Larousse Médical 2006Éd. 2006
M

ménopause

Interruption physiologique des cycles menstruels, due à la cessation de la sécrétion hormonale des ovaires (œstrogènes et progestérone).

   La période de la ménopause survient après la quarantaine et est confirmée à 55 ans (avec un pic à 52 ans). Elle se déroule en deux étapes : la préménopause et la ménopause confirmée.
— La préménopause, qui dure plusieurs années, est marquée par une irrégularité des cycles, avec ou sans ovulation. Les sécrétions hormonales deviennent irrégulières : tandis que la sécrétion d'œstrogènes persiste, la sécrétion de progestérone par le corps jaune (nom donné au follicule ovarien qui a libéré son ovule) diminue. Les règles deviennent irrégulières.
— La ménopause confirmée succède à la préménopause. La sécrétion hormonale de l'ovaire se tarit. Les règles ont disparu. Le taux de gonadotrophines est très élevé dans le sang.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Surtout liés à la baisse du taux des œstrogènes (hypo-œstrogénie), ils varient d'une femme à l'autre.

— Les bouffées de chaleur affectent de 75 à 85 % des femmes. Leur intensité et leur fréquence sont variables. Au début, elles surviennent la nuit, puis elles se multiplient dans la journée, à la fin des repas ou à l'occasion d'efforts. Causées par une forte vasodilatation, elles se traduisent par une sensation de chaleur dans tout le corps et par une rougeur du visage, qui gagne le cou et le haut de la poitrine. Elles s'accompagnent parfois d'angoisse et d'une impression d'étouffement et se terminent par une transpiration abondante.

— Les troubles sexuels sont à la fois psychiques et physiques. À la baisse du désir sexuel s'ajoutent une sécheresse vaginale et une atrophie vulvaire pouvant rendre les rapports sexuels douloureux. Les infections urinaires et vaginales sont plus fréquentes. Le volume des seins diminue.

— La fragilité osseuse, ou ostéoporose, est directement liée à l'absence de sécrétion hormonale ovarienne. Cette diminution de la densité osseuse et de la solidité de l'os peut entraîner des fractures, essentiellement des vertèbres et du col du fémur.

— Les maladies cardiovasculaires (angor, infarctus du myocarde) présentent un plus grand risque d'apparition à partir de la ménopause, car les œstrogènes ne jouent plus alors de rôle protecteur contre l'athérosclérose.

— Les troubles psychiques sont fréquents. Aux troubles émotionnels (sautes d'humeur, irritabilité, insomnie, anxiété) peuvent s'adjoindre vertiges, fatigue sans cause organique.

TRAITEMENT

En Europe, environ 15 % des femmes ménopausées reçoivent un traitement (contre 15 à 25 % aux États-Unis). Celui-ci consiste en la prescription d'œstrogènes et de progestérone naturelle (hormonothérapie de substitution), administrés soit de façon ininterrompue, évitant ainsi la réapparition des règles, soit de façon cyclique, la prise de progestérone étant régulièrement interrompue, reproduisant ainsi un cycle menstruel, accompagné de règles. Chez la femme ayant subi une hystérectomie, la progestérone n'est habituellement pas prescrite, son rôle étant de prévenir la survenue d'un cancer de l'utérus. L'administration des œstrogènes peut se faire par la bouche (comprimés) ou par voie locale (crème ou timbre à appliquer sur l'abdomen ou sur le dos et à renouveler régulièrement). La progestérone se présente en comprimés.

   Le traitement agit sur les bouffées de chaleur, la baisse du désir sexuel et protège contre les fractures, mais n'a pas d'effet protecteur cardiovasculaire (selon certaines études, il augmenterait même la fréquence des événements cardiovasculaires, surtout la première année). Le risque de cancer du sein est légèrement accru, principalement lors de traitements prolongés (4 cancers du sein en plus pour 10 000 femmes traitées 5 ans). Ses avantages et ses inconvénients, et sa durée, sont évalués pour chaque patiente en fonction d'un bilan de santé préalable et de l'intensité des troubles. La règle reste de proposer un traitement à toute femme présentant des symptômes gênants. Une surveillance de la femme traitée est nécessaire. Il existe des contre-indications relatives à ce traitement : antécédent de cancer du sein ou de thromboses veineuses.

