Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

chirurgie réparatrice

Spécialité chirurgicale regroupant l'ensemble des interventions consistant à réparer diverses lésions du corps humain.

BRÛLURES

La chirurgie des brûlures, par greffe de peau prélevée sur le sujet, a récemment fait de très grands progrès. En effet, il est désormais possible de fabriquer de l'épiderme par culture tissulaire : en prélevant 1 cm2 de peau saine, on peut ainsi développer en 3 semaines jusqu'à 1 m2 de surface neuve.

ESCARRES

Fréquentes chez les patients dans le coma, paralysés ou simplement alités, elles sont dues à la compression prolongée des tissus sous le poids du malade et peuvent affecter non seulement la peau mais également l'os et les articulations sous-jacentes. Elles se traitent par greffe de lambeaux musculaires ou musculo-cutanés.

TUMEURS SUPERFICIELLES

Elles se traitent par ablation. L'importance de celle-ci est déterminée d'après une biopsie (examen préliminaire permettant de connaître la nature de la tumeur par examen au microscope). L'ablation, lorsqu'elle est importante, fait intervenir des techniques sophistiquées de chirurgie réparatrice, voire de microchirurgie, pour réduire au minimum le préjudice esthétique.

TRAUMATISMES DE LA FACE

Ces traumatismes sont le plus souvent liés à des accidents domestiques, à des accidents de la route, à des agressions. La chirurgie réparatrice permet de limiter le préjudice esthétique. Elle fait appel à diverses techniques : greffe, plastie osseuse, suture d'un lambeau de peau arraché, etc.

TRAUMATISMES DES MEMBRES

Ces traumatismes se traitent par des greffes de lambeaux musculocutanés ou cutanés et, au besoin, par des techniques de microchirurgie, qui permettent notamment de réimplanter un membre sectionné. Une bonne vascularisation et une continuité osseuse solide sont nécessaires à la réparation correcte d'un membre. Si ces principes sont respectés, la reconstruction dure le plus souvent entre 2 et 6 mois. Sinon, des handicaps importants peuvent subsister et certaines réparations s'étaler sur plusieurs années, aboutissant à un résultat insatisfaisant, voire à une amputation.

MALFORMATIONS CONGÉNITALES

Les malformations congénitales (principalement les fentes des lèvres, du palais et de la face, ainsi que les malformations de l'abdomen, des organes génitaux, de la vessie et des membres) relèvent de la chirurgie réparatrice.

   La chirurgie fœtale, qui consiste à opérer le fœtus dans le ventre de la mère, permet de les prévenir. Elle suppose l'établissement d'un diagnostic parfait par échographie durant la grossesse.

CHIVA

cure hémodynamique de l'incontinence valvulaire en ambulatoire

chlamydia

Bactérie responsable de nombreuses infections génitales, oculaires et respiratoires aiguës et chroniques.

   Les chlamydias sont des bactéries à parasitisme intracellulaire obligatoire. Elles se développent dans la cellule hôte où elles forment des inclusions caractéristiques. Trois espèces sont particulièrement pathogènes pour l'homme : Chlamydia trachomatis, responsable d'infections génitales et oculaires, Chlamydia pneumoniæ, responsable d'infection des voies respiratoires et Chlamydia psittaci, responsable de pneumonies.

DIFFÉRENTS TYPES D'INFECTION À CHLAMYDIA

— Les infections sexuellement transmissibles à chlamydia sont de plus en plus fréquentes. Les jeunes adultes sont les plus atteints : on estime qu'environ 3 % d'entre eux sont porteurs de cette bactérie au niveau génital. Chlamydia trachomatis provoque des urétrites chez l'homme et des inflammations du col ou une salpingite chez la femme. Les infections des voies génitales, chez l'homme comme chez la femme, peuvent demeurer totalement asymptomatiques, ce qui explique la fréquence des stérilités secondaires dues à Chlamydia trachomatis. En effet, ces formes passent inaperçues en dehors d'un dépistage systématique et évoluent chez la femme vers la sténose (rétrécissement) des trompes, dont la complication majeure est la stérilité ou la grossesse extra-utérine.

   Un autre sérotype de Chlamydia trachomatis est responsable de la maladie de Nicolas-Favre (lymphogranulomatose vénérienne), qui sévit surtout sous les tropiques mais dont la recrudescence est actuellement observée en Europe chez les homosexuels. La maladie se traduit par un chancre initial au site de la contamination : anus, pharynx, puis par une atteinte ganglionnaire marquée par de volumineuses adénopathies inguinales (à l'aine) ou crurales (aux cuisses), indolores puis inflammatoires avec de la fièvre et une altération de l'état général.

— Les conjonctivites à chlamydia sont de plusieurs types : les sérotypes A à C provoquent le trachome, qui est la première cause de cécité dans le monde. Les sérotypes D à K sont responsables de conjonctivites à inclusion chez le nouveau-né contaminé au moment de l'accouchement ou chez l'adulte déjà contaminé au niveau génital.

— Les infections pulmonaires sont dues soit à chlamydia pneumoniæ, de découverte récente, qui provoque des bronchites, des pharyngites, des trachéites et rarement une véritable pneumonie, soit à Chlamydia psittaci qui est transmise par les oiseaux et qui occasionne des pneumonies sévères avec des signes généraux marqués : fièvre élevée, céphalées, frissons, fatigue intense, myalgies.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic des infections à chlamydia se fait soit par isolement de la bactérie par la technique de PCR (polymerase chain reaction) sur des prélèvements génitaux ou urinaires. La présence d'anticorps spécifiques dans le sérum des patients (sérologie) affirme l'infection sans la dater.

   Le traitement repose toujours sur les antibiotiques. Les chlamydias sont naturellement résistantes aux dérivés de la pénicilline. Il faut en outre que les antibiotiques pénètrent dans les cellules infectées. On peut utiliser les antibiotiques suivants : macrolides, tétracyclines et fluoroquinolones.

Voir : lymphogranulomatose vénérienne, psittacose, trachome.

chloasma

Affection cutanée caractérisée par des taches brunes sur le visage.

Synonyme : mélasma.

CAUSES

Le chloasma se présente sous la forme de taches brunes plus ou moins foncées, aux contours arrondis irréguliers, confluant parfois en nappes plus grandes, accentuées par l'exposition solaire. Ces taches sont symétriques et siègent sur le front, le nez et les pommettes.

   Cette affection est avant tout d'origine hormonale, ce qui explique qu'elle puisse se développer chez la femme enceinte, se traduisant par un « masque de grossesse » qui s'efface le plus souvent spontanément, peu à peu, après l'accouchement ; mais celui-ci peut récidiver en cas de nouvelle grossesse. Il peut également apparaître lors de la prise de pilules contraceptives fortement dosées en œstrogènes. Les causes externes sont moins fréquentes : application de cosmétiques de qualité médiocre, souvent suivie d'exposition solaire intempestive. Des médicaments autres que les contraceptifs peuvent provoquer le même effet. Il existe enfin un certain facteur héréditaire.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Pour les chloasmas persistants, le traitement fait appel aux agents dépigmentants (associations d'acide rétinoïque, de corticostéroïdes et d'acide kojique, d'acide azélaïque), toujours prescrits avec beaucoup de précaution du fait du risque de dépigmentation exagérée. Le résultat du traitement est relativement long à obtenir et les récidives sont fréquentes après exposition solaire.

   La prévention consiste à éliminer les facteurs déclenchants et favorisants : changement ou arrêt de la pilule contraceptive ou des cosmétiques, protection contre le soleil avec une crème écran total.