Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

périoste

Membrane fibreuse blanchâtre gainant l'os, à l'exception de ses surfaces articulaires.

   Le périoste joue un rôle essentiel dans la vascularisation et la croissance de l'os, notamment en épaisseur ; c'est à partir de lui que se constituent les cals osseux lors de la consolidation des fractures. Sa riche innervation lui permet de transmettre les phénomènes douloureux, l'os lui-même étant très peu sensible.

   Le périoste, notamment celui des tibias chez les sportifs, peut être le siège d'une inflammation (périostite).

périostite

Inflammation aiguë ou chronique du périoste (membrane conjonctive qui entoure un os et permet sa croissance en épaisseur) et de l'os adjacent.

Synonyme : ostéopériostite.

CAUSES

Une périostite peut être entraînée par l'extension d'une ostéite (infection microbienne d'un os) au périoste ou par des chocs, responsables de microtraumatismes.

   Chez les sportifs, une périostite peut survenir après modification ou intensification de l'entraînement. Elle peut aussi être liée à une reprise trop rapide de l'activité sportive après un arrêt, à une mauvaise maîtrise des gestes, à un changement de surface (pelouse ou sol synthétique, par exemple) ou d'équipement (chaussures).

SYMPTÔMES ET TRAITEMENT

Une périostite se manifeste par un gonflement et une douleur de la zone atteinte. Elle se traite par le repos, par des séances de kinésithérapie, par le port de chaussures qui amortissent les chocs et par la prise de médicaments anti-inflammatoires. Lorsqu'elle est associée à une ostéite, un traitement antibiotique, ou parfois chirurgical, permet d'évacuer la collection purulente.

PRÉVENTION

En médecine sportive, la prévention consiste à s'entraîner régulièrement et progressivement, à porter un équipement adapté, ainsi qu'à corriger une mauvaise technique.

périostite alvéolodentaire

alvéolite dentaire

péristaltisme

Ensemble des contractions musculaires d'un organe creux, provoquant la progression de son contenu d'amont en aval.

Synonyme : motricité digestive.

   Le péristaltisme intestinal, phénomène physiologique, s'observe tout au long du tube digestif. Celui-ci est doué d'une capacité motrice autonome, contrôlée par des mécanismes musculaires nerveux et hormonaux. Cette motricité sert à propulser les aliments du pharynx au rectum et permet par son brassage une meilleure absorption des nutriments.

   Les enregistrements électromyographiques de l'intestin grêle et du côlon, par exemple, permettent d'étudier les mouvements péristaltiques digestifs.

PATHOLOGIE

Les anomalies de la motricité digestive peuvent être fonctionnelles (colopathie spasmodique) ou organiques (achalasie de l'œsophage, mégacôlon idiopathique). La maladie de Hirschsprung est une affection congénitale caractérisée par l'absence d'innervation d'un segment du côlon empêchant le péristaltisme dans le segment atteint. La manométrie (étude des pressions à l'intérieur du tube digestif) permet d'identifier ces anomalies de la motricité. Le traitement dépend de la cause et peut être soit médicamenteux (administration d'antispasmodiques, d'inhibiteurs calciques, etc.), soit chirurgical (ablation d'un segment colique dénervé).

péritoine

Membrane séreuse tapissant les parois de l'abdomen (péritoine pariétal) et la surface des viscères digestifs qu'il contient (péritoine viscéral).

   Le péritoine recouvre complètement le tube digestif et les organes adjacents. Il délimite une cavité virtuelle, la cavité péritonéale, dans laquelle se déplacent les anses intestinales.

   La principale pathologie du péritoine est la péritonite (inflammation de celui-ci), le plus souvent d'origine infectieuse. Le péritoine peut également être le siège de tumeurs (carcinome péritonéal).

Voir : péritonisation, péritonite.

péritonisation

Fermeture chirurgicale d'une brèche du péritoine à la fin d'une intervention.

   La péritonisation consiste en la suture des berges de la brèche par du fil résorbable. Elle est réalisée d'une part sur le péritoine pariétal (tapissant la paroi), au moment de la fermeture, et d'autre part sur le péritoine viscéral (entourant les viscères), dont des parties ont pu être ôtées en même temps qu'un organe (côlon, intestin grêle, rectum, urètre) ou une tumeur. La fermeture du péritoine viscéral vise, d'une part, à éviter que des adhérences ne se créent entre l'intestin et les zones que cette membrane tapisse et, d'autre part, à empêcher l'intrusion, et l'étranglement, de l'intestin dans les cavités créées par l'ablation de viscères.

péritonite

Inflammation du péritoine.

   Une péritonite est rarement primitive (pas de contamination bactérienne directe). Elle est presque toujours consécutive à une atteinte d'un organe abdominal : soit un viscère est infecté et les bactéries se propagent ensuite de proche en proche au péritoine ; soit la paroi d'un viscère creux (intestin, par exemple) est perforée, et son contenu, qui peut renfermer des bactéries et des substances chimiques agressives, s'accumule dans le péritoine. Une fois l'inflammation déclenchée, il se produit une sidération des mouvements intestinaux. Les pertes liquidiennes diminuent en outre le volume sanguin, ce qui explique, en cas de péritonite grave ou prolongée, la souffrance des principaux viscères (poumons, reins). Une péritonite est quelquefois chronique et, dans ce cas, en général d'origine tuberculeuse, mais le plus souvent elle est aiguë.

Péritonite aiguë

Les inflammations aiguës du péritoine ont des origines très diverses : perforation d'un ulcère de l'estomac ou du duodénum ; appendicite, avec propagation de l'infection ou perforation de l'appendice ; cholécystite (inflammation de la vésicule biliaire), avec perforation de la vésicule biliaire ; sigmoïdite (inflammation de la dernière partie du côlon) avec perforation de celui-ci ; plaie d'un viscère creux, survenue au cours d'un traumatisme de l'abdomen ; salpingite (inflammation d'une ou des deux trompes utérines ou pyosalpinx (présence de pus dans une ou dans les deux trompes utérines) ; dans ce dernier cas, la péritonite reste localisée au petit bassin : on parle alors de pelvipéritonite.

SIGNES ET DIAGNOSTIC

Une péritonite aiguë peut être généralisée ou localisée.

— Une péritonite aiguë généralisée se traduit par une douleur abdominale intense et généralisée, par des signes de paralysie intestinale (vomissements, arrêt de l'évacuation des matières et des gaz), par une altération de l'état général (fièvre, abattement) et parfois par des signes de diminution du volume sanguin (pâleur, anxiété, pouls rapide). Les muscles de la paroi abdominale sont très contractés ; la paroi devient dure, tendue, douloureuse (ventre de bois).

— Une péritonite aiguë localisée entraîne la formation d'adhérences qui cloisonnent la cavité du péritoine et empêchent le foyer infectieux de s'étendre. Sa localisation dépend de l'organe en cause (en haut et à droite du diaphragme pour l'abcès sous-phrénique, en bas et à droite de l'abdomen pour l'appendicite, en bas et à gauche pour la sigmoïdite). Le diagnostic de la péritonite aiguë localisée, plus difficile que celui de la péritonite aiguë généralisée, nécessite des examens radiologiques complémentaires (échographie, scanner).

TRAITEMENT

En cas de péritonite aiguë généralisée, le malade doit être hospitalisé en urgence dans un service de chirurgie. La réanimation consiste essentiellement à compenser les pertes liquidiennes par des perfusions intraveineuses. L'opération vise à soigner la cause de la péritonite (suture pour fermer un ulcère perforé, ablation de l'appendice, etc.), à nettoyer la cavité abdominale et à mettre en place un drain. Elle est complétée par l'administration d'antibiotiques. Une intervention tardive, un patient fragile, des germes résistants aux antibiotiques peuvent grever lourdement le pronostic.

   Le traitement de la péritonite aiguë localisée est semblable à celui de la péritonite aiguë généralisée. Les lésions responsables sont traitées en même temps que le drainage de l'abcès ou dans un second temps (de 3 à 6 mois plus tard), une fois terminée la phase aiguë de l'inflammation.