Voir : hormonothérapie, métrorragie, ostéoporose.

ménorragie

Augmentation de l'abondance et de la durée des règles.

   Elle est le plus souvent le signe d'un fibrome utérin (fibrome sous-muqueux, endométriose utérine) ou d'un déséquilibre hormonal. Une infection sur un stérilet peut également être à l'origine d'une ménorragie. Indépendamment de l'inconfort qu'elle entraîne, une ménorragie peut provoquer une anémie. Elle doit donc amener à consulter un médecin. Pour rechercher la cause, on procède à un examen direct de la cavité utérine par échographie et/ou hystéroscopie. Le traitement est celui de la cause ; il est soit médical (hormonothérapie), soit chirurgical (curetage, hystéroscopie opératoire, myomectomie, hystérectomie).

menstruation

Écoulement périodique par le vagin de muqueuse utérine et de sang survenant chez la femme non enceinte entre la puberté et la ménopause.

Synonyme : règles.

   La menstruation est la manifestation du cycle ovarien, ou cycle menstruel, qui obéit à la sécrétion cyclique d'hormones (œstrogènes puis progestérone), laquelle prépare la muqueuse utérine à l'éventuelle nidation d'un embryon. Lorsque la fécondation n'a pas eu lieu, le taux de progestérone s'effondre et la muqueuse utérine, gorgée de sang, se détache, déclenchant les règles.

   Les règles s'établissent à la puberté, en moyenne entre 13 et 15 ans, et cessent à la ménopause, entre 40 et 55 ans (52 ans en moyenne), avec des variations considérables (les règles peuvent apparaître entre 10 et 18 ans selon les climats). Irrégulier au début, le cycle se régularise selon une durée très variable d'une femme à l'autre (de 21 à 45 jours avec une moyenne de 28 jours). La durée du saignement varie aussi selon les femmes (entre 2 et 6 jours, en moyenne 3 ou 4 jours), ainsi que la quantité de sang perdue (de 20 à 70 millilitres), la perte de étant faible le premier jour, maximale le 2e et allant en diminuant pour se tarir au 4e jour. Les règles sont absentes durant la grossesse et l'allaitement. La menstruation est souvent précédée de troubles psychiques et physiques (le syndrome prémenstruel).

   Par rapport à la norme, les règles peuvent être trop espacées (spanioménorrhée), trop fréquentes (polyménorrhée), insuffisantes (oligoménorrhée), trop abondantes (ménorragie), douloureuses (dysménorrhée) ou absentes (aménorrhée). Une métrorragie est un écoulement de sang en dehors des règles. La cause majeure d'un retard des règles (aménorrhée) étant la grossesse, toute modification de leur rythme habituel justifie une consultation médicale.

Douleurs liées au cycle menstruel

Une douleur liée au cycle menstruel peut se manifester lors de l'ovulation ; elle traduit l'explosion d'un gros follicule ovarien et est due à l'irritation du péritoine par le liquide folliculaire. Lorsqu'elle récidive, une cause organique doit être recherchée.

   Une douleur qui précède les règles (syndrome prémenstruel) s'associe souvent à une douleur et à une modification du volume des seins, parfois à un gonflement de l'abdomen ; elle peut être liée à un déséquilibre hormonal (excès d'œstrogènes) et se traite par administration de progestérone.

   Une douleur survenant durant les règles, ou dysménorrhée, peut être associée aux modifications hormonales liées au cycle menstruel ou causée par une affection sous-jacente (endométriose, infection).

Voir : aménorrhée, cycle menstruel, dysménorrhée, oligoménorrhée, polyménorrhée, syndrome prémenstruel.