Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

photosensibilisation

Augmentation de la sensibilité de la peau aux rayonnements solaires, notamment aux ultraviolets, souvent due à une substance chimique ou médicamenteuse et se traduisant par une éruption cutanée.

   Les cas de photosensibilisation sont de plus en plus fréquents, en grande partie en raison d'une modification des comportements (exposition au soleil plus fréquente, utilisation de substances et de médicaments facteurs de photosensibilisation).

CAUSES

Une photosensibilisation peut être idiopathique (sans cause connue), provoquée par un facteur déclenchant externe ou interne, ou d'origine génétique.

— Les photosensibilisations d'origine externe surviennent après application d'une substance sur la peau (parfum) ou après contact de la peau avec différents végétaux (boutons-d'or, moutarde, etc.).

— Les photosensibilisations d'origine interne surviennent après ingestion de substances ou de médicaments exerçant une action photosensibilisante après s'être déposés dans la peau : psoralènes, certains antibiotiques (notamment les tétracyclines), amiodarone, quinolones, certains antifongiques (griséofulvine en particulier), etc.

— Les photosensibilisations d'origine génétique sont dues à certaines déficiences génétiquement déterminées, qui touchent le système de réparation de l'A.D.N. (xeroderma pigmentosum) ou la répartition des mélanines (albinisme, piébaldisme).

SYMPTÔMES ET SIGNES

Ils varient selon le type de photosensibilisation : plaques rouges surmontées de petites vésicules et démangeant fortement, vésicules ou bulles. Les lésions surgissent soit sur la totalité de la peau exposée au soleil (photosensibilisation d'origine interne), soit de façon plus localisée (photosensibilisation d'origine externe), là où l'agent en cause a été appliqué. Les photosensibilisations d'origine génétique se traduisent par une totale absence de bronzage des zones dépourvues de pigments mélaniques, ou par un érythème puis par une atrophie cutanée (xeroderma pigmentosum).

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Le traitement consiste à appliquer sur les lésions des médicaments antiseptiques, des produits adoucissants ou des corticostéroïdes locaux. L'administration par voie générale de corticostéroïdes ou d'antihistaminiques est réservée aux formes les plus graves. La prévention repose sur la protection de la peau (crème protectrice de type écran total) et surtout sur la suppression de l'agent susceptible de déclencher la photo-sensibilisation (médicament, manipulation de certains végétaux, etc.). Les photosensibilisations idiopathiques peuvent être prévenues par administration de vitamine PP, d'antipaludéens de synthèse (nivaquine), de caroténoïdes ou par la puvathérapie (exposition aux rayons ultraviolets A, associée à la prise de psoralènes).

UTILISATION THÉRAPEUTIQUE

La photosensibilisation est mise à profit dans le traitement de certaines maladies de peau, en particulier le psoriasis, au cours de la puvathérapie. L'agent photosensibilisant (psoralène) est administré par voie orale ou locale avant une exposition au rayonnement ultraviolet artificiel.

Voir : photodermatose, photoprotection, puvathérapie.

photothérapie

Méthode de traitement utilisant l'action de la lumière sur la peau.

Synonyme : actinothérapie.

   La source de lumière utilisée peut être la lumière solaire (héliothérapie) ou la lumière artificielle. L'héliothérapie, fondement de la photothérapie, doit être conduite avec prudence, afin d'éviter les accidents qui pourraient résulter d'une exposition brutale ou prolongée à la lumière du soleil. Elle est utilisée pour traiter les lésions acnéiques et favorise, dans la majorité des cas, le traitement du psoriasis (dermatose inflammatoire généralement non douloureuse mais souvent très gênante esthétiquement).

   Bien que les rayons infrarouges et les rayons ultraviolets ne soient pas des rayons lumineux, on a l'habitude de considérer leur utilisation thérapeutique comme faisant partie de la photothérapie.

— Les rayons infrarouges agissent sur les douleurs et les troubles circulatoires des extrémités et favorisent le processus de cicatrisation cutanée.

— Les rayons ultraviolets, associés à des médicaments qui sensibilisent la peau à leurs effets, les psoralènes, sont utilisés (puvathérapie) dans le traitement du psoriasis, du vitiligo (défaut de pigmentation de la peau se manifestant par des taches blanches) ou du mycosis fongoïde (tumeurs eczémateuses de la peau).

— La luxthérapie, photothérapie spécifique, est une méthode dont l'efficacité n'a pas été totalement démontrée. Elle repose sur l'exposition du patient à une lumière non colorée intense. Les séances d'exposition, de durée variable, débutent dans un centre spécialisé et peuvent être poursuivies à domicile jusqu'à amélioration de l'état du patient. La luxthérapie est utilisée dans le traitement des dépressions saisonnières (qui se manifestent régulièrement à certaines périodes de l'année). Ces dépressions surviennent surtout en automne et en hiver, en raison de la diminution de la lumière naturelle qui modifie la sécrétion de la mélatonine (hormone sécrétée par l'épiphyse, ou glande pinéale, et qui interviendrait dans la régulation de l'humeur), sécrétion qui dépend aussi des rythmes circadiens (sur 24 heures). Chez les sujets déprimés, on constate une diminution de l'amplitude du rythme nocturne de sécrétion de la mélatonine. L'exposition à la lumière corrige ce phénomène de variation.

— L'exposition à la lumière bleue (l'une des longueurs d'onde de la lumière solaire) s'emploie dans le traitement de l'ictère du nouveau-né.

Voir : ictère du nouveau-né, puvathérapie.

phototraumatisme

Lésion des yeux due aux rayonnements lumineux, essentiellement solaires.

DIFFÉRENTS TYPES DE PHOTOTRAUMATISME

La cornée et la macula (partie centrale de la rétine, responsable de l'acuité visuelle) sont plus particulièrement atteintes.

— L'ophtalmie des neiges est une lésion de la cornée provoquée par les rayonnements ultraviolets. Elle est due à l'exposition prolongée au soleil sur les montagnes enneigées ou les glaciers, sans protection suffisante des yeux. Ses manifestations, souvent retardées par rapport à l'exposition, sont des douleurs oculaires intenses, avec photophobie et blépharospasme (spasmes de la paupière). La guérison, rapide et sans séquelles, peut être activée par l'instillation de collyres cicatrisants.

— La maculopathie solaire fait suite à l'observation d'une éclipse solaire sans protection efficace, celle-ci devant être assurée par le port devant les yeux de pellicules photographiques ou de clichés radiologiques, les lunettes de soleil n'offrant pas une protection suffisante. La brûlure des infrarouges provoque un œdème parfois hémorragique de la macula et une baisse de la vision. En général, cet œdème régresse rapidement, mais une cicatrice peut rester sur la macula et provoquer un scotome (amputation totale ou partielle du champ visuel central).

Voir : ophtalmie.