles atteignent le plus souvent les muqueuses, surtout celles de la bouche et des yeux, les cicatrices qu'elles laissent sur la conjonctive pouvant provoquer la cécité. L'atteinte de la peau, plus rare, se traduit par des érosions chroniques et prédomine à la tête et au cou.

TRAITEMENT

Outre des soins locaux (nettoyage et antisepsie des bulles), il consiste en l'administration par voie orale de corticostéroïdes, d'immunosuppresseurs ou d'érythromycine (antibiotique) pour la pemphigoïde bulleuse, et de sulfones ou d'immunosuppresseurs pour la pemphigoïde cicatricielle.

   Le traitement de la pemphigoïde bulleuse par voie générale tend à être remplacé par des applications locales de dermocorticoïdes forts, qui semblent aussi efficaces et présentent moins d'effets indésirables.

pemphigus

Maladie dermatologique caractérisée par l'apparition de bulles à l'intérieur de l'épiderme, se rompant pour laisser place à des érosions douloureuses.

CAUSES

Le pemphigus est une affection rare, de cause mal connue. On évoque un mécanisme auto-immun (sécrétion par le système immunitaire du sujet d'anticorps dirigés contre des constituants de sa propre peau). Certains cas sont causés par la prise de médicaments (inhibiteurs de l'enzyme de conversion, D-pénicillamine). Il existe aussi un facteur héréditaire (la fréquence de cette affection est plus élevée dans certaines populations).

DIFFÉRENTS TYPES DE PEMPHIGUS

— Le pemphigus vulgaire débute par des lésions bulleuses sur les muqueuses, surtout celles de la bouche. Les bulles se rompent rapidement, laissant des érosions (pertes de substance superficielle), très douloureuses et gênant l'alimentation. Des localisations cutanées peuvent également survenir sur le visage, la poitrine et les membres. Elles sont caractérisées par l'absence de démangeaison avant la sortie des bulles ; la simple pression des doigts en périphérie de ces bulles donne lieu à un décollement immédiat de la peau.

— Le pemphigus foliacé, encore plus rare, évolue en deux phases. De petites bulles flasques touchent d'abord le visage, la poitrine et le dos. Puis les bulles disparaissent et sont remplacées par de vastes plaques rouges, suintantes, desquamant en grands lambeaux cutanés.

TRAITEMENT ET ÉVOLUTION

Le traitement est local et général. Les soins locaux consistent en l'ouverture des bulles et en bains antiseptiques. Le traitement général a transformé le pronostic de cette maladie autrefois mortelle. Il repose sur l'administration de corticostéroïdes à fortes doses pendant une période de 6 mois à 1 an. Les immunosuppresseurs, la ciclosporine et les plasmaphérèses ont également été proposés.

   L'évolution après traitement est variable : certains patients ne rechutent jamais ; chez d'autres sujets, l'administration constante de faibles doses de corticostéroïdes est nécessaire sous peine de récidive immédiate.