Larousse Médical 2006Éd. 2006
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phéochromocytome

Tumeur, le plus souvent bénigne, développée dans la glande médullosurrénale ou, plus rarement, dans la chaîne paraganglionnaire sympathique (le long de l'aorte abdominale), et sécrétant des catécholamines (adrénaline, noradrénaline) responsables d'une hypertension artérielle sévère et de troubles du rythme cardiaque.

CAUSES

Un phéochromocytome est une tumeur rare, la plupart du temps isolée. Dans moins de 10 % des cas, il a une origine héréditaire ; il s'inscrit alors dans un syndrome touchant plusieurs organes et peut être à l'origine d'une néoplasie endocrinienne multiple, d'une neurofibromatose ou de la maladie de von Hippel-Landau.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Le symptôme caractéristique du phéochromocytome est un accès paroxystique associant des maux de tête, des sueurs, des palpitations et une poussée d'hypertension durant quelques minutes. On peut également observer une hypertension artérielle permanente sévère résistant à un traitement classique par les médicaments antihypertenseurs. Dans d'autres cas, le phéochromocytome est révélé par une complication aiguë : œdème du poumon, collapsus au cours d'une anesthésie ou d'un accouchement.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Il repose sur le dosage plasmatique des catécholamines, ou celui, urinaire, des métanéphrines (dérivés de l'adrénaline). La tumeur est localisée par le scanner ou l'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.). La scintigraphie permet la recherche éventuelle de localisations anormales (thorax, abdomen, petit bassin) ou multiples.

   Le traitement, chirurgical, consiste en l'ablation de la tumeur. Il entraîne la disparition de l'hypertension artérielle.

phimosis

Rétrécissement de l'orifice préputial rendant le décalottage du gland pénien impossible.

   Un phimosis peut être congénital, décelé alors dès l'enfance ou, parfois, seulement à la puberté, ou consécutif à une affection (diabète, infection, tumeur du pénis). Un phimosis est toujours responsable d'une macération locale (non-évacuation des sécrétions, stagnation de l'urine) avec infection ; en outre, il rend les rapports sexuels difficiles. En cas de décalottage forcé, il peut se transformer en paraphimosis (étranglement de la base du gland par un anneau préputial trop étroit).

TRAITEMENT

Lorsque le phimosis est responsable d'infections urinaires à répétition ou qu'il ne s'est pas corrigé spontanément avec la croissance de la verge, un traitement chirurgical peut être proposé (posthectomie) avant la période prépubertaire. L'application de dermocorticoïdes peut également être efficace en première intention. Il est contre-indiqué de pratiquer des manœuvres de décalottage systématique (risque de paraphimosis)

Voir : circoncision, décalottage, paraphimosis.

phimosis tubaire

Rétrécissement d'une ou des 2 trompes utérines aboutissant à une obturation tubaire partielle ou totale.

   Un phimosis tubaire est souvent consécutif à une salpingite (infection d'une ou des 2 trompes) non traitée. Les franges du pavillon de la trompe s'agglutinent, se resserrent et se collent les unes aux autres, sans que la patiente ressente généralement aucun symptôme. Le phimosis est ainsi le plus souvent découvert à l'occasion d'un bilan de stérilité (hystérographie et/ou cœlioscopie). Le traitement, chirurgical, cherche à rétablir la perméabilité de la trompe et la fertilité de la femme : décollement des parois de la trompe et éversion des franges du pavillon. Cette intervention est généralement pratiquée par cœliochirurgie (introduction d'une optique et des instruments chirurgicaux par de petites incisions abdominales).

phlébectomie

Ablation chirurgicale d'une veine, le plus souvent d'un membre inférieur.

   Des dysfonctionnements des veines superficielles des membres inférieurs entraînent l'apparition de dilatations veineuses appelées varices, inesthétiques et à l'origine de divers troubles (lourdeurs, œdèmes). La phlébectomie consiste, parfois après les avoir sclérosés, à retirer chirurgicalement, par de petites incisions, ces segments de veines. Cette intervention bénigne, pratiquée sous anesthésie locale ou générale, nécessite une courte hospitalisation. La reprise de la marche est immédiate, mais il est conseillé de porter des bandages élastiques pendant le mois suivant l'intervention.

phlébite

Constitution d'un caillot à l'intérieur d'une veine, parfois associé à une inflammation de la paroi veineuse.

Synonyme : thrombophlébite.

   Une phlébite a pour conséquences un arrêt du flux sanguin dans la veine obstruée et une hyperpression vasculaire en amont du caillot. Elle peut être superficielle ou profonde : la phlébite profonde (située dans une veine profonde) des membres inférieurs est la plus fréquente.

CAUSES

Un caillot risque de se former quand une personne reste trop longtemps allongée ou immobile : par exemple après une intervention chirurgicale, surtout si elle concerne le petit bassin ou les membres, ou après un accouchement. Il peut survenir aussi à la suite de l'immobilisation d'un membre par un plâtre ou à cause de la compression plus ou moins longue d'une veine, par exemple chez une femme en fin de grossesse ou après un vol prolongé en avion sans quitter son siège. Un traumatisme, un cathétérisme cardiaque par voie veineuse peuvent aussi entraîner une stase veineuse ou une irritation de la paroi de la veine.

   Des anomalies génétiques ou acquises de l'hémostase (ensemble des phénomènes physiologiques aboutissant à l'arrêt d'un saignement), de la coagulation ou de la fibrinolyse (désagrégation de la fibrine entraînant la dissolution des caillots sanguins) sont parfois aussi à l'origine d'une phlébite. Les anomalies génétiques sont nombreuses. La plus fréquemment en cause est la résistance à la protéine C activée ; il peut s'agir aussi de déficit en protéine S ou C, d'hyperhomocystéinémie, d'une mutation du gène de la prothrombine.

   Pilule et traitement substitutif de la ménopause sont également des facteurs favorisants. De même, certaines affections telles qu'un cancer, une maladie du sang, une maladie du cœur, surtout lorsqu'elle est compliquée d'une insuffisance cardiaque, peuvent entraîner une phlébite.

SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC

En cas de phlébite profonde d'un membre inférieur, le sujet souffre de douleurs spontanées ou provoquées par la palpation dans un mollet et perçoit une sensation locale de chaleur. La jambe atteinte enfle. Ces signes unilatéraux s'associent éventuellement à de la fièvre et à une augmentation du rythme cardiaque. Plus rarement, le caillot peut concerner les veines sous-cutanées. Si celles-ci deviennent dures et sont enflammées sur un de leurs segments, il s'agit d'une phlébite superficielle. Dans les deux cas, le diagnostic est confirmé par un écho-Doppler veineux ou une phlébographie. On recherche aussi dans le sang des D-dimères, marqueurs de la fibrinolyse témoignant qu'un caillot se forme.

ÉVOLUTION

Le caillot peut s'étendre de proche en proche, entravant la circulation sanguine. Une circulation de suppléance se développe alors progressivement à partir des veines secondaires et draine efficacement le sang arrivant en amont du rétrécissement. La veine bouchée par un caillot peut dans certains cas se désobstruer spontanément.

   Une fois constitué, le caillot peut aussi se fragmenter et migrer brusquement vers la veine cave ou les cavités cardiaques droites et se bloquer dans une branche de l'artère pulmonaire, ce qui provoque une embolie pulmonaire. Cette complication se produit lors d'une phlébite profonde négligée ou identifiée avec retard. Enfin, on constate parfois la survenue d'œdèmes, de troubles trophiques (relatifs à la nutrition des tissus), de varices, voire d'un ulcère de jambe, ensemble de symptômes désignés sous le terme de maladie post-phlébitique.

TRAITEMENT

Les phlébites profondes sont des urgences médicales. Des anticoagulants sont prescrits (héparine, puis antivitamines K). Une fois la phlébite guérie, le membre atteint est comprimé par une bande élastique dite de contention, de manière à éviter la survenue de varices. Une phlébite superficielle relève d'un traitement anti-inflammatoire et ne revêt pas le même caractère d'urgence.