Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

cathétérisme

Introduction d'un cathéter (tuyau en matière plastique, de calibre millimétrique) dans un vaisseau sanguin ou dans un canal naturel à des fins diagnostiques ou thérapeutiques.

   Le cathétérisme est notamment utilisé dans une intention radiographique, après injection d'un produit de contraste, pour visualiser les cavités de l'organisme ; pour explorer et dilater, à l'aide d'un cathéter à ballonnet, les rétrécissements vasculaires, valvulaires et cardiaques ; pour mesurer les débits et les pressions du sang dans les différents vaisseaux ; pour introduire localement des substances médicamenteuses ou évacuer un liquide.

Cathétérisme cardiaque

C'est l'introduction dans la cavité d'un vaisseau sanguin d'un cathéter que l'on fait glisser jusque dans les cavités du cœur pour explorer son fonctionnement.

   Le cathétérisme cardiaque permet le diagnostic d'une maladie cardiaque, l'évaluation de sa gravité et l'appréciation de son retentissement, qu'il s'agisse d'une maladie congénitale ou acquise. Il est possible, lors de l'examen, d'effectuer un prélèvement de sang pour mesurer la teneur de celui-ci en oxygène, d'injecter un produit de contraste iodé pour réaliser une angiographie, en particulier des artères coronaires (coronarographie), ou d'utiliser un cathéter à ballonnet pour traiter la sténose (rétrécissement) d'une artère (angioplastie transluminale) ou d'une valvule (valvuloplastie transcutanée). Compte tenu du caractère délicat de l'exploration, les indications sont discutées préalablement pour chaque cas.

TECHNIQUE

Le cathétérisme cardiaque est réalisé sous contrôle radioscopique et nécessite une courte hospitalisation. On pratique une anesthésie locale et une petite incision au point d'introduction du cathéter, généralement au pli de l'aine. Le cathéter est introduit dans une veine (fémorale le plus souvent) pour l'exploration des cavités droites du cœur et de la circulation pulmonaire, dans une artère (fémorale le plus souvent) pour celle des cavités gauches du cœur, de l'aorte et des coronaires.

   Le cathéter est relié à un capteur qui mesure la pression sanguine à l'intérieur des cavités cardiaques. Après retrait du cathéter, le point de ponction est fermement comprimé pour éviter tout saignement. L'examen dure de 30 minutes à 1 heure 30.

COMPLICATIONS

Rares, les complications peuvent être mécaniques : hémorragie au point de ponction ou, exceptionnellement, thrombose vasculaire ; elles peuvent aussi être infectieuses ou bien entraîner des troubles du rythme : déclenchement d'extrasystoles isolées ou en salves, souvent transitoires et sans conséquences graves, lors du passage de la sonde dans les cavités cardiaques. Le risque d'accident fatal, extrêmement faible, n'est généralement pas lié à l'examen lui-même, mais à la gravité de la maladie ayant motivé le cathétérisme cardiaque.

Voir : angiographie.

causalgie

Douleur intense et prolongée due à la lésion d'un nerf.

   Les causalgies sont le plus souvent dues à une lésion traumatique d'un gros tronc nerveux, tel que le nerf médian (au milieu de l'avant-bras) ou le nerf sciatique. La douleur est permanente, semblable à une brûlure, et exacerbée par de nombreux facteurs (lumière, bruit, changements de température, émotion, etc.). La peau peut être rouge, chaude, avec hypersudation.

   La guérison se fait en quelques mois, ou plus. Le traitement, souvent difficile, consistant en l'administration d'analgésiques, peut être complété par des stimulations électriques, voire par une intervention chirurgicale sur le nerf.

cautère

Agent chimique ou physique utilisé pour détruire un tissu, en faciliter la cicatrisation ou réaliser une hémostase locale (arrêt d'une hémorragie).

   Pour cautériser, on utilise le nitrate d'argent, l'acide trichloracétique, la neige carbonique, l'azote liquide et l'acide osmique (agents chimiques) ou le bistouri électrique (agent physique).

cautérisation

Destruction d'un tissu afin de supprimer une lésion, d'arrêter un saignement ou de faire régresser le bourgeonnement exubérant d'une cicatrice.

   La cautérisation est le plus souvent localisée et superficielle, pratiquée sur la peau ou sur une muqueuse. Les principales méthodes de cautérisation sont l'électrocoagulation par passage de courant dans un bistouri électrique, la destruction au laser, la cryothérapie (traitement par le froid). On recourt parfois à l'application d'une substance caustique.

cave (veine)

Vaisseau ramenant le sang bleu (désaturé en oxygène et chargé de gaz carbonique) vers le cœur droit.

   Les veines caves sont au nombre de deux.
— La veine cave supérieure draine le sang de la moitié supérieure du corps (tête, cou, membres supérieurs et thorax). Elle est formée par la réunion des veines brachio-céphaliques droite et gauche.
— La veine cave inférieure, la plus volumineuse, draine le sang de la moitié inférieure du corps (abdomen, bassin et membres inférieurs). Elle est formée par la réunion de deux veines iliaques primitives, chemine à droite de l'aorte, un peu en avant de la colonne vertébrale, et passe derrière le foie. Elle longe la veine porte (ce qui permet de pratiquer l'anastomose portocave dans la chirurgie de l'hypertension portale). Elle a un débit deux fois plus important que celui de la veine cave supérieure.

   Les 2 veines caves se jettent dans l'oreillette droite.

EXAMENS

La cavographie consiste à rendre visible une veine cave par l'injection préalable dans une veine périphérique d'un liquide opaque aux rayons X.

PATHOLOGIE

Les veines caves peuvent être oblitérées partiellement ou totalement par un caillot.

   Dans la veine cave supérieure, la thrombose se traduit par une distension, directement visible ou décelable, des veines du cou et des membres supérieurs.

   Dans la veine cave inférieure, l'oblitération se traduit par un gonflement des membres inférieurs.

caverne

Cavité apparaissant dans le poumon, plus rarement dans le rein ou le foie, après l'élimination de caséum (foyer de nécrose tuberculeuse, pâteuse et blanche).

   Sous l'effet du traitement antituberculeux, cette cavité se rétracte et laisse une cicatrice, mais elle peut persister et exposer le malade à des accidents évolutifs : hémoptysies (expectorations de sang) ou aspergillose (maladie infectieuse due à un champignon, appelé Aspergillus, qui se loge dans la cavité résiduelle, créant un aspergillome